Politique foncière agricole : coup d’envoi des concertations avec la société civile et les organisations paysannes

Des acteurs de la société civile, des représentants des organisations paysannes et des cadres du département de l’agriculture sont en conclave à Conakry pour discuter et échanger en vue d’établir un document de politique nationale foncière agricole et une loi dans ce domaine.

C’est le Projet d’appui aux statistiques agricoles et au foncier, (ASAF), appuyée par l’Agence française de développement (AFD) qui est l’organisateur de ces séries de rencontres qui seront étendues à travers tout le pays, d’ici la fin d’année. C’est la Directrice nationale adjointe du foncier rural et du patrimoine, Fanta Kéïta qui a procédé, ce mardi 13 février 2024, à l’ouverture de cette série d’ateliers, a constaté Guineematin.com, à travers son journaliste qui a couvert la cérémonie.

Dans son allocution, la Directrice nationale adjointe du foncier rural et du patrimoine, a fait observer la nécessité pour la Guinée de se doter d’une politique nationale du foncier agricole.

Fanta Kéïta, directrice nationale adjointe du foncier rural et du patrimoine

« À cette étape du processus de mise en œuvre de la feuille de route du foncier agricole, permettez-moi de rappeler l’importance et l’urgence d’une politique d’avoir une loi foncière agricole pour la Guinée, au regard des enjeux actuels. Il est aussi important de rappeler qu’à l’issue des concertations de 2016 pour l’élaboration de cette feuille de route sur le foncier rural et agricole et des états généraux du foncier 2022, il y a un avis presque unanime de tous les acteurs que le cadre juridique actuel du pays n’est pas adapté aux conditions d’une gestion adéquate des terres agricoles. Le processus actuel se déroule suite à une convention de financement entre la Guinée et l’Agence française de développement pour la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme foncière agricole à travers le projet Appui aux statistiques agricoles et au foncier dans sa composante 3 au sein de la Direction nationale du foncier rural et du patrimoine du ministère de l’agriculture et de l’élevage », a précisé Fanta Kéïta.

Pour Aboubacar Demba Touré, juriste et expert national sur le foncier rural agricole au ministère de l’agriculture et de l’élevage, cette série d’ateliers s’inscrit dans le cadre des activités de concertations avec les acteurs impliqués dans le domaine du foncier rural agricole.

Aboubacar Demba Touré, juriste et expert national sur le foncier rural

« Ce sont au total 800 acteurs répartis en 22 groupes composés de la société civile et des organisations paysannes au niveau national qui sont concernés par ces échanges en vue de recueillir leurs propositions de solution sur la problématique de la gestion foncière agricole en Guinée », a dit ce juriste qui a mis l’accent sur la nécessité de produire, à terme, un document de politique agricole sur le foncier rural.

« Ces concertations sont inclusives, participatives et permettront non seulement de produire un document de politique agricole en Guinée mais également de créer une loi sur le foncier agricole pour le pays. C’est pourquoi d’ailleurs ces concertations, en plus des organisations de la société civile et des paysannes, sont élargies aux institutions, au monde de la recherche, au secteur privé, aux ordres professionnels, les géomètres, les topographes, bref l’ensemble de ces acteurs seront consultés et chacun va se prononcer sur le sujet », a tenu à préciser Aboubacar Demba Touré.

En sa qualité de représentant d’un des représentants de la société civile, Macky Bah, responsable de l’Association de recherche pour le développement en Guinée (ACOR), indique que cet atelier est la suite d’un long processus.

Macky Bah, responsable de l’Association de recherche pour le développement en Guinée

« Cet atelier fait suite à un processus démarré depuis plusieurs années et a permis d’élaborer une feuille de route portant sur l’élaboration de la politique foncière agricole au niveau national. Cette élaboration implique l’ensemble des acteurs concernés au niveau national. Aujourd’hui, nous sommes là avec une diversité d’acteurs, comme les agriculteurs et les organisations paysannes pour réfléchir sur comment ce processus peut aboutir à l’élaboration d’une politique du foncier au niveau national. Actuellement, le seul document sur lequel nous travaillons c’est le code foncier domanial. Et dans ce code, c’est un seul article qui fait recours à la partie agricole. Pour permettre de contribuer au peaufinage de ce code foncier domanial, des concertations ont été engagées au niveau national, notamment au niveau de la capitale et des régions. Au cours de cet atelier, nous allons partager avec les participants les différentes préoccupations des populations rurales. Nous souhaitons que la voix des paysans soit prise en compte et que tous les acteurs soient au même niveau d’information », a conclu Macky Bah.

Selon le programme, ces ateliers vont se poursuivre à Conakry dans les prochains jours avec les institutions (CNT, ministères et autres) et le secteur privé avant de continuer à l’intérieur du pays.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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