Pour l’UFR, le CNRD ne veut pas quitter le pouvoir : « mais soyez rassurés, la pensée unique ne marchera pas »

Les acteurs politiques guinéens ne manquent pas l’occasion de déplorer la conduite de la transition par le CNRD. Pour l’Union des forces républicaines (UFR), parti dirigé par Sidya Touré, le recul de notre pays est plus qu’une évidence depuis le coup de force qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre 2021. De l’imminente mise en place des délégations spéciales à la grève projetée par le mouvement syndical en passant par toutes les restrictions imposées aux guinéens, Tidiane Conté, un des vice-présidents de l’UFR, n’occulte aucun sujet, dénonçant la volonté du CNRD de s’éterniser au pouvoir. C’était à l’occasion de l’assemblée générale tenue ce samedi 10 février 2024 à son siège à Matam, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Tidiane Conté, vice-président de l’UFR

Devant des militants massivement mobilisés, le vice-président de l’UFR, Tidiane Conté, a dénoncé la gestion de la transition dirigée par le CNRD. « Depuis le 5 septembre 2021, la Guinée est devenue un pays rétrograde. La Guinée est devenue un pays où plus de 70 jours il n’y a pas d’internet. La Guinée est devenue un pays où les libertés publiques sont interdites. La Guinée est devenue un pays où la pensée unique est imposée, les radios privées sont brouillées. La Guinée est devenue un pays de cauchemar. C’est un pays rétrograde.  Nous n’avions pas pensé un seul instant à revivre cette pratique. Du gouverneur au préfet, maintenant on nous parle des délégations spéciales. C’est que vous devez savoir, cette appellation de délégation spéciale est une situation exceptionnelle encadrée par la loi. Le CNRD ne peut pas utiliser ça pour imposer des gens à lui en mettant de côté les partis politiques. On se pose des questions. La gestion des communes, c’est un programme politique. Si vous mettez de côté les politiciens, on a le droit de se demander ce que le CNRD veut. Mais on a compris leur jeu. Le CNRD ne veut pas partir. Mais soyez rassurés d’une chose, la pensée unique ne marchera pas dans notre pays », a lancé monsieur Conté.

Après avoir égrené les menaces qui pèsent sur le pays et le manque de confiance entre la junte et le peuple, ce responsable de l’UFR conseille le dialogue pour éviter à notre pays de sombrer. « Vous avez vu le préavis de grève des syndicalistes qui demandent à ce que le cas des enseignants contractuels soit pris en compte ? Et tout dernièrement, ils ont rajouté le problème de la liberté de la presse. Nous sommes d’accord avec eux. Nous les accompagnons. Notre choix est que le gouvernement les écoute. Il faut les écouter. Parce que c’est ce que nous évitons dans ce pays. C’est pourquoi on a parlé de dialogue. Parce que si on s’assoit, on parle, on peut se comprendre. Si vous ne voulez pas de dialogue avec les gens qui comptent, avec les gens qui peuvent avancer les choses, vous gouvernez par arrogance, vous gouvernez par l’intimidation, vous gouvernez avec les armes, à un moment donné, la population va se lever. Et c’est ce qui arrive à notre pays, lentement mais sûrement. Il faut que les autorités de la transition écoutent le peuple de Guinée sur le plan social politique. Ils ne peuvent pas diriger la Guinée comme ils veulent. Ce n’est pas possible. Personne n’a confiance en eux. Parce que c’est une succession de faits. Le discours du 5 septembre 2021, le contenu de la charte de la transition, rien n’a été respectée.  Donc, le peuple n’a plus confiance aux autorités de la transition. Tout le problème que nous avons aujourd’hui c’est un problème de confiance », a laissé entendre Tidiane Conté, membre du bureau politique de l’UFR.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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