En compagnie du ministre des sports, les 37 fédérations sportives du pays ont été reçues le jeudi 18 avril 2024 par le Premier Ministre, Amadou Oury Bah, pour discuter des problèmes et des préoccupations communes. C’est une première fois qu’un Chef du Gouvernement reçoit le mouvement sportif guinéen dans le cadre des consultations.
Dans une exclusivité accordée à Guineematin.com, Moussa Fofana, président de la fédération guinéenne de roller sports, est revenu sur les points saillants évoqués au cours de cette rencontre. Il a également évoqué la situation du roller sports, une discipline sportive moins connue du public, mais qui participe à des compétitions internationales.
Ci-dessous l’intégralité de notre entretien avec Moussa Fofana, président de la Fédération Guinéenne de Roller Sports
Guineematin.com : Qu’est-ce qu’on peut retenir de la rencontre entre le Premier Ministre et les présidents de 37 fédérations sportives ?
Moussa Fofana : Cette rencontre a été d’une importance très très grande parce que son Excellence, monsieur le Premier Ministre, on dirait qu’il était dans le mouvement sportif. Dès qu’il a pris la parole, la partie qui fait mal, il a commencé par ça. C’est-à-dire qu’en Guinée ici, on donne seulement de l’importance au football, qu’il a l’impression que les autres disciplines sont négligées, sont reléguées au dernier rang, effectivement c’est le cas. Cette phrase là nous a mis à l’aise parce qu’il a compris ce que les autres disciplines sportives sont en train d’endurer comme injustice de la part du ministère des sports dans la mesure où tout ce qui est fait comme effort est fait en faveur du football. Ça veut dire que cette remarque pertinente a retenu l’attention de tous les présidents des fédérations sportives qui étaient dans la salle. Il faut saluer cela. C’est un espoir qui pointe à l’horizon. Cet espoir c’est quoi ? Pour un premier temps, toutes les fédérations vont être traitées au même pied d’égalité.
Guineematin.com : Qu’est-ce que vous recommandez alors au Premier Ministre Amadou Oury Bah ?
Moussa Fofana : C’est de revoir le budget qui est alloué au ministère des sports. Nous avons compris à travers l’intervention du brillant président du comité olympique et sportif guinéen que le budget alloué au ministère des sports ne fait même pas 1% du budget national. Qu’est-ce vous voulez que le ministre des sports puisse faire avec un budget aussi petit que ça, alors que les besoins sont énormes. Nous recommandons au premier ministre qui a déjà la conviction, qui a pris l’engagement de traiter les fédérations sportives au même pied d’égalité, d’accepter de revoir à la hausse le budget alloué au ministère des sports. C’est le point nodal, c’est le point le plus important. Après cette révision à la hausse, c’est de faire un suivi dans le cadre du traitement des dossiers déposés par les fédérations, de faire en sorte que ces fédérations soient décantées parce qu’il ne s’agit pas de dépenser parce que c’est une fédération. Il y a des fédérations aujourd’hui, il faut qu’on ait le courage de le dire qui figure seulement par le nom. On ne peut pas dépenser pour ces fédérations dans la mesure où elles ne valent à rien. Non seulement de revoir le budget à la hausse mais il faut faire un suivi régulier dans le cadre des dépenses qui concernent ces fédérations, de mettre une commission qui pourra décanter toutes les fédérations en terme de visibilité, en terme de travail abattu par les présidents des fédérations. Dès que ces éléments entrent en ligne, on verra comment les choses vont évoluer.
Guineematin.com : Comment se porte aujourd’hui le roller sports en Guinée ?
Moussa Fofana : Cette discipline sportive se porte très bien en Guinée. C’est vrai dans la marche d’une structure il y a toujours des problèmes mais ces problèmes doivent être transformés en des opportunités. C’est ce que nous sommes en train de faire. Nous venons d’adhérer à une nouvelle structure qui vient d’être créée au niveau de Skate. Il y a une association des francophones aujourd’hui de roller sports qui est créée à laquelle nous appartenons. Nous avons fait une première rencontre récemment à Marrakech au Maroc. Nous sommes en train de préparer les dossiers d’affiliation, nous sommes aujourd’hui à 30% de documents là que nous devons envoyer, on va payer notre cotisation et au mois de juillet on aura une rencontre qui est prévue en France à laquelle nous allons participer aussi. En dehors de tout ça, nous sommes en train de mener des démarches pour que nous puissions entrer en possession de notre droit. Ce droit n’est autre chose que l’agrément et la délégation du pouvoir, et nous le méritons dans la mesure où nous avons toujours participé à des compétitions à notre propre frais, des compétitions qui sont organisées sur le plan africain ou sur le plan international et nous avons toujours répondu présent. On ne revient pas en Guinée les mains vides, nous venons toujours avec des médailles.
Entretien réalisé par Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
