Viol sur mineure suivi de grossesse : la Cour d’appel réduit la peine de l’imam Amadou Barry

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Le procès en appel du jeune imam, Elhadj Amadou Barry, accusé d’avoir violé, en 2021, une fille âgée de 14 ans au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, a pris fin ce jeudi, 28 mars 2024. La Cour d’appel de Conakry a infirmé partiellement la décision rendue par le tribunal de première instance de Mafanco, qui avait condamné l’accusé à 15 ans de réclusion criminelle et le paiement de cent millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. Elle a réduit sensiblement la peine du leader religieux, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Cette affaire avait fait grand bruit en décembre 2021 à Conakry. Elhadj Amadou Barry, imam âgé de 41 ans, avait violé une fille mineure dans une maison annexe située dans l’enceinte de sa mosquée, à Yimbaya, et dans sa boutique, sise à Cosa, dans la commune de Ratoma. Et, suite à ce viol, la petite était tombée enceinte et elle a accouché d’un petit garçon. Mais, dans toutes ses auditions aux niveaux de l’enquête préliminaire, du cabinet d’instruction, mais aussi à la barre du tribunal criminel de Mafanco, le jeune imam, diplômé en droit et théologie islamique, a nié en bloc les faits de viol articulés contre lui. Il a toujours invoqué un complot orchestré contre lui par des imams avec qui il était en concurrence pour diriger la prière.

Au terme du procès, qui s’est tenue au tribunal de première instance de Mafanco, l’imam a été déclaré coupable des faits de viol sur mineure articulés contre lui. La juridiction d’instance l’a condamné à 15 ans de réclusion criminelle et au paiement d’un montant de cent millions de francs guinéens à la partie civile à titre de dommages et intérêts. Ainsi, la défense a saisi la Cour d’appel de Conakry pour contester cette décision. Et contre toute attente, à l’ouverture de ce procès en appel, le jeudi 15 février 2024, Elhadj Amadou Barry a reconnu sans ambages les faits. Il a fait savoir à la Cour qu’il a effectivement entretenu des relations sexuelles avec la victime et que l’enfant qui est né est issu de ce contact sexuel. Il a plaidé coupable, tout en présentant des excuses à la justice et à la famille de la victime.

À l’audience du 14 mars 2024, la Cour a abordé la phase des réquisitions et plaidoiries. À cette occasion, l’avocat général a demandé à la juridiction de confirmer en toutes ses formes la décision du tribunal de première instance de Mafanco. La défense, quant à elle, a demandé à la Cour de condamner son client au temps qu’il a mis en prison. De son côté, la partie civile, avait sollicité la condamnation de l’imam au paiement de trois millions de francs guinéens en lieu et place de cent millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. Cependant, la même partie civile, c’est-à-dire les parents de la victime, ont finalement renoncé à cette demande, en déposant une lettre de désistement de leur action civile.

Finalement, en rendant son arrêt ce jeudi 28 mars, la Cour a réduit la peine du condamné de 15 ans de réclusion criminelle à 8 ans de réclusion à temps. Donc, Elhadj Amadou Barry, qui croupit en prison depuis le 9 décembre 2021, aura encore un séjour de 5 ans à la Maison centrale de Conakry.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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