Création de 17 nouvelles communes : Matoto, Ratoma …éclatés en plusieurs collectivités

Le Conseil national de la transition (CNT) a approuvé à l’unanimité des 71 Conseillers présents, ce jeudi 18 janvier 2024, la création de 10 nouvelles communes urbaines et de 7 autres communes rurales.

Le CNT, en séance plénière et sous la direction du Président du CNT, Dr Dansa Kourouma, a donné son feu vert au découpage administratif des communes de Matoto, Ratoma et Manéah et Dubréka en 10 communes urbaines contre 7 nouvelles communes rurales créées dans les préfectures de Siguiri, Kouroussa, Beyla et Guéckédou, a constaté un journaliste de Guineemation.com déployée au Palais du peuple.

C’est la Commission Constitution, Lois organiques, Administration publique, Organisation judiciaire qui a été saisie au fond. Ce projet de découpage territorial a été initié par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Après plusieurs séances de travail en Commissions, inter Commissions et en plénière, les Honorables  Conseillers ont approuvé le nouveau découpage territorial. Désormais la ville de Conakry qui s’arrêtait à Lansanaya et Cimenterie s’étend jusqu’à Sanoyah et Kagbélen.

Ainsi les nouvelles communes sont : Gbessia, Matoto, Tombolia, Ratoma, Lambanyi, Sonfonia, Kagbelen, Dubréka, Sanoyah et Manéah.

Les communes rurales nouvellement créées sont : les communes Rurales de Tomba-Kansa, Fidako et Koumandjanbougou dans la Préfecture de Siguiri ; la commune Rurale de Kanséréyah dans la Préfecture de Kouroussa ; les communes Rurales de Guélo-N’faly et de Kondembadou dans la Préfecture de Guéckédou  et la commune Rurale de Fonodou dans la Préfecture de Beyla.

Pour motiver cette décision, selon le Rapport présenté par l’Honorable Fingui Camara, le gouvernement s’est basé sur la croissance démographique et l’éloignement de certaines communautés des centres urbains actuels. Cet état de fait suscite des besoins spécifiques qui ne peuvent être satisfaits que par une administration locale plus proche. De même, cet éloignement, caractérisé par le manque d’autorité de proximité, conduit également certains individus à se soustraire du paiement des impôts et taxes ; la récurrence des conflits se rapportant particulièrement aux limites administratives, à la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs et aux domaines et l’insécurité galopante résultant très souvent de l’insuffisance ou du manque d’agents de sécurité ainsi que de l’enclavement des localités.

S’agissant de l’intérêt et des enjeux de la création des nouvelles communes, l’Honorable Fingui Camara souligne que la création de ces communes vise à : réaliser un équilibre en superficie entre les entités territoriales issues du redécoupage ; prendre en compte des limites artificielles et, quelques fois, naturelles qui forment les barrières réelles entre les territoires des communes formées ; prendre en compte, dans la majorité des cas, l’histoire des installations des populations qui se sont effectuées soit spontanément ou à la suite de recasements des personnes déguerpies pour cause d’utilité publique ; contraindre les pouvoirs politiques et administratifs à doter en infrastructures d’accueil les entités issues du redécoupage ; créer un équilibre économique entre les communes pour prévenir des disparités significatives en termes de richesse  et à mieux faire profiter aux populations les potentialités économiques fiscales et non fiscales.

Dans les réponses aux questions posées par les Honorables Conseillers, le ministre Mory Condé est revenu sur les raisons, les motivations et les enjeux de développement liés à la création de ces nouvelles entités territoriales.

D’ailleurs pour le cas du financement, des infrastructures et même de l’administration de ces nouvelles entités, Mory Condé a assuré que des dispositions sont prises par l’Etat pour l’accomplissement correct de sa mission.

Dans son intervention circonstanciée, le Président du CNT s’est réjoui de ces initiatives du gouvernement.

Dr Dansa Kourouma, président du CNT

« Ce projet de loi apporte des éléments de réponse pertinents face à cette explosion urbaine de Conakry et constitue un bon début de solution.

Mais la véritable planification urbaine s’inscrit dans le cadre d’une vision parfois d’un demi-siècle ou d’un siècle d’aménagement du territoire national dans son ensemble.

Conakry s’achemine inexorablement vers le chaos de Lagos ayant conduit à l’érection d’Abuja comme capitale fédérale du Nigeria au centre de ce pays. De ce point central du Nigeria par un réseau autoroutier joignant chacune des principales frontières du pays avec ses voisins immédiats.

La Refondation en cours pourrait poser le principe et les jalons d’une telle vision cinquantenaire d’aménagement du territoire national en s’inspirant de ce schéma nigérian », a dit Dr Dansa Kourouma qui propose Dabola, comme possible capitale politique.

Selon les statistiques actuelles, la ville de Conakry compte 2 168 984 habitants sur une superficie de 1292,35 km2.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45 

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