Conakry : Germaine Bangoura jugée pour diffamation et injures envers la « maîtresse » de son oncle, Mathurin Bangoura

Dans une affaire largement relayé sur les réseaux sociaux, Germaine Bangoura, se disant fille de Bébé Tolno, épouse de l’ancien ministre Général Mathurin Bangoura, a comparu ce mardi, 23 avril 2024, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Elle répond à cette barre aux accusations de “diffamation et d’injures par le biais du système informatique” au préjudice de dame Zenab Condé, qu’elle accuse d’être en relation amoureuse illégale avec Mathurin Bangoura. À l’issue des débats à l’audience, le procureur a requis une peine de 3 ans de prison assortis de sursis contre elle, rapporte un reporter de Guineematin.com qui a suivi les débats.

Selon nos informations, les faits reprochés à Germaine Bangoura remontent en 2020, lorsque des publications diffamatoires et injurieuses comme : “sale pute, pétasse… ont été constatées sur sa page Facebook, mettant en cause l’honneur et la réputation de dame Zenab Condé. Ces accusations ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux et ont attiré l’attention de la principale concernée qui aurait porté plainte pour une première fois, avant de la retirer suite aux plaidoiries de Mathurin Bangoura, le père de son enfant, selon son avocat.

Confrontée à ces accusations, la prévenue, Germaine Bangoura, résidente en France avant son arrestation à Conakry, a reconnu avoir tenu des propos injurieux à l’encontre de la plaignante sur sa page Facebook.

 « C’est ma mère (Bébé Tolno, épouse de Mathurin Bangoura) qui se plaignait tout le temps de ses agissements. Elle (plaignante) ne cessait d’insulter celle-là sur les réseaux sociaux. Moi, en tant que fille de Bébé Tolno, je ne pouvais pas rester indifférente. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre mon téléphone pour écrire ces mots sur ma page », s’est-elle justifiée, avant de s’excuser auprès du tribunal à la demande de son avocat.

Ainsi, le tribunal a ordonné la clôture des débats et a ouvert  la phase des réquisitions et plaidoiries des parties. En prenant la parole en premier, l’avocat de la partie civile a tenu à rappeler que sa cliente, après le décès de son époux (Fodé Soumah), ancien haut cadre de l’administration publique, est libre de nouer une nouvelle relation amoureuse avec qui elle veut. Il affirme donc que sa cliente qui vit présentement en France a été “atteinte dans son honneur et que sa dignité a été souillée. Au cours de ses plaidoiries, il a demandé 500 000 000 de francs guinéens à titre de dommages. En plus, de condamner la prévenue à publier sa décision de condamnation pendant une semaine sur sa page Facebook, sous astreinte de payer 5 000 000 GNF pour refus, et l’interdiction d’utilisation de Facebook pendant une année.

Lors de ses réquisitions, le procureur a demandé au tribunal de déclarer coupable Germaine Bangoura du délit d’injures et de diffamation à lui reprocher. Il a requis une condamnation à trois (3) ans de prison assortis de sursis, ainsi qu’une amende de quinze millions de francs guinéens (15 000 000). Pour le procureur, ces réquisitions font suite à des publications virulentes sur les réseaux sociaux, mettant en cause la réputation et l’honneur de dame Zenab Condé, qui a porté plainte contre elle. Car pour lui, la prévenue Germaine Bangoura, n’est ni femme de Mathurin Bangoura ni sa fille biologique pour s’attaquer à Zenab Condé.

Pour sa part, l’avocat de la défense a plaidé coupable, tout en rappelant les “raisons valables” qui ont poussé sa cliente à s’attaquer à la plaignante sur les réseaux sociaux. Il a ensuite bâti sa défense sur le fait que la partie civile a voulu coûte que coûte faire savoir sa relation avec Mathurin, en souillant l’honneur de la femme de celui-ci sur les réseaux sociaux. Par conséquent, il a formulé une demande de dispense de peine en faveur de sa cliente.

Ainsi, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendu le 7 mai 2024.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27 

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