Santé : Médecins Sans Frontières célèbre ses 20 ans de lutte contre le VIH en Guinée 

Médecins Sans Frontières (MSF) a ouvert son premier projet de prise en charge des personnes séropositives à travers des traitements antirétroviraux en 2003. L’institution sanitaire a célébré ses 20 ans de lutte contre le VIH ce jeudi, 15 février 2024, à la Blue zone de Dixinn (Conakry), a constaté Guineematin.com à travers son reporter dépêché sur place.

Hyppolite M’boma Kamossi, Coordinateur du projet VIH-Tuberculose de Médecins Sans Frontières

Prenant la parole, le coordinateur du projet VIH-Tuberculose de Médecins Sans Frontières, a dressé le bilan des activités réalisées. « Pendant les 20 ans, la première des choses que je peux dire, donc nous avons instauré la mise en de la prise en charge gratuite. Nous avons fait un temps d’efforts de tout ce qui est suivi biologique pour amener une rénovation en collaboration avec le ministère. Nous avons fait des formations du personnel du ministère, ensuite on a renforcé les capacités des membres de la société civile et nous avons accompagné tout ce qui est programme des ateliers de subvention avec le fond mondial. En termes de données, 16 661 patients vivent avec le VIH. Je peux ajouter qu’il y a des modèles différentiels de prise en charge que nous avons apportés : d’abord le poste de distribution des antirétroviraux dans la sous-région. La Guinée est le premier pays qui a ce modèle de produit. Ce produit est géré par les membres des associations de dépistage et qui servent aussi à donner des antirétroviraux. Nous avons apporté un plus par rapport à la prise en charge du VIH avancé, et là nous avons une unité de formation recherche qui s’appelle Donka et c’est là-bas où nous prenons en charge le VIH avancé au niveau de la ville de Conakry », a indiqué Hippolyte Mboma Kamossi.

Le coordinateur a ensuite, énuméré les défis pour faciliter la prise en charge effective des personnes vivant avec le VIH. « Les défis pour le Gouvernement, on ne peut pas faire des prises en charge si on a pas les moyens, cela signifie que le gouvernement doit mettre le paquet pour que cette prise en charge soit effective. Les centres de santé qui doivent nous accompagner doivent être subventionnés par l’État. Notre part, c’est la formation continue. Nous devons continuer avec la formation et nous avons des perspectives de sortir des centres de santé mais avant de sortir nous avons un cadre de concertation, un cadre d’évaluation conjointe avec notre partenaire qui est la division régionale de santé de la ville de Conakry…Nous évaluons les indicateurs et nous faisons des recommandations pour que les centres soient autonomes dans cette prise en charge »,  a-t-il conclu.

Venu représenter le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le chef de Cabinet a exprimé sa joie. Il a salué Médecins Sans Frontières et les autorités guinéennes pour les efforts déployés dans le domaine sanitaire.

Dr Pépé Bilivogui, Chef de Cabinet du Ministère de la Santé et de l’hygiène publique

« C’est pour moi un honneur et un plaisir de venir représenter son excellence le ministre de la Santé pour fêter avec vous 20 ans de succès, 20 ans d’innovation de médecins sans frontières Belgique dans la prise en charge du VIH-SIDA en République de Guinée. On se rappellera avant 2003, lorsqu’on parlait du VIH, c’était toute une question de tabou, et toute personne déclarée ou atteinte était déjà considérée comme morte. Le gouvernement guinéen, appuyé par Médecins Sans Frontières Belgique, a mis en place le programme de traitement par les ARV qui étaient offerts gratuitement et qui continuent d’être offerts aux personnes atteintes du VIH. On se rappelle du premier centre de Matam que Médecins Sans Frontières belge avait installé et a commencé à prendre en charge gratuitement les PP VIH par l’administration des ARV mais aussi par la prise en charge des infections opportunistes et puis du centre de Guéckédou. Aujourd’hui nous sommes heureux d’apprendre que Médecins Sans Frontières évolue dans 9 structures dans la ville de Conakry et dans les environs. Nous voudrons donc féliciter Médecin Sans Frontières pour tous ces progrès accomplis, pour l’accompagnement de la République de Guinée dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Je voudrais également remercier son excellence le général de corps d’armée Mamadi Doumbouya qui a fait de la santé des populations une des priorités de son gouvernement. C’est sur ses instructions pour donner plus d’élan à la lutte contre le VIH et protéger les personnes vivant avec le VIH contre la discrimination, que notre département sous la clairvoyance de notre ministre de la santé a introduit au CNT un projet de loi, qui non seulement, va donner de l’élan à la prise en charge du VIH, mais aussi va protéger les personnes vivant avec le VIH et mettre les médecins et les infirmiers devant leurs responsabilités dans le cadre de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Il faut saluer ces efforts parce que ce projet qui a été introduit au CNT a été voté à l’unanimité, ce qui va certes, donner un autre souffle à la lutte contre le VIH et limiter des nouvelles infections en République de Guinée. Vous, soldats, vous travailleurs de Médecins Sans frontières Belgique, vous remercier pour tous les efforts consentis dans la lutte contre le VIH en République de Guinée. Malgré tous ces efforts, il nous reste beaucoup d’autres à fournir », a déclaré Dr Pépé Bilivogui. 

