Après la dissolution du gouvernement Bernard Goumou hier par le président de la transition, les réactions continuent de fuser du côté des acteurs politiques Guinéens. Si certains se disent surpris, d’autres estiment que c’était bien prévisible face au manque de résultats de cette équipe, et que le chef de l’Etat a mis d’ailleurs trop de temps pour agir. C’est le cas de Dr Diao Baldé, président du parti de l’Union pour la Guinée Nouvelle (UGN) joint au téléphone par un journaliste de Guineematin.com ce mardi, 20 février 2024.
« C’était déjà prévisible quand on voit la cacophonie au niveau du gouvernement, l’échange de lettres entre l’ancien Premier ministre et l’ancien ministre de la Justice. De l’autre côté aussi c’est le fait que le gouvernement n’apportait rien qui pouvait répondre aux besoins de la population, notamment en matière des droits de l’homme, en matière de liberté ou en matière de lutte contre la pauvreté. C’était plus un gouvernement à la mode, qui s’exhibait à travers des tenues sans résultat. L’exemple le plus illustratif, c’est le fait que jusqu’à présent qu’il n’y ait jamais eu un dialogue sincère et franc entre les acteurs sociopolitiques de ce pays et le CNRD. C’est le gouvernement qui devait être le catalyseur de tout ce processus, malheureusement ce n’est pas le cas, vous avez suivi les langages que tenaient certains membres du gouvernement. Donc rien ne bougeait, rien n’avançait, les gens restaient dans la précarité. Mais on a pris du temps, 2 ans et quelques, pour laisser le même gouvernement qui a mis en place tous les cabinets avec des personnes munies de faux diplômes qui ne produisent pas de résultats. Au niveau de l’administration pratiquement ça ne fonctionne pas, vous prenez au niveau des décaissements auprès des bailleurs de fonds, on ne décaisse pas, vous prenez la mobilisation, on ne mobilise pratiquement pas. Tout le monde est accroché au BND (Budget national du développement), ou tout juste pour s’enrichir. On a fait allusion à tout ce qui est passation de marchés qui sont gré à gré, donc c’était la course à l’enrichissement au niveau de tous les membres du gouvernement, les directeurs des régies financières… », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le vice-président de l’ANAD ne s’attend pas à un grand changement si le président de la transition ne revoit pas sérieusement sa copie. Néanmoins, il croit qu’il a là une occasion de rattraper le coup pour sortir par la grande porte.
« Malheureusement je ne pense pas que cela puisse changer à moins qu’il y ait un changement à 360°, c’est-à-dire mettre tous les acteurs de ce pays ensemble et discuter voir comment rectifier systématiquement la transition. Mais si c’est reprendre encore la même chose avec la même vision politique, je pense qu’on va tourner encore en rond. Il faudra mettre en place un cadre de dialogue avec tous les acteurs sociopolitiques pour avoir éventuellement un gouvernement de résultat qui est axé principalement sur le retour à l’ordre constitutionnel. Je crois que le Général Doumbouya a encore toutes les chances de sortir par la grande porte en ouvrant sérieusement ses yeux pour s’entourer de bons conseillers qui vont l’orienter vers un dialogue sincère », a conseillé Dr Baldé.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
