Viol sur mineure à Conakry : un policier et un docker à la barre de la Cour d’appel

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Le capitaine Sidiki Fofana, policier de profession, et Ibrahima Sory Camara, docker, ont été entendus ce jeudi, 18 avril 2024, à la Cour d’appel de Conakry. Détenus depuis deux ans à la maison centrale de Conakry, ils sont accusés de viol sur la personne de MJD, une mineure âgée de 13 ans au moment des faits. Dans sa déposition, le Capitaine Sidiki Fofana a nié en bloc les faits mis à sa charge. Quant à Ibrahima Sory Camara, après avoir longuement nié les faits, a finalement avoué son acte, exprimant ses regrets et présentant des excuses à la Cour, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces deux compagnons d’infortune ont été déclarés coupables des faits mis à leur charge par le tribunal de première instance de Kaloum. Ils ont été condamnés à 7 ans de réclusion criminelle chacun. N’étant pas d’accord de cette décision, ils ont interjeté appel. La cour d’appel  de Conakry a examiné le dossier ce jeudi 18 avril 2024.

Faisant sa déposition en premier lieu, le Capitaine a nié en bloc les faits de viol articulés contre lui. Il dira que la victime est sa voisine et qu’il a l’habitude de l’envoyer en commission et parfois de lui offrir de l’argent. « Je ne connaissais pas son âge. Et j’ai oublié son nom. Nous sommes des voisins. J’ai l’habitude d’envoyer la fille en commission. Je lui ai demandé de nettoyer ma chambre. Elle l’a fait. Mais cette affaire de viol, je ne connais pas. On m’a accusé.  Elle a été retrouvée dans ma chambre aux  environs de 22 heures. Mais, c’était pour nettoyer ma chambre. Ce n’était pas ma femme.  Je lui donne de l’argent pour lui faire du bien », a déclaré l’accusé à la barre, tout en jurant n’avoir jamais entretenu de relations charnelles avec elle.

Après cette déposition, son avocat, maître Mohamed Sidiki Berété, qui dit être fraîchement constitué dans la procédure, va demander à son client de dire la vérité.

« Je viens de me constituer dans ce dossier pour vous défendre. Il faut nous dire la vérité.  Si vous dites la vérité,  je suis prêt à plaider coupable et demander des circonstances atténuantes. Dieu pardonne. La cour aussi peut pardonner.  Mais, c’est quand la vérité est dite. Dites-nous la vérité. La fille n’était pas votre femme. On l’a trouvée dans votre lit, à moitié nue. Et même si elle n’était pas nue, on va penser quoi ? On va penser à un viol. Donc, est-ce que vous avez passé à l’acte ? », lui demande encore l’avocat.

« Non. Je n’ai pas fait de rapport avec elle », a-t-il répondu.

Et le procureur général d’ajouter : « un policier, Capitaine de votre état, salarié, pourquoi vous n’êtes pas marié? », a demandé » l’avocat général.

« Je n’étais pas prêt à me marier. Le mariage, ça se prépare », répond l’accusé.

Pour sa part, le deuxième accusé, Ibrahima Sory Camara, docker de profession, infirme, a plaidé non coupable avant de se raviser. Il est accusé d’avoir entretenu des relations sexuelles avec la mineure dans l’enceinte de l’école où il assurait la garde.

« Au moment où je me portait bien, je travaillais au port autonome de Conakry comme docker. Maintenant, je ne fais pas ce travail. Je travaille dans cette école.  Pour cette affaire de viol,  je ne connais pas. Je n’ai pas violé cette fille. Elle n’est jamais rentrée dans ma chambre. Seulement, elle m’a trouvé malade, couché dans ma chambre. Elle m’a demandé la clé de la douche. Je lui ai dit que moi. je souffre, elle n’a qu’à aller chercher la clé ailleurs.  Entre-temps, je suis sorti, j’ai trouvé qu’elle est arrêtée au niveau des toilettes. Je l’ai chassée du couloir parce que ses camarades étaient déjà dans la classe. Quelques jours après, ses parents sont venus me dire que j’ai entretenu des relations sexuelles avec elle. J’ai dit non.  Je n’ai pas fait ça,  plutôt je l’ai chassé dans le couloir pour aller suivre les cours » a insisté l’accusé.

Après avoir écouté cette version, le président audiencier est revenu de façon détaillée sur les déclarations faites par l’accusé à l’enquête préliminaire. Des déclarations dans lesquelles l’accusé a reconnu sans ambages les faits.

Ainsi, l’accusé est revenu à de meilleurs sentiments en reconnaissant les faits devant la cour. « Je présente toutes mes excuses. Il y’a eu contact sexuel avec elle. Mais, c’est elle qui est venue me trouver dans ma chambre. Elle m’a provoqué.  Et finalement, j’ai fait le  rapport avec elle. Je vous demande pardon. Je regrette l’acte et je  présente mes excuses à la cour », a-t-il laissé entendre.

Après ces aveux, la cour a renvoyé l’affaire au 2 mai 2024 pour aborder la phase des réquisitions et plaidoiries.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com Tel : 620 589 527/664 413 227

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