Abbé Emmanuel Dramou sur les 40 jours de Carême chrétien : l’abstinence, le jeûne, l’aumône, la prière…

Abbé Emmanuel Dramou, vicaire général de la paroisse cathédrale cœur immaculé de Marie de N'Zérékoré

A l’image de leurs coreligionnaires du monde, les fidèles catholiques de Guinée débutent ce mercredi de cendre ou l’entrée en carême, le mois de pénitence. Durant 40 jours et nuits, les fidèles catholiques vont imiter Jésus-Christ, en s’abstenant, en  jeûnant ou en faisant de l’aumône et de la prière. 

Rencontré ce mercredi, 14 février 2024, l’Abbé Emmanuel Dramou, vicaire général de la paroisse cathédrale cœur immaculé de Marie de N’Zérékoré, est revenu sur le sens du mois de carême, les interdits. Il a aussi invité les fidèles à ne pas gêner les voisins dans leur carême et d’observer rigoureusement les trois grands piliers (jeûne, aumône et prière) de ce mois de pénitence.

« Le mois de carême, c’est un temps de préparation et de cheminement que nous avons donné pour se mettre en disposition et cheminer avec le Christ sur son chemin de sa passion. Et donc, ce temps nous est donné pour cheminer avec le Christ, aller avec lui au calvaire, traverser ses chemins, supporter tous ceux qu’il a pu supporter pour nous. Nous avons la traditionnelle expression qui nous fait dire que ce qui fait l’essentiel du carême, c’est les piliers du carême, c’est-à-dire le jeûne, l’aumône et la prière. Mais, nous les fidèles avons tous tendance à s’appuyer sur un seul pilier qui est l’abstinence. Cependant que le carême ne se résume pas à l’abstinence simplement. Le carême se résume dans son sens spirituel, de disposition intérieure dans notre cheminement. On ne doit pas minimiser même un seul pilier. Ces 40 jours sont des jours qui nous sont donnés pour que nous puissions convertir nos attitudes, revoir ce que nous sommes, réviser notre vie pour nous mettre réellement dans la peau du Christ, c’est-à-dire être des acteurs christus, c’est-à-dire autre Christ. Celui qui veut suivre Jésus Christ est invité à épouser les attitudes du Christ. Qui aime le Christ participe à sa mission. Ce temps de carême est une participation de notre part nous les religieux et chrétiens à la mission de Jésus-Christ en prenant part à sa souffrance. C’est un moment de surmonter nos peurs, nos doutes pour nous mettre en dispositions d’être avec le christ », a-t-il expliqué.

Poursuivant, l’Abbé Emmanuel Dramou, est revenu sur les interdits dans ce temps de carême.

Abbé Emmanuel Dramou, vicaire général de la paroisse cathédrale cœur immaculé de Marie de N’Zérékoré

« D’abord, dans les 40 jours, il y a des jours qui ne sont pas conseillés pour le jeûne, pour ceux qui veulent jeûner. Les dimanches ne font pas partir du jeûne, de l’abstinence. Parce que les dimanches, on célèbre la résurrection. Par conséquent, on ne peut célébrer la résurrection et se mettre dans une disposition de deuil avec l’imposition aujourd’hui mercredi des Cendres, nous rentrons dans une période de pénitence. Or, à la résurrection, il n’y a pas de pénitence, c’est la joie. Donc, dimanche déjà pas de pénitence ni d’abstinence. Et les autres jours, ce qui est déconseillé, on demande aux fidèles au moins de s’abstenir de la viande rien que le vendredi. Tu peux tout manger si tu le veux, mais convertir ta relation envers Dieu et envers tes prochains. Voilà l’essentiel du carême. L’abstinence, ce n’est pas obligatoire. Parce que si tu te prive d’un repas que tu vas prendre après, c’est comme si tu épargnes quelque chose pour l’attraper après. Or, si au moins le menteur s’efforçait à ne pas mentir pendant ces 40 jours, voilà un bon carême. Si celui qui a du goût dans l’adultère s’abstenait au moins à ne plus reprendre cet acte ignoble, voilà le bon carême. Si le voleur prenait la résolution de ne plus jamais voler quelque chose. Sinon si on pense simplement que le carême c’est s’abstenir de ne pas manger de la viande, du repas en longueur de journée pour jeter sa salive, ce n’est pas ça le carême. Le chrétien ne doit pas se comporter comme un vantard, un orgueil pendant l’abstinence. Si on veut le faire, on ne doit pas gêner ceux qui sont à côté. Si tu veux te priver, que ta privation ne soit pas visible de tous, mais que ça soit une disposition intérieure. Vis ton abstinence intérieurement et ne dérange personne. Si par exemple moi je ne peux pas manger, je ne dois pas empêcher quelqu’un de manger à côté de moi. Mon carême, ce n’est plus le carême qui épanouit. Parce que je deviens gênant pour les autres. Alors, si les chrétiens vont s’abstenir pendant ce temps, la première abstinence, c’est la révision de nos comportements. Deuxième abstinence, s’abstenir de la viande pendant les vendredis. Et il faut aussi signaler à nos fidèles, certains pensent que quand on dit l’abstinence ou le carême, c’est simplement la journée, c’est-à- dire se priver du manger de 05 heures du matin à 18 heures pour rattraper le repas. L’abstinence c’est le jour et la nuit. Jésus-Christ a fait 40 temps au désert jour et nuit, il ne mangeait pas. Si on veut faire le bon carême et imiter le christ dans l’abstinence, on doit impliquer même la nuit, ce n’est pas seulement que la journée. Et donc, ce temps de mortification, ce temps de purification qui nous est donné, je demande à tous les fidèles chrétiens de bien  en profiter », a dit le vicaire de la cathédrale.

Abbé Emmanuel Dramou, vicaire général de la paroisse cathédrale cœur immaculé de Marie de N’Zérékoré

Pour terminer, le vicaire général de la paroisse cathédrale de N’Zérékoré a invité l’ensemble des chrétiens catholiques au respect des piliers du carême pendant ce mois de pénitence.

« Je demande à tous les fidèles chrétiens d’observer rigoureusement les piliers du carême ;  la prière, au jeûne et à l’aumône. Donc, si on pouvait observer de ce carême de cette manière-là, le christ heureux de suivre sa passion avec nous », a invité Abbé Emmanuel Dramou.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH et Joseph GOUMOU pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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