Massacre du 28 septembre 2009 : « 32 cas de violence sexuelle répertoriés par le service de gynéco-obstétrique de Donka »

Dre Fatou Sikhé Camara, ex DG de l’hôpital Donka

Ce chiffre a été révélé ce mardi, 23 janvier 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel de Conakry) par Dre Fatou Sikhé Camara, ancienne directrice générale du CHU Donka. Cette professionnelle de santé comparaît devant cette juridiction en qualité de témoin dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Et, dans sa déposition, elle a évoqué le cas des femmes victimes de violences sexuelles qui avaient été enregistrées dans sa structure sanitaire le 28 septembre 2009 et les jours suivants. Dre Fatou Sikhé Camara a fait état de « 32 cas de violence sexuelle répertoriés par le service de gynéco-obstétrique de la maternité de Donka ». Un nombre nettement inférieur à celui indiqué dans le rapport de la commission d’enquête des Nations Unies. Ce rapport parle de « plus d’une centaine de femmes violées » au stade du 28 septembre de Conakry.

« Il y a une particularité. Ce premier jour [le 28 septembre 2009] aux urgences, si vous voyez les statistiques, il n’y a pas beaucoup de femmes qui ont été enregistrées comme violées. D’après mon analyse, comme il y avait beaucoup de cas de traumatismes, blessures, les médecins se sont beaucoup focalisés sur la prise en charge des soins traumatologiques. Peut-être aussi par gêne, toutes ces femmes n’ont pas déclaré. Donc, vous verrez dans les statistiques que le premier jour-là [le 28 septembre 2009] aux urgences, c’est noté quatre (4) cas de violence sexuelle. Mais, au finish, de nombreuses ONGs et de nombreuses associations féminines sont venues avec des femmes déclarées victimes de violence sexuelle. Et, chaque fois qu’elles sont venues, je les orientais vers le service de gynécologie obstétrical de la maternité pour que l’équipe de gynécologues apprécie leurs états. Et donc, vous verrez sur la liste de Donka, ce n’est écrit directement viol. C’est écrit : suspicion de viol ou victime de violence sexuelle… Et pour celles qui avaient des problèmes de traumatisme moraux, nous les avons envoyées à la psychiatrie pour une prise en charge psychosociale… Donc, il y a eu 32 cas de violence sexuelle répertoriés par le service de gynéco-obstétrique de la maternité de l’hôpital national Donka », a révélé Dre Fatou Sikhé Camara.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22 

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