Pour sa part, Nyankoye Yves Haba a vanté les résultats de la collaboration entre la direction du centre de transfusion sanguine et Médecins Sans Frontières.

Docteur Nyankoye  Yves Haba, Directeur du Centre de transfusion sanguine

« J’ai été heureux que médecins sans frontières viennent vers le CNTS pour solliciter une collaboration dans la mobilisation de la population. Puisque c’est dans cette mobilisation sociale qu’on collecte du sang… Nous avons pu renforcer la capacité du CNTS à remplir sa mission. Je voudrais donc remercier Médecins Sans Frontières pour cette collaboration et inviter d’autres structures qui ont pour mission la prise en charge des populations afin que les capacités de notre service soient renforcées, surtout sur le terrain de la mobilisation sociale. Pour finir, je souhaite joyeux anniversaire à tous les projets que Médecins Sans Frontière entreprend en République de Guinée », a souhaité le Directeur Général du CNTS.

Dr Diop Savouan, Directeur Pays ONUSIDA

De son côté, Dr Diop Savouan, Directeur Pays ONUSIDA, s’est réjoui du combat de Médecins Sans Frontière. « Au nom du système  des Nations-Unies, je remercie Médecins Sans Frontières Belgique pour leur collaboration et leur partenariat pour le renforcement du système de santé en République de Guinée. Nous sommes persuadés que cette collaboration a porté ses fruits. Lors de mes visites dans les bureaux de MSF, j’ai pris bonne note de leur doléance pour la mobilisation des ressources. Effectivement nous sommes dans un contexte de plus en plus difficile. Nous souhaitons que cela ne décourage pas MSF Belgique, il faut nécessairement qu’ils continuent leurs actions pour le bien-être de la population de Guinée. Je leur renouvelle mon soutien pour des actions concertées pour la mobilisation tant au niveau national qu’à l’international. C’est sur ces mots d’encouragement que je souhaite à MSF Belgique un très bon anniversaire », a-t-il dit. 

La présidente du Réseau Guinéen des associations des personnes affectées et infectées par le VIH en Guinée (REGAP-Plus), a salué le MSF. « Cette organisation de ces 20 ans de succès de Médecins Sans Frontière, toutes les associations et personnes infectées ou affectées par cette maladie, disent un grand merci à Médecins Sans Frontières pour ses 20 ans d’accompagnement, de dérogation de tâches, de transfert de compétences et d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH et la tuberculose. Ces personnes qui vivent avec cette maladie disent également un grand merci pour leur autonomisation. Vraiment c’est un grand merci, non seulement côté sanitaire mais associative. Ils (Médecins Sans Frontières) ont permis aux personnes vivant avec cette maladie d’évoluer et d’avancer », a rappelé Kadiatou Bodié Diallo.

Mme Johanna Barry, artiste, ambassadrice de lutte contre le VIH-SIDA

Les artistes jouent un rôle crucial dans la lutte contre le VIH-SIDA. Ils facilitent la sensibilisation des populations. « L’apport d’un artiste c’est quelque chose de très important, parce que nous avons plus accès à la population à travers nos textes et mélodies. Nous sommes des gens assez populaires, quelques- uns parmi nous sont des célébrités, le message passe mieux. Un artiste c’est quelqu’un qui prend position pour les bonnes causes, c’est quelqu’un qui sensibilise dans le bon sens. J’invite tous les artistes à s’impliquer dans la lutte contre le VIH SIDA à sensibiliser sur des thèmes des faits de société. Le rôle de l’artiste, c’est de rassembler », a souligné Johanna Barry, artiste et ambassadrice de lutte contre le VIH-SIDA

Ismaël Diallo et Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

 Tel : (+224) 621144891

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