Polygamie : Mariame Sow condamnée pour des coups et blessures infligés à sa coépouse

Mariame Sow, une prévenue non détenue a comparu ce jeudi, 4 avril 2024, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Elle est poursuivie pour coups et blessures volontaires sur sa coépouse Berte Bangoura. A la barre, la prévenue a nié les faits et la partie civile s’est désistée. Mais, le ministère public a requis 2 ans d’emprisonnement ferme à son encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Berte Bangoura, la partie civile dans ce dossier, a porté plainte contre sa coépouse Mariame Sow pour coups et blessures volontaires. Interrogé à la barre, la mise en cause n’a pas reconnu les faits mis à sa charge. Dans sa narration des faits, Mariame Sow soutient être plutôt agressée chez elle par la plaignante.

« Ce jour, je suis revenue du service. Quand je suis entrée, j’ai garé la voiture. Je l’ai trouvée sur mon passage. Je l’ai écartée légèrement pour pouvoir passer. C’est là que j’ai entendu des coups derrière moi. Elle m’a frappée sur le dos avec ses deux mains. J’ai crié fort. Elle m’a suivie, j’ai laissé tomber ce que j’avais dans mes mains et on s’est rencontrées. On s’est accrochées, elle m’a insultée. Je n’avais rien de dur dans mes mains. La blessure qu’elle avait, ce n’est pas moi qui l’ai blessée. Je reconnais les coups, mais je ne reconnais pas les blessures. Elle est venue m’agresser chez moi… Je regrette quand même ce qu’il s’est passé », a-t-elle déclaré.

Après s’être désisté de ses actions, Berte Bangoura a été appelée à la barre par la présidente Damba Oularé, à la demande du représentant du ministère public Lamine Touré, en qualité de simple témoin.

« J’étais chez moi dans ma chambre, mon mari m’a appelée me disant qu’il était malade, donc de préparer pour lui. Je suis allée chercher la casserole. Je n’étais pas sur la porte. Elle m’a donné un coup. J’ai dit : pourquoi tu m’as fait ça ? Elle dit qu’elle a bien fait. Elle et ses enfants me frappaient. La petite a déchiré ma robe et tirait mes seins. Mon mari m’a dit : va porter plainte et de ne pas insulter ici. J’ai dit que je vais insulter, regardes comment je saigne. Ce n’était pas la première fois qu’elle me blesse. Elle et ses deux filles m’ont frappée. Je ne suis pas en sécurité dans mon foyer. Pourquoi j’ai désisté, c’est parce que sa famille est allée voir mes parents pour demander cette faveur. Les cicatrices sur mon corps ont été provoquées par les blessures qu’elle m’a données avec ses filles », a expliqué Berte Bangoura, enseignante et mère de trois enfants.

Dans ses réquisitions, le ministère public est revenu sur les faits. D’après lui, l’altercation des deux coépouses a entraîné chez la plaignante une incapacité de travail de 8 jours suite aux blessures qu’elle a reçues.

« Il est clairement ressortie que la prévenue a donné des coups à sa victime. Un comportement puni par l’article 239 du code pénal guinéen », a-t-il indiqué avant de requérir 2 ans de prison et 1 million de francs guinéens d’amende contre Mariame Sow.
Défendant la cause de sa cliente, l’avocat de la défense a plaidé le doute.

« Il y a eu une altercation et les deux parties se sont battues. Celle qui porte l’accusation a dit avoir été battue par plusieurs personnes. Elle ne sait pas qui l’a blessée. Il y a un doute, ce qui profite à la prévenue… Je vous prie d’accepter les excuses de ma cliente, de la condamner avec amande si vous décidez de rentrer en condamnation », a-t-il dit.

Finalement, le tribunal a condamné Mariame Sow au paiement d’une amende de 4 millions de francs guinéens.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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