Le président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, a annoncé un peu plus tôt dans la journée de ce lundi, 19 février 2024, la dissolution du gouvernement dirigé par Dr Bernard Goumou. Aucun motif n’a été invoqué par le chef de l’Etat pour justifier cette mesure drastique. Mais, il a également pris des mesures conservatoires contre les membres du gouvernement dissous. Il s’agit de la « restitution des véhicules de service et d’escorte du gouvernement dissous au garage du gouvernement sans délai, le gel des comptes bancaires, la restitution de tous les documents de voyages au secrétariat général de la présidence, la remise des cachets aux intérimaires désignés et la démobilisation de tous les gardes du corps et aide de camp ».
Cependant, pour Dr Edourd Zoutomou Kpogohmou, président du l’UDRP, cette dissolution du gouvernement est une « mesure incomplète ». Ce leader politique estime qu’il faut aller plus loin, notamment au niveau du CNT et du CNRD pour « retoiletter le chronogramme de la Transition.
« Moi je crois que ça [la dissolution du gouvernement], ce sont vraiment des mesures incomplètes. Ce n’est pas le gouvernement seul qui est le problème. Le gouvernement fait partie d’un système et d’une structure. C’est toute cette structure-là qui doit être renouvelée. Ça veut dire que c’est toute la transition qu’il faut revoir pour qu’on retourne à l’ordre constitutionnel. Parce qu’il y a le gouvernement, l’exécutif qui est le CNRD (comité national du rassemblement pour le développement) et le CNT (conseil national de la transition). C’est toutes ces structures-là qui forment la gouvernance du pays. Donc, on ne peut pas prendre un seul bras et laisser les autres. Parce que c’est comme si on était en train de plâtrer une plaie. Donc, à mon avis, la mesure est incomplète. Nous nous pensons que c’est toute la transition qui devrait être terminée pour qu’on parle du retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il dit.
Certains acteurs craignent déjà que cette dissolution du gouvernement ne compromette le chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Mais, pour Dr Edouard Zoutomou Kpogohmou, il n’y a rien à craindre si le CNRD est de bonne foi.
« L’administration est une continuité. Il y a un schéma plan d’actions qui a été élaboré avec le concours de la CEDEAO et du CNRD, et qui fixe les étapes. C’est le moment pour les autorités de poser des actes de façon à retoiletter ce chronogramme, à le rendre beaucoup plus réaliste pour qu’il soit dans le lapse de temps qui reste. Parce qu’il ne nous reste que dix mois pratiquement. Et durant ces dix mois, on doit avoir un chronogramme qui puisse être mené à bon port », a-t-il indiqué.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineem
