« Prise en otage » du site internet de l’aéroport de Conakry : pourquoi la SOGEAC ne veut pas communiquer ?

Dans la soirée du jeudi, 8 février 2024, l’accès au site internet de l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry a été victime d’une cyberattaque. Une intrusion qui affiche un message revendicatif. Au petit matin, la plateforme numérique arborait un appel vibrant à la libération d’Internet en Guinée, insistant sur le droit fondamental à la connectivité, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans la matinée de ce vendredi, notre reporter s’est rendu à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry pour en savoir davantage sur cette attaque. Malgré nos tentatives répétées, les responsables de la Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (SOGEAC) sont restés injoignables. Les numéros de téléphone étaient également hors service.

En revanche, le Directeur général de l’Agence guinéenne de l’aviation civile, que nous avons rencontré et interrogé à ce sujet, a répondu en ces termes : « nous n’avons aucune information à ce sujet. Je ne peux rien dire là-dessus pour le moment. J’ai un malade couché, vous me voyez devant la banque ? Je m’occupe de ça… »

Pendant ce temps, dans la salle où nous l’avons rencontré, les horaires de départ et d’arrivée des vols défilaient à l’écran d’affichage du programme tandis que des voyageurs circulaient avec des chariots.

Il y a un peu plus de deux mois, l’accès à certains réseaux sociaux en Guinée est conditionné par l’utilisation de VPN, limitant ainsi la libre circulation de l’information. Des médias sont également brouillés. Cette attaque, revendiquée par un groupe se faisant appeler « Anonymous 224 », s’inscrit dans une série de protestations contre les restrictions numériques imposées au pays.

Selon nos informations, un slogan percutant « Libérez Internet, Internet est un droit » ornait la page d’accueil de l’aéroport de Conakry avant d’être retiré de la consultation publique. Les auteurs, Anonymous 224, cherchent à interpeller les autorités guinéennes sur les sévères restrictions imposées aux droits des guinéens. Ils mettent en garde les autorités, parlant de cette attaque comme d’un avant-goût.

Cette attaque intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la liberté d’expression et de l’accès à l’information en Guinée. Alors que les autorités cherchent à contenir la contestation, en mettant en prison un membre de la presse, une grève générale et illimitée se profile à l’horizon pour forcer la junte à changer de fusil d’épaule.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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