Nuissance sonore à Labé : à cause d’un groupe électrogène, Bobo Bah jugé à la Cour d’appel de Conakry

Le procès en appel du prévenu Mamadou Bobo Bah, poursuivi pour des faits de nuisance sonore, s’est ouvert hier, lundi 24 mars 2024, à la Cour d’appel de Conakry.  Il est poursuivi dans cette affaire par Thierno Lamine Diallo, résident au quartier Mairie, dans la commune urbaine de Labé.  Ce dernier, se plaint du bruit assourdissant et de la fumée qui envahissent sa concession par le fait du  groupe électrogène installé par Mamadou Bobo Bah pour faire fonctionner une chambre froide.

Selon des informations recueillies par un journaliste de Guineematin.com, le différend s’est produit au centre ville de Labé, plus précisément au quartier Mairie. Mamadou Bobo Bah est accusé d’avoir installé une chambre froide, alimentée par un groupe électrogène. Mais le bruit assourdissant et la fumée du groupe électrogène  empêchent les voisins de profiter de la nuit pour se reposer. C’est pour y mettre fin que Thierno Lamine  Diallo, habitant dudit quartier, a porté plainte au tribunal de première instance de Labé où il a demandé le deguerpissement de la chambre froide et le paiement d’une somme de 200 millions de francs guinéens pour tous préjudices confondus. Ainsi,  dans sa décision, le tribunal d’instance a décidé que le groupe soit éteint la nuit,  mais allumé de 6 heures à 18 heures. Pour les intérêts civils,  le tribunal ne s’est pas prononcé. Alors, n’étant pas satisfait de cette décision d’instance,  la partie civile a relevé appel.

Ce lundi 25 mars 2024, la Cour d’appel a examiné cette affaire en présence de toutes les parties au procès. A tour de rôle, la partie civile et le prévenu ont fait leur déposition à la barre.

Dans sa déposition,  la partie civile a fait savoir à la cour que ce groupe est allumé 24 heures  sur 24. Et ne pouvant pas supporter le bruit et la fumée du groupe,  il a fini par déménager sa concession pour aller passer ailleurs la nuit. « Le groupe électrogène est collé à ma fenêtre.  Quand il est allumé, le bruit et la fumée envahissent ma maison. Quand j’ai porté plainte,  le juge a rendu une décision d’allumer le groupe la journée, de 6 heures à 18 heures.  Mais lui, il allume le groupe 24 heures sur 24. Il est allé au delà de la décision. Le bruit et la fumée m’indisposent et m’empêcher de dormir. Le groupe reste allumé toute la nuit. Je n’arrive pas à dormir. Ça a augmenté ma tension et  finalement, j’ai déménagé. Actuellement,  je viens là-bas seulement la journée. Je passe la nuit  chez mon père. Mon locataire Français, qui occupait un appartement, lui aussi a quitté à cause du bruit du groupe. Je sollicite à ce qu’on déguerpisse cette chambre froide et qu’on enlève ce groupe des lieux », a expliqué la partie civile devant le président audiencier de la cour d’appel Amadou Barry.

De son côté, le prévenu Mamadou Bobo Bah, a dit à la cour qu’il ne sait pas si le bruit du groupe  électrogène dérange les voisins où pas. Il estime d’ailleurs que cette chambre froide est installée au marché et non dans la concession de la partie civile. « La chambre froide est dans le marché de Labé.  La concession du plaignant est dans le marché de Labé.  Parce que entre sa maison et le marché c’est juste 30 mètres. Même sa concession, il a mis tout au tour des boutiques que les gens payent en location. Lui, il est à l’étage. Le bruit de ce groupe ne peut pas empêcher les voisins de dormir. C’est un groupe qui ne fait pas assez de bruit. Il y a au moins 5 mètres entre le groupe et sa maison. Mais dans tout ça, moi je ne connais rien. Ce sont les gérants de la chambre froide qui savent si le bruit du groupe empêche les voisins de dormir où pas. Moi, c’est le chantier qu’on m’avait confié. Au terme des travaux, j’ai rendu les clés à la société. Actuellement, je ne suis responsable de rien. Je ne suis pas gérant, ni exploitant,  ni bénéficiaire.  Je ne sais pas l’heure à laquelle le groupe est allumé,  je ne sais pas l’heure à laquelle le groupe est éteint », soutient le prévenu à la barre.

Au terme de ces différentes dépositions, le parquet général a sollicité à  la cour,  « d’effectuer un transport judiciaire sur les lieux pour mieux faire le constat ».  Le parquet général estime qu’à l’issue de ce transport judiciaire, la cour pourra mieux constater si  les déclarations faites à la barre par la  partie civile et le prévenu sont exactes, notamment la distance entre la concession et le groupe électrogène, la concession et le grand marché de Labé,  le déménagement des locataires…

Finalement, la cour a mis cette demande de transport judiciaire en délibéré pour décision être rendue le 8 avril 2024.

Affaire à suivre !

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tel:620 589 527/664 413 227

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