Installation des délégations spéciales : « Le PEDN n’acceptera pas la violation des textes de loi »

Les dernières élections communales et communautaires en Guinée datent du 4 février 2018 (sous le régime Alpha Condé). Depuis, les communes urbaines et rurales du pays sont gérées par des conseils communaux. Mais, le mandat de ces conseils communaux est arrivé à expiration sans que d’autres élections ne soient organisées pour élire leurs remplaçants. Et, face à cette situation, la junte militaire du CNRD (qui s’est emparée du pouvoir en Guinée par le crépitement des armes le 5 septembre 2021) est résolument engagée à installer des délégations spéciales à la tête des communes en attendant la tenue des élections locales. Mais, cette décision des autorités de la Transition est vivement critiquée par de nombreux acteurs politiques dans le pays. Ceux-ci dénoncent surtout une violation de certaines dispositions des articles du code des collectivités.

A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti ce samedi, 27 janvier 2024, Lansana Kouyaté, le Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), a dit être « contre tout colmatage ». L’ex Premier ministre a aussi rassuré que « le PEDN n’acceptera pas la violation des textes de loi ».

« Les délégations spéciales sont définies par une loi, le PEDN dira non au CNRD quand il le faut. Si ce qui est dit des délégations spéciales est conforme aux lois, parce que ne l’oublions pas le CNRD a réhabilité toutes les lois du passé et tout le monde a applaudi, personne n’a pensé qu’on serait dans le cas où malgré la réhabilitation, il y a certaines lois qui allaient être écorchées. Aujourd’hui nous pensons au niveau du PEDN, au niveau de la CCE, nous allons en discuter et après on fera un mémorandum à qui de droit pour dire si c’est conforme à ce qui est voté comme loi en 2017. Vous allez réhabiliter ces lois, si ce n’est pas conforme, nous dirons que ce n’est pas à faire. En 2010, un président a été élu. Ce président élu, c’est lui qui a cassé certaines communes. Pour quelle raison ? Quelles que soient les raisons qu’il avait, il y a une raison fondamentale qui devait prévaloir. Une délégation spéciale ne vient que quand le tiers de la commune est en faute constatée par la justice. Tous ceux qui ont été enlevés à l’époque, ils n’ont pas été devant la justice, on ne sait pas s’ils sont fautifs ou pas. Toujours est-il qu’ils ont été enlevés. Pour quelle raison ? Je ne sais pas. C’est la première violation. La deuxième violation à l’époque, c’est la durée du mandat de ses délégations spéciales. La loi dit que c’est un mandat de trois mois renouvelable une fois, ils ont fait six ans. Le PEDN n’acceptera pas la violation des textes de loi, notre position est qu’on est contre tout colmatage pour hier, pour aujourd’hui. Ce qu’ils ont cité-là, désigner cinq représentants des jeunes, des anciens retraités, des femmes, ceci cela. Est-ce que ça, c’est conforme à ce que la loi dit ? Si elles ne sont pas conformes, nous ne sommes pas pour. Vous voulez que je sois plus clair que ça ? », dit Lansana Kouyaté.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

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