Plaidoirie