Éducation : Hadja Aïcha Bah conseille aux jeunes filles de pratiquer les filières techniques pour leur réussite

Hadja Aïcha Bah, polyglotte et experte sur les questions de l’éducation, présentée partout comme femme modèle, est une figure emblématique dont la célébrité dépasse les frontières nationales. Choisie pour être l’une des trois facilitatrices du dialogue national de Guinée, Hadja Aïcha Bah est surtout connue et respectée pour être une véritable icône dans le monde de l’éducation. Elle a servi dans ce secteur et a même dirigé le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de la formation technique avant de prêter ses services à l’étranger, notamment au sein de l’UNESCO, où elle a gravi les échelons jusqu’au poste de sous-directrice générale.

Invitée comme panéliste à la célébration en différée de la fête internationale des droits des femmes au Centre d’innovation et de recherche en développement (CIRD) par l’ONG F2DHG (femme, développement et droits humains en Guinée), le samedi 30 mars dernier, l’ancienne ministre de l’enseignement pré-universitaire a expliqué aux participants la voie la plus sûre pour la réussite des jeunes filles.

Pour l’ancienne sous-secrétaire générale de l’UNESCO, il faut exiger la formation des jeunes et à tous les niveaux. Et pour assurer la réussite de cette couche vulnérable, souvent laissée pour compte, Hadja Aïcha Bah conseille aux filles de pratiquer les filières techniques. Puisque c’est là où il y a des emplois rémunérateurs.

« Dès que vous sortez des écoles techniques, vous avez tout de suite de l’emploi. Et ce sont les filières techniques qui paient le mieux. Mais les matières souples, ce n’est pas souvent évident d’avoir de l’emploi. Vous sortez, vous cherchez, vous n’en trouvez pas. Maintenant, il y a ce qu’on appelle les compétences souples. C’est la capacité à résoudre des problèmes, à faire preuve de créativité, de leadership, de conscience professionnelle et d’esprit d’entreprise », a fait savoir la Présidente du Réseau pour l’éducation pour tous pour l’Afrique.

Parlant de la fête internationale des femmes, cette activiste souligne qu’un seul mois est insuffisant pour fêter la femme.

« Il faut fêter la femme chaque jour et tous les jours de l’année et non en seul mois. Cette année, à l’occasion du mois de la femme, le mois de mars, nous avons discuté de plusieurs problèmes touchant les droits de la femme. Personnellement, mon intervention a porté sur l’éducation, puisque c’est ce que je connais. L’éducation, c’est la base du développement durable. Lorsqu’une femme a une bonne éducation de la petite enfance à l’enseignement supérieur en passant par le secondaire et les filières techniques, elle devient outillée de la vie. Elle saura se défendre et contribuer au développement du pays. L’éducation des filles et des femmes impacte tous les objectifs de développement. C’est l’épine dorsale du développement d’un pays », a-t-elle dit.

Avant d’ajouter que la présence des femmes dans les institutions permet de réduire les inégalités et d’accroître les compétences.

« Il faut toujours une éducation de qualité pour les enfants à tous les niveaux. La présence des femmes dans les institutions réduit considérablement les inégalités. Elle ouvre la voie au progrès social et à la réduction de la pauvreté dans les ménages. Moi j’ai été professeure, directrice nationale, cheffe de cabinet, député, ministre avant d’aller à l’UNESCO et actuellement, je suis la présidente du Forum des femmes éducatrices africaines qui couvre 33 pays en Afrique subsaharienne. La Guinée a son antenne ici qui s’appelle FEG (femme éducatrice guinéenne). Et sans éducation, on ne peut pas aller loin », a fait savoir Hadja Aïcha Bah.

Pour cette experte, il n’y a pas deux miracles pour arriver à la parité homme-femme.

« C’est l’éducation. Il faut bien éduquer nos filles. Il faut exiger à ce que tous nos enfants soient à l’école sans discrimination. Une fille bien formée à toutes les chances de réussir. Une femme bien formée peut facilement occuper un poste de responsabilité. L’accent pour atteindre la parité, c’est la formation des jeunes filles et rien d’autre. Ne voyez pas seulement les postes ministériels pour parler de parité. Il y a les postes de Secrétaire général, de Chef de cabinet, de Directeur national, de Gouverneure, de préfet, d’Ambassadeur…Mais il faut se former et disposer de compétences. Dès à bas âge, les filles et garçons doivent être élevés sans discrimination. Que les garçons apprennent à respecter leurs sœurs et vice-versa. Qu’ils sachent dès le jeune âge, qu’ils sont égaux. C’est pourquoi quand on parle de discrimination, moi je dis que je n’en connais pas. Puisque je suis née après trois garçons et j’ai bénéficié de la même éducation que mes frères. Et quand j’ai grandi, aucun garçon ne pouvait me tenir tête », a fait l’ancienne sous-directrice de l’UNESCO.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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