Amorcée le 5 septembre 2021, la transition guinéenne prendra fin dans quelques mois selon l’accord signé entre le CNRD et la CEDEAO. Pour l’heure, aucune avancée significative en termes d’organisation des élections n’est enregistrée. L’idée même d’un glissement du chronogramme de la transition a été récemment annoncée par le Premier Ministre. Le Président de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD) ne partage pas cette idée. Francis Haba souhaite que la junte et son gouvernement ouvrent un autre cadre de dialogue avant d’annoncer la non tenue des élections en Guinée en 2024.
« Le CNRD a signé un accord dynamique avec la CEDEAO pour une transition de 2 ans. Mais parallèlement comme le savez, ils ont mis en place aussi un cadre de dialogue inter guinéen au sein duquel 35 grandes activités ont été définies et l’exécution de ces grandes activités doit concourir à un retour à l’ordre constitutionnel. Je pense que c’est au sein du cadre de dialogue, au sein de ces acteurs sociopolitiques réunis que les questions majeures relatives au retour à l’ordre constitutionnel devraient être discutées. Si un glissement de calendrier devait y avoir, c’est là où les discussions devraient être effectuées de façon à justifier, de façon que le CNRD et son gouvernement justifient les causes, les raisons qui ont valu le glissement du calendrier. Mais si le Premier Ministre qui est Bah Oury sur les ondes de RFI annonce que c’est pratiquement impossible de tenir les élections 2024, je pense que c’est mettre la charrue devant les bœufs parce que la Guinée ne l’appartient pas. Je pense que le CNRD, dès le départ, a promis une transition inclusive, ils ont promis que les questions majeures soient discutées avec tous les guinéens (…). Je pense que c’est ce que Bah Oury devrait faire. Malheureusement en le faisant il montre aux acteurs sociopolitiques qu’ils peuvent imposer par la force le calendrier de la transition. Je pense qu’il faut que ces éléments soient discutés, il faut que l’avis de tout le monde soit pris en compte pour que nous puissions soutenir cette transition de façon positive jusqu’à l’organisation des élections. Pour moi la tenue des élections en 2024 est certes importante. Ce qu’il faut surtout rechercher, comment exécuter ces activités de façon exhaustive parce que ces résolutions ont conclues au sein cadre du dialogue ce sont des résolutions qui permettent un retour à l’ordre constitutionnel de façon équitable et de façon transparente. En ce qui me concerne, on ne devrait pas se précipiter, il faut tout simplement que le CNRD et son gouvernement acceptent de discuter les questions au sein du cadre de dialogue pour que nous puissions savoir dans un calendrier précis, quand est-ce il aura l’élection référendaire, quand est-ce il aura les élections locales, quand est-ce on va compétir pour les élections législatives ? Quand on ira pour l’élection présidentielle ? C’est important pour nous pour que nous puissions mobiliser nos militants et sympathisants, pour que nous puissions lever des fonds pour nous préparer pour aller à ces élections. Mais si nous restons dans ce flou, ça pourra créer de gros soucis. Nous ne voudrions pas que le pays retombe dans une crise qui ne dit pas son nom, c’est pourquoi je dis, si le Premier Ministre a fait une erreur en annonçant, s’il reconnaît qu’il a commis une erreur, il va être important qu’il revienne à la table de négociation comme il a commencé d’ailleurs en regroupant toute la classe sociopolitique à son bureau pour qu’il puisse continuer à parler avec eux et leurs dire les raisons fondamentales pour lesquelles on ne peut pas tenir les élections et qu’est-ce qu’il faut pour tenir ces élections demain. Si toutes ces conditions sont remplies, nous au sein de l’union guinéenne pour la démocratie et le développement. Nous sommes disposés à discuter pour trouver les voies et moyens pour que notre pays reste apaisé et que des élections puissent être organisées », a indiqué le président du parti UGDD.
Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
Tel : (+224) 621144891
