Déguerpissement au marché de Kaporo (Conakry) : des femmes vendeuses expriment leur désarroi

Fatoumata Soumah vendeuse de galettes

Le Ministère des Travaux Publics a entrepris une opération de déguerpissement des occupantes des abords de la route du marché de Kaporo, dans la commune de Ratoma. Des travaux de bitumage y sont entrepris pour permettre de fluidifier la circulation jusqu’au niveau de route transversale (T1). Après avoir été prévenues il y a une semaine, les femmes qui occupent les lieux ont été sommées de partir ce mardi 13 février 2024. Elles se plaignent de cette situation d’autant plus que c’est là qu’elles gagnent leur quotidien, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est tôt le matin, que l’entreprise Guinéenne de prestation et de construction (GPC) a commencé les premiers travaux de bitumage de la route du marché de Kaporo jusqu’à la transversale numéro un (T1). Avec cette opération, les activités des femmes installées au bord de cette route vont s’arrêter. Le désespoir était de mise ce mardi sur les lieux.

Désemparée, Fatoumata Soumah, vendeuse de galettes aux abords de la chaussée, dit que ce déguerpissement va rendre son quotidien encore plus difficile.

« Nous sommes en difficultés actuellement. Les prix ont connu une hausse ; en plus, il y a le mois de Ramadan qui arrive aussi. Nos maris ne travaillent pas. L’école, c’est nous les femmes qui payons les frais… Voilà qu’aujourd’hui, on nous dit de quitter ici. Là où on s’assoit pour chercher notre pitance, ils nous disent de quitter. A partir d’aujourd’hui, on ne va pas travailler. C’est vraiment difficile », a-t-elle lancé.

Pour sa part, Fanta Condé, vendeuses de friperies, consciente de la nécessité des travaux, demande juste leur réalisation au plus vite.

Fanta Condé, commerçante de friperie

« Nous voulons qu’ils accélèrent leur travail. On n’est pas fâché contre eux. Nous souhaitons juste qu’ils accélèrent. Ils nous ont dit qu’ils vont faire 3 mois, de quitter les lieux pour qu’ils s’activent. Nous avons quitté ; mais, ils doivent faire vite. En plus, trois (3) mois, c’est trop. C’est dans ce commerce que nous gagnons ce que nous mangeons. On n’a pas où s’asseoir maintenant pour travailler. Donc, ça va être difficile pour nous de rester sans travailler durant les travaux », a fait savoir Fanta Condé.

Fatoumata Diané, vendeuse d’ignames

De son côté, Fatoumata Diané demande l’aide des autorités, dans un contexte de difficultés inédites en Guinée. « Depuis que je vis, je n’ai jamais vu une période aussi difficile que celle que nous vivons actuellement. Rien ne va. Donc, si malgré tout ça, ils viennent nous dire de quitter là où on travaille, ce n’est pas bon. Que les autorités nous viennent en aide, qu’elles demandent à ceux qui sont venus travailler ici d’accélérer… »

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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