Comme annoncé précédemment, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi, 17 avril 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Et c’est toujours la phase des confrontations qui se déroule. L’accusé Paul Mansa Guilavogui vient d’être appelé à la barre pour son face à face avec Mamadou Lamine Sall (une des parties civiles). Cette confrontation a été initiée par le parquet devant cette juridiction, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Dans sa déposition du 24 juillet dernier, Mamadou Lamine Sall avait accusé l’adjudant Paul Mansa Guilavogui de « torture et séquestration ». Il avait soutenu que ces faits s’étaient déroulés au Camp Koundara (actuel Camp Makambo) il était allé à la recherche son ami Korka Bah aux lendemains du massacre du 28 septembre 2009.
« Nuit et jour on nous administrait 50 coups bien sonnés avec la complicité de Paul Mansa Guilavogui qui nous menaçait de mort, nous insultait la nuit et nous traitait aussi de rebelles. On nous infligeait des tortures graves. Même pour le manger, si on nous servait aujourd’hui à 14 heures, nous ne pouvions manger encore que le lendemain à 14 heures », avait-il relaté devant le tribunal.
Appelé à la barre ce mercredi, 17 avril 2024, pour être confronté à son ‘’tortionnaire’’, Mamadou Lamine Sall est revenu sur la nature des tortures qu’il a subies et le véritable rôle que l’adjudant Paul Mansa Guilavogui y a joué.
« Il attendait qu’il fasse nuit pour venir nous traiter de rebelle. Et, au moment où on s’apprête à dormir, il vient nous crier dessus… Quand il a envoyé aussi de la bière, on s’est insulté. Il a dit qu’il va me verser de la bière, je lui ai répondu : si tu verses de la bière sur moi, je vais couper ton pénis. Il nous empilait aussi les uns sur les autres », a-t-il déclaré.
Interrogé sur ces accusations de torture, Paul Mansa Guilavogui a clamé son innocence.
« Celui qui parle comme ça (Mamadou Lamine Sall), s’il dit qu’il est allé à Makambo, c’est vrai… Mais, je ne l’ai jamais torturé », s’est-il défendu.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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