Qui en veut à Facely Konaté ? « des visiteurs indésirables sont passés la nuit dernière dans ma famille » alerte le journaliste

Portes, maison familiale Facely Konaté

C’est un sale temps pour les journalistes et les médias en Guinée. Alors que des médias sont victimes de brouillage et de censure depuis deux mois sur le territoire national, c’est désormais une chasse aux journalistes qui est ouverte. Des « visiteurs indésirables » ont débarqué dans la nuit d’hier à aujourd’hui, samedi 20 janvier 2024, dans la famille de Facely Konaté, journaliste et membre du Conseil d’administration de l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF). Ces individus malintentionnés ont tenté, en vain, de s’introduire dans sa maison.

Facely Konaté, journaliste consultant médias & communicant

« Des visiteurs indésirables sont passés la nuit dernière dans ma famille. Ils ont tenté de défoncer la porte centrale sans succès. Tentative d’intimidation ou réelle menace ? » a alerté Facely Konaté sur X (ex Twitter) un peu plus tôt dans la matinée de ce samedi.

Qui en veut à Facely Konaté ?

Depuis quelque temps, Facely Konaté est sous le feu des projecteurs à cause de ses publications souvent très critiques envers la junte militaire du CNRD. Il a été l’un de ceux qui ont récemment alerté sur l’« achat d’une villa fin 2022 à Texas (Etats-Unis) à 1 380 000 dollars (soit près de 12 milliards GNF) » par le directeur général de la SONAP (société nationale des pétroles), Amadou Doumbouya.

Également, Facely Konaté qui a été le premier à alerter le 14 janvier dernier sur l’arrestation du journaliste français Thomas Dietrich à Conakry. Ce journaliste d’investigation était dans la capitale guinéenne dans le cadre d’une enquête sur la SONAP et le patrimoine acquis par le directeur général de ladite, notamment une maison qu’il aurait achetée aux Etats-Unis en l’espace d’une année.

Ces révélations pourraient bien être la cause des ennuis actuels de ce journaliste qui a horreur de la corruption et de la mauvaise gouvernance. Et, la visite d’individus indésirables hier nuit dans sa famille n’est qu’une illustration des menaces qui pèsent actuellement sur sa tête. Mais, tout cela intervient surtout dans une période de vache maigre pour les professionnels des médias en Guinée. Car, depuis avant-hier (jeudi), on assiste à Conakry à une vague d’arrestations et de séquestration de journalistes. Le secrétaire général du SPPG (syndicat des professionnels de la presse de Guinée) est même détenu depuis hier (vendredi) à la brigade de recherche de la gendarmerie de Kipé. Sekou Jamal Pendessa rentrait du tribunal de première instance de Dixinn (où il était allé accompagner des journalistes arrêtés jeudi) quand a été interpellé par des gendarmes.

A suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22 

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