Justice : Me Saa Dissi Milimouno sur les défis des avocats dans l’exercice de leur profession

Me Bernard Saa Dissi Milimouno, avocat

L’exercice de la profession d’avocat comporte de nombreux défis. Il est crucial pour les avocats de toujours être prêts à les relever, comme l’explique Me Bernard Saa Dissi Milimouno, avocat à la Cour. Il déclare que la modernité a apporté de nouvelles situations auxquelles les avocats doivent faire face, exigeant ainsi une capacité d’adaptation constante. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com  à travers un de ses reporters.

Dans ses explications, maître Bernard Saa Dissi Millimouno a insisté sur l’importance de la réactivité et de la préparation face aux diverses stratégies de défense que peut adopter un adversaire, notamment en matière d’exceptions ou de fins de non-recevoir.

« L’exercice de la profession d’avocat fait appel à des défis majeurs et ces défis-là, il faut toujours être prêt à les relever. En tout cas pour un avocat, il faut toujours être prêt. Il faut toujours être en mesure de réagir dans la spontanéité. À tout moment, votre adversaire peut vous soulever soit une exception, soit une fin de non-recevoir. En tout cas, il peut trouver à tout moment un moyen de défense qui peut vous surprendre. Donc, il faut s’y préparer conséquemment. Il faut pouvoir répondre au défi de la modernité parce que la modernité, je ne dirai pas qu’il y a de nouvelles infractions, mais il y a des situations auxquelles on ne faisait pas forcément face. Mais maintenant là, il faut s’attendre à tout. Donc, un avocat doit être prêt à relever le défis et quel que soit le défi. Si par exemple vous avez un client qui est en prison, c’est un défi majeur, il faut pouvoir vous battre pour obtenir sa libération. Parfois, vous perdez en instance, vous perdez devant la Cour d’appel, vous perdez peut être à la Cour Suprême. Toutes les fois qu’une porte est fermée, il faut estimer que toutes les fois qu’une porte vous est fermée, il faut pouvoir avoir la subtilité, penser à une autre porte pour ouvrir la porte fermée et tirer votre client d’affaires », a-t-il indiqué.

En outre, maitre Bernard Saa Dissi Millimouno a indiqué qu’il y a la nécessité de distinguer clairement les souhaits du client et les contraintes juridiques, recommandant de privilégier une résolution à l’amiable lorsque le droit ne favorise pas la position du client. En cas de divergence majeure entre le client et l’avocat sur la voie à suivre, Me Millimouno encourage la séparation à l’amiable plutôt que de persévérer dans une situation où le droit ne soutient pas la demande du client.

« Je pense que le meilleur moyen de maintenir avec soin les relations entre un avocat et son client, c’est la communication. C’est ce qui est la meilleure des choses. Je pense que le client doit être au courant de tout ce qui se passe, c’est-à-dire de savoir si son dossier avance ou non. Même quand vous pensez que les choses ne se passent pas très bien, il faut éviter que le client soit surpris par le résultat. Parfois vous pouvez sentir que les choses ne tourneront pas bien, il faut savoir l’en informer, même si le résultat n’est pas celui à quoi vous avez aspiré. Il faut pouvoir communiquer avec le client, il faut pouvoir le convaincre qu’on a les possibilités, qu’on a les recours nécessaires pour pouvoir inverser la tendance, mais surtout il faut faire la différence pour le client entre ce que veut le client et ce qui est la Loi. Parfois, tout cela, c’est dès au début. Il y a des situations dans lesquelles vous pouvez voir dès le début que le droit n’est pas du tout du côté de votre client, ayez le courage de le lui dire : monsieur ou madame, le droit n’est pas de votre côté. Il serait mieux que nous tentions de régler le problème par une solution amiable. C’est mieux. Mais si le client veut la chose alors que vous, vous savez que le Droit n’est pas du côté de votre client et vous le suivez dans ça, vous pouvez vous retrouver dans une situation très compliquée. Il y a des clients, même si vous leur dites que le Droit n’est de leur côté, ils insistent. Un tel client, je pense qu’il vaut mieux se séparer avec lui et le laisser ailleurs, que de forcer la situation sachant très bien que le Droit n’est pas de son côté. La meilleure chose, c’est d’être honnête avec le client », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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