Explosion d’une grenade dans un bar : Mohammed Lamine Camara jugé à la Cour d’appel de Conakry

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Poursuivi pour assassinat et coups et blessures volontaires au préjudice de Mamadou Djan Sow et autres, Mohamed Lamine Camara a comparu hier, jeudi 2 mai 2024, devant la Cour d’Appel de Conakry. Des faits pour lesquels il croupit depuis 9 ans à la maison centrale de Conakry. L’accusé espère une réduction de peine. Mais, le ministère public n’a pas été magnanime à son égard. En tout cas, il a demandé à la Cour de confirmer la peine prononcée en instance contre l’accusé en 2015, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Tout est passé au moment de la coupe d’Afrique des nations en 2015. Au moment où tout le monde était dans l’euphorie pour la victoire du Syli national, Mohamed Lamine Camara s’est retrouvé dans un bar à Concasseur avec une grenade pour exprimer sa joie. Une grenade qui a explosé au milieu de la foule, tuant une personne et occasionnant des blessés.

Pour Mohamed Lamine Camara, il détenait un bâton qu’il utilisait à sa menuiserie. Il l’avait emporté avec un bidon pour célébrer la victoire du Syli, mais qu’il ignorait que cela pouvait exploser.

Dans ses réquisitions, le parquet a demandé la confirmation de la condamnation du détenu.

« Cela est arrivé au moment de la coupe d’Afrique des nations, compte tenu du soutien. C’est dans cette période que Mohamed Lamine Camara a acheté une grenade, selon lui, dans les mains d’un jeune pour la réparation de ses chaises, sauf qu’il n’a pas dit ce qu’il voulait faire. Il prend cette grenade, il se promène avec, 3 jours avant il était en fête dans le quartier, il vient dans un bar, où ils se sont mobilisés. L’alcool est le premier ennemi du raisonnement. Il a déclenché cette grenade étant saoul, où mort s’en est suivi, on ne peut pas confondre une grenade a un marteau. L’État est organisé et structuré, il a réglementé la vie sociale, si tu dois blaguer, il y a la manière, on ne peut pas le faire n’importe où. La grenade éclate au milieu de la foule étant en liesse, chacun à sa manière de soutenir le Syli, mais pas aller jusqu’à ce point. Il est constant que mort s’en est suivi, c’est par sa faute. Quand on me dit qu’il a gardé sans connaître la dangerosité, il aurait commis des vols, son passé est un facteur déterminant. Ils disent qu’il l’utilise pour taper des chaises, mais le bar n’est pas un lieu de menuiserie. Nous demandons la confirmation de la peine… C’est un leader, il traînait avec lui des jeunes, c’est lui qui l’ai payé. Nous demandons de confirmer le jugement déféré », a-t-il dit.

L’avocat de la défense demande la réduction de la peine de son client.

« Dans ce dossier Monsieur Mohamed Lamine Camara a relevé appel contre le jugement pour solliciter de la Cour une réduction de peine, parce que le tribunal criminel a été sévère. Les faits relatés partiellement par le ministère public, sans pour autant apporter l’élément contraire de ses déclarations qu’ils ont tenté de mettre en doute. Quand on dit que monsieur Mohamed Lamine Camara pouvait savoir que ce n’est pas une grenade. Il est constant qu’il n’était pas dans son état normal, il peut être assimilable d’un malade mental qui ne pouvait distinguer le bien et le mal, à cause de la bière. Ce que nous voulons que la cour retienne, dans cette liesse Monsieur Mohamed n’a pas pu se contrôler, il avait cet objet pendant des mois, il le mettait au cheveux de son lit, s’il s’avait qu’il s’agissait d’une grenade, il n’allait pas se permettre de la détenir aussi longtemps. Quelqu’un ne peut pas mettre sa propre vie en danger, il ignorait la dangerosité, il se servait de cet objet pour arranger ses fauteuils. Il l’a acheté dans les mains d’un gamin à la décharge, et cette grenade ce n’est pas celle qu’on a l’habitude de voir, c’était comme un bâton. Ses éléments démontrent à suffisance qu’il n’avait pas connaissance, il l’a dit pendant 3 mois il gardait avec lui dans sa maison. Ce n’est pas Mohamed qui a décroché, c’est quelqu’un d’autre. Autre élément que nous utilisons, c’est aussi sa bonne foi. Il a expliqué les faits tels qu’ ils se sont passés. Donc, nous plaidons l’application des articles 117 du code pénal qui demande la réduction de sa peine. Au cours des débats, il s’est repenti, ce regret, ce remord joue sur lui. En dehors des condamnations des hommes, moralement ça l’a traumatisé, c’est pourquoi il fut un temps, il était au niveau de la cale des fous. Jusqu’à sa mort il sera avec ce regret. Que la Cour en tienne compte de ce remord qu’il a en lui. Nous plaidons d’infirmer cette décision du tribunal criminel, réduire sa peine du temps qu’il a déjà passé, en tenant compte des circonstances de son remord… La loi a un visage humain, il est déjà en prison depuis 9 ans, il faut permettre la récupération de celui qui est puni pour éviter sa transformation en monstre », a-t-il déclaré.

Finalement, la cour a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 30 mai prochain.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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