Sambailo (Koundara) : SOS pour les habitants de Wadiatoullahi qui manquent d’eau, de poste de santé, de connexion…

Puits à Sambailo

Les localités rurales de la Guinée rencontrent d’énormes difficultés dans la vie quotidienne. Du manque d’eau potable à l’absence de structures sanitaires en passant le déficit d’enseignants et l’enclavement, les plaintes sont nombreuses. C’est le cas du secteur Wadiatoullahi, dans le district de Sambaldé, relevant de la sous-préfecture de Sambailo, à Koundara. Les habitants de cette localité n’ont ni eau potable ni réseaux de communication, encore moins de routes praticables. Interrogés par l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la préfecture, ils ont exprimé leur désarroi avant d’interpeller les autorités.

Oury Boiro, membre du conseil de District de Sambaldé

Mouhamadou Oury Boiro, membre du conseil de district de Sambaldé, explique les difficultés rencontrées par les citoyens malgré l’existence de potentiels agricoles. « Nous n’avons pas de connexion internet et les signaux de la radio pour être informés des nouvelles. Le réseau téléphonique qui est là ne permet pas de faire la connexion. C’est pourquoi nous sollicitons l’extension du réseau internet chez nous. Nous avons une population de 2 673 habitants qui a pour principale activité l’agriculture et l’élevage pour la survie. Il s’agit du riz, de l’arachide, du sorgho, du mil, du maïs… Mais la principale culture est le riz. Celui qui n’a pas de force et les moyens ne peut travailler parce que les domaines cultivables sont soit sur le pied du mont Badiar, soit dans des bas-fonds très éloignés des habitations. C’est pourquoi tout le monde s’oriente vers les bas-fonds pour cultiver le riz. Cependant, cela exige des moyens parce que si tu n’as pas de charrues, de bœufs, de machines, c’est très difficile d’évoluer. Et pour faire un hectare de champ, le citoyen est obligé de garder sa récolte, sans manger, pour la prochaine saison de cultures… »

Certains contractent des dettes avec les agences de microfinances, mais se retrouvent dans des difficultés pour payer. C’est ce qu’a fait savoir Mouhamadou Oury Boiro, membre du conseil de district de Sambaldé. « Il y a certains citoyens qui vont au Crédit Rural pour prendre de l’argent, pour faire l’agriculture. Enfin de compte l’extrême pauvreté les pousse à acheter à manger. Après la période des récoltes, on vient te réclamer l’argent du crédit. Finalement, c’est la mère ou le père de famille qui prend la fuite à cause du non-paiement des crédits. Chaque jour, nous, responsables locaux, nous sommes interpellés par les créanciers, des problèmes de ce genre. Des fois, on nous taxe de complices. Et pourtant, on ne nous implique pas au moment des faits », soutient monsieur Boiro.

Par ailleurs, notre interlocuteur évoque les difficultés d’approvisionnement en eau potable. « En ce qui concerne les forages, nous en avons 3 dans ce secteur. Mais pendant la saison sèche, ça devient compliqué parce que les hommes comme les animaux viennent s’abreuver de jour comme de nuit. Et nous n’avons aucun cours d’eau à Wadiatoullahi. Donc, même les forages tarissent. L’école que nous avons est construite à Youppodou, très éloigné. Pour envoyer les enfants là-bas, il faut faire des dépenses pour la prise en charge des enseignants par ce qu’il n’y a pas d’enseignants titulaires, en donnant 10 000 GNF », a déclaré Oury Boiro, membre du conseil de District de Sambaldé.

Mariama Ismaël Camara, porte-parole des femmes du secteur Wadiatoullahi

Même son de cloche pour Mariama Ismaël Camara, porte-parole des femmes du secteur Wadiatoullahi, qui évoque les difficultés quotidiennes. « Les femmes de cette localité sont organisées en groupements. Il y a un groupement qui cultive l’oignon. Mais dès après la semence, il y a les bœufs qui entrent pour dévaster par manque de clôture ou de grillage. A cela s’ajoute le manque d’eau. Cela nous fatigue trop. Il n’y a pas des rivières ou de forages. Surtout que nous partons loin du village pour faire des potagers. Ensuite, quand un enfant ou une femme enceinte tombe malade, on n’a pas un poste de santé pour se soigner. La route n’est pas bonne. Nous n’avons pas de marché. Pour transporter nos produits au centre-ville, il faut louer les services d’un motard. Ce qui est très cher. Le centre de santé comme le marché, sont loin de notre localité. Pour se soigner, il faut aller à Kammaby où au centre-ville de Koundara. Nous n’avons ni marché ni poste de Santé. Nous avons également des domaines pour les cultures maraîchères. Mais les femmes n’ont pas de capitaux pour mener à bien leurs activités agricoles… C’est pourquoi nous demandons aux autorités de nous soutenir. Nous sollicitons aux personnes de bonne volonté et aux ONG de nous aider à avoir des semences, des clôtures en grillage et des forages pour lutter contre la pauvreté et la famine chez nous », a plaidé Madame Mariama Camara.

De retour de Wadiatoullahi (Koundara), Amadou Baïlo Batouala Diallo envoyé spécial de Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796 

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