Yimbaya (Conakry) : plusieurs femmes dans la rue pour dénoncer la cherté de la vie, le manque d’électricité…

Plusieurs femmes du quartier Yimbaya camp carrefour, dans la commune de Matoto, ont battu le pavé dans la matinée de ce lundi 19 février 2024. Vêtues de rouge, les manifestantes sont en colère contre plusieurs maux qui gangrènent le quotidien des guinéens : coupures d’électricité, cherté de la vie, restriction d’internet… Elles ont pris d’assaut les artères publiques, empêchant ainsi la circulation à Yimbaya, sur l’autoroute Fidel Castro, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Manifestation de femmes Yimbaya

Malgré l’interdiction des manifestations sur la voie publique par la junte au pouvoir, ces femmes engagées du quartier Yimbaya ont défié cette décision des autorités de la transition. Habillées en vêtements et foulards rouges, elles étaient munies de pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au CNRD, tels que Doumbouya zéro, EDG zéro, libérez internet…

Elles ont érigé des barricades à l’aide de pneus usés, de tables et autres objets au carrefour qui mène au camp Alpha Yaya Diallo. Une situation qui a entraîné un bouchon indescriptible entre la Tannerie et Yimbaya aux environs de 9 heures.

À travers cette manifestation spontanée, ces femmes disent qu’elles n’en peuvent plus. Pancartes en main, madame Sampou Aminata Diallo explique les raisons de la colère.

Aminata Diallo, manifestante

« Nous sommes sorties contre le délestage du courant. Il n’y a pas de courant, pas d’eau, la facture d’électricité a augmenté. Le sac du riz est vendu à 350 000 GNF, les jeunes ont fini d’étudier, ils n’ont pas d’emplois. On est fatigué de tout ça et on n’a pas de forces. Ce que nous pouvons faire, c’est de sortir pour que le président nous voit à l’effet de nous aider. Nos frigos ne fonctionnent plus. Aujourd’hui, quand tu envoies 100 000 GNF au marché, c’est comme si c’est 5 000 GNF… »

À l’image de madame Sampou, d’autres manifestantes ont également laissé éclater leur colère. « Pas de courant, pas d’eau. Nos sauces se gâtent tous les jours dans les frigos. On en a marre… », a martelé une autre.

Au moment où nous quittions les lieux, la circulation avait repris peu à peu grâce à l’arrivée sur les lieux des agents de la police et de la gendarmerie. Mais, ces manifestantes insistaient pour maintenir leur position sur la chaussée. Les forces de l’ordre, qui n’ont pas fait usage de la force, ont privilégié le dialogue.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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