Conakry : à la rencontre de Mirabelle Bilivogui, artiste-décoratrice, passionnée pour son métier

Mirabelle Bilivogui, artiste

Après des études en Gestion des Ressources Humaines dans une université privée de Conakry, Mirabelle Bilivogui n’a pas attendu pour se lancer dans la vie active. Passionnée d’art et de création, elle exerce aujourd’hui sa passion en transformant le cuir naturel et façonnant les cauris. Cette jeune célibataire, âgée de 26 ans, excelle également dans la fabrication du djembé et d’autres objets d’art, traditionnellement réservés aux hommes. Rencontrée à son atelier à Ratoma par un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 19 juillet 2024, la jeune femme a raconté son engagement, invitant ses sœurs à se battre contre les préjugés et les clichés sur les femmes.

Mirabelle Bilivogui, artiste

Aujourd’hui, Mirabelle Bilivogui est titulaire d’une licence en Gestion des Ressources Humaines. Mais, elle a de la passion diplômée pour l’art et la décoration. « Quand on a l’amour de quelque chose, on s’y adonne. Vous et moi, nous connaissons la situation du pays. Les femmes s’intéressent peu à ce que les gens considèrent à l’Occident. Il ne faut pas se fier seulement à nos diplômes pour avancer dans la vie. On peut être diplômé dans un domaine donné et entreprendre autre chose. Moi, j’ai aimé l’entreprenariat depuis que j’étais petite ; et je l’applique dans la vie. Quand on rêve de quelque chose, il faut réaliser ses rêves. Je le faisais à l’université bien avant que je commence la formation ici. Maintenant que je suis diplômée, je me suis dit pourquoi tourner autour du pot et ne pas rester concentrée sur un ou deux métiers pratiques. Parce que ça y va dans mon intérêt et dans l’intérêt aussi de mon pays, de l’Afrique, mais aussi du monde. Ici, il y a l’art plastique. Ça, c’est la décoration et la transformation des objets à travers nos instruments africains, tels que les cauris, les cuirs naturels. Il y a aussi l’art appliqué ; ce sont des petites créations, les inspirations viennent à chaque fois, comme le djembé par exemple et d’autres objets d’art », a indiqué Mirabelle Bilivogui.

En outre, notre interlocutrice invite la gent féminine à se battre pour franchir les nombreux obstacles qui se dressent devant elle. « On me le dit souvent, que ce genre de métiers est fait pour les hommes. Mais moi, dans ma famille, que tu sois femme ou homme, quand ils voient que tu es sérieux et que tu es sur un bon chemin, on te laisse faire. Je reçois quand même des conseils venant de mes parents, mais ils apprécient ce que je fais. A part ça, j’apprends l’informatique et la pâtisserie aussi. Parfois, quand je quitte ici, je pars là-bas de 20 heures à 21 heures parfois même jusqu’à 22 heures », a-t-elle fait savoir.

Plus loin, Mirabelle Bilivogui rappelle que l’école guide mais que chacun se fabrique dans la vie. Elle invite également les femmes à se défaire des préjugés pour se concentrer sur le travail. « Je n’arrête pas de me former. Déjà, les filles sont rares dans ce métier et pourtant, elles ont plus besoin dans ces objets que les hommes. Tout ce que je peux dire à ces femmes, qu’elles ne doutent pas d’elles. Tout ce que les hommes peuvent faire, elles le peuvent aussi. Qu’elles oublient le jugement pour se mettre au travail », conseille Mirabelle Bilivogui.

Objets d’art

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

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