Week end de la francophonie : « ces jeunes ‘’Tanda’’ de Gaoual ont tout pour remporter le trophée de la francophonie »

Aboubacar Fatou Abou Camara, responsable de l'ensemble des percussions de Guinée

Les 23 et 24 mars 2024, la troupe traditionnelle de Gaoual, championne de la 15ème édition du Festival national des arts et de la culture (FENAC) est attendue à Paris pour prendre part à la 5ème édition du Week-end de la francophonie de Yèbles.

Depuis une semaine, les membres de troupe sont en préparation à la maison des jeunes de Kényen et sous la direction d’Aboubacar Fatou Abou Camara, Directeur national de l’ensemble national de percussion de Guinée. Pour ce responsable de la culture guinéenne, sans doute que ces jeunes Tanda de Gaoual ont tout pour remporter le trophée de la francophonie.

Une équipe de Guineematin.com est allée à sa rencontre, le mercredi 6 mars 2024 pour parler des préparatifs et s’informer du mental de ces ambassadeurs de la musique traditionnelle de Guinée.

Élevé au rang d’Officier de l’ordre national de mérite de Guinée, d’Aboubacar Fatou Abou Camara est bien dans le milieu des artistes guinéens. C’est un maitre dans l’art de la percussion. Il a sous la main l’impressionnante équipe artistique de Foulamory, composée uniquement que de jeunes Tanda, une ethnie minoritaire vivant plus généralement dans les préfectures de Koundara et de Gaoual.

Pour mieux réussir sa mission, Aboubacar Faou Abou Camara a préféré loger la troupe chez lui.

« Pour parler de la préparation de cette équipe de 9 personnes, vous savez que Gaoual est trop loin de Conakry, du moins, par rapport à l’état de route. Et comme le départ pour Paris va se faire à Conakry, on a fait venir la troupe chez moi. On s’est battu décembre et on continue à préparer ces jeunes. J’ai été désigné avec Amadou Camara dit Hampaté pour préparer physiquement et même musicalement ces artistes de la région de Boké. Dieu merci, lors du FENAC, Boké a été 1er dans 4 disciplines et nous avons eu une enveloppe de 300 millions de Francs guinéens. Les troupes de Fria, Boffa, Boké et Gaoual ont chacune d’elle gagné dans sa discipline. C’est dans ce cadre que les troupes de Boké et de Gaoual ont été désignées par les autorités pour prendre part à des festivals en Égypte et en France », a précisé ce maître formateur.

S’agissant de la préparation et la mise en forme de ces artistes, Aboubacar Fatou Abou Camara organise deux séances de répétition par jour.

« Nous avons deux séances de travail par jour. Mais je suis encouragé par leur motivation. Généralement, le temps sur scène est défini pour jouer devant le public. C’est plus ou moins 10 minutes de prestation. C’est ce que nous essayons de régler de façon très professionnelle. On ajoute deux minutes pour faire 12 mn ou on diminue deux minutes pour être à 8 mn. Le tout dépendra du programme qui sera mis en place par les organisateurs. D’ailleurs, lors de la révision de ce matin, je les ai dit qu’on va voir différents timing. On ira jusqu’à 20 mn par séance. Là, s’il faut enlever quoi que ce soit, nous serons obligatoirement dans le timing », a expliqué le Directeur national des percussions de Guinée qui ne doute pas de la capacité de son équipe à remporter le trophée.

« Ces hommes qui sont dans cette troupe affichent une détermination hors pair. Je reste convaincu qu’ils vont revenir avec le trophée de la francophonie. Ils ont tous les atouts pour impressionner n’importe quel public et gagner. La musique, la sonorisation, les instruments et le masque tout est original et authentique », martèle Aboubacar Camara.

Toutefois, ce formateur lance un cri d’alarme à l’endroit des autorités en vue de faciliter la préparation de ces artistes.

« Vous voyez, ces jeunes viennent de loin. J’ai accepté de les recevoir chez moi, à la maison des jeunes de Kényen. La restauration et l’hébergement posent problème. Ils ont besoin d’un traitement plus conséquent. Nous demandons à nos autorités qui ont toujours fait parler le cœur de penser à ces jeunes qui vont représenter notre pays et défendre les couleurs nationales au sein de la grande famille francophone. Cela y va de notre honneur et de notre fierté », a lancé le patron des percussionnistes de Guinée dans un ton plein d’émotion.

Déjà, sur le plan administratif, les formalités pour l’obtention les documents de voyage des artistes se passent bien. Dans les jours à venir, ces valeureux fils de Gaoual, auront leur sésame pour atterrir à l’aéroport Charles De Gaule où ils comptent faire vibrer l’hexagone au son d’une musique traditionnelle qui a défié des siècles d’agression culturelle pour maintenir sa virginité et son authenticité.

Abdallah BALDE et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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