Guinée : « Le projet Simandou est devenu irréversible », soutient le ministre des mines devant le CNT 

La Guinée tend vers la réalisation d’un de ses plus vieux rêves avec le développement irréversible du projet Simandou, le gisement de fer le plus important au monde, encore non exploité. C’est du moins ce qu’a soutenu devant les Conseillers du CNT, le ministre des mines et de la géologie, Moussa Magassouba.

Ce samedi 3 février 2024, en séance plénière, le Conseil national de la transition (CNT), a adopté à la majorité des voix de ses membres présents, la Convention et les accords relatifs au méga projet du Simandou.

D’une empreinte historique, les membres du CNT, sous l’égide de leur Président, Dr Dansa Kourouma,  ont réussi à apporter les derniers réglages quant à la réalisation irréversible du projet SIMANDOU couvrant l’ensemble des blocs (1, 2, 3 et 4) de cette montagne réputée pour son minerai de fer de haute teneur, couvrant une superficie 1 460,97 km2 et étendue dans les préfectures de Beyla et Kérouané. Ces gisements sont détenus respectivement par Winning Consortium Simandou (pour les blocs 1 et 2) et Rio tinto/Simfer (portant sur les blocs 3 et 4).

Pour les membres du CNT, indiscutablement, la ratification de ces nouveaux textes permettra de réaliser le plus vieux rêve des Guinéens, en matière de développement socioéconomique du pays, avec à la clé, une ligne de chemin de fer à double voie qui va relier le pays d’Est en Ouest (long de 670 km avec une possibilité d’extension), un port en profonde à Moribaya dans la préfecture de Forécariah, l’exploitation de deux mines de fer (dans le Simandou Nord et Sud) et plus tard une usine d’aciérie (de 500 mille tonnes par an) qui va booster considérablement la vie des Guinéens.

En d’autres termes, la réalisation de ce méga projet va considérablement impacter le pays en désenclavant 10 préfectures à travers le transguinéen, d’une longueur de 670 km et reliera les 4 régions naturelles du pays avec la réalisation de nombreuses et importantes activités agricoles et commerciales. A ces avantages s’ajoute la réduction systématique du taux de chômage par la création de milliers d’emplois.

Ces avantages énormes vont apporter aux populations guinéennes un véritable coup d’accélérateur à l’économie nationale et fera multiplier par deux le PIB national, dès la première année d’exploitation.

L’Honorable Mory Douno, qui a présenté le Rapport a d’abord rafraichi la mémoire des participants de la genèse de ce mégaprojet, du 25 février 1997 (par l’acquisition des titres miniers) à cette date du 3 février 2024 (pour le codéveloppement du projet).

Sous le leadership du Général Mamadi Doumbouya, un Comité Stratégique de Suivi du Projet Simandou a été mis en place pour engager des négociations avec l’appui d’un conseil juridique international avec les partenaires industriels, qui ont abouti à la création de la CTG et à la signature de ses Statuts, le 27 juillet 2022.

L’Honorable Mory Douno, dans son intervention, a expliqué que pour ce qui est des accords commerciaux, un Term Sheet du projet a été signé le 22 décembre 2022 avec les partenaires industriels (PIS) et Baowu.  Ce Term Sheet, qui fait office de feuille de route aux négociations des accords futurs, a permis la signature du Pacte d’Actionnaires de la CTG le 8 mars 2023 avant son amendement le 26 juillet 2023.

C’est dans ce cadre que la Convention de Co-développement (CDA) des infrastructures et les ajustements aux Conventions Minières de Simfer et de WCS pour souligner et prendre effectivement en compte le volet Co-développement, ont été signés le 10 août 2023.

Cette Convention de Co-développement comprend plusieurs annexes, notamment le Régime d’Accès des Tiers et Convention Multi-Utilisateurs et Multi-Usagers ; les Principes Tarifaires applicables au Régime d’Accès des Tiers et au transport de passagers et de marchandises et le Régime Fiscal et Douanier.

Selon le rapporteur, ce projet se réalisera en trois phases : la construction, l’exploitation et la réalisation, en 20236 d’une aciérie. Et la fin de la construction des infrastructures ferroviaires et portuaires est annoncée pour le 31 décembre 2025. La production est programmée elle, le 1er trimestre de l’année 2026.

Après un examen minutieux des différents textes, les Honorables Conseillers nationaux ont relevé plusieurs préoccupations avant de formuler des recommandations en vue d’apporter les garanties nécessaires à la réalisation effective de ce mégaprojet et dans le respect des lois minières du pays, notamment le contenu local.

Pendant les débats en plénière, les Conseillers nationaux ont soulevé quelques préoccupations et ont fait des suggestions.

Présents à ce rendez-vous, le ministre des Mines et de la géologie, Moussa Magassouba, son homologue de l’Economie et des finances, Moussa Cissé, la Ministre de l’Environnement et du développement durable, Hadja Safiatou Diallo et le ministre Directeur de Cabinet à la présidence de la République, Djiba Diakité, par ailleurs Président du Comité stratégique dudit projet, se sont succédés au parloir pour apporter des réponses concrètes aux différentes questions des honorables Conseillers.

Ainsi, ces membres du gouvernement, à la grande satisfaction des participants à cette plénière ont montré leur optimisme quant à la réalisation de ce mégaprojet.

Dans les réponses, ces hauts cadres de l’Etat ont rassuré les Honorables Conseillers de la prise en charge du projet dans ses dimensions économiques, sociales, environnementales, culturelles, sécuritaires, énergétiques, financières, fiscales et règlementaires.

S’agissant du capital des ressources humaines et l’ensemble des programmes multidimensionnels du projet, ces hauts cadres se sont efforcés à des démonstrations de manière à dissiper les inquiétudes Honorables Conseillers qui ont finalement, et à la majorité de ses membres, autorisé la ratification de la Convention et les accords relatifs au Projet Simandou.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

 Tél : 628 08 98 45

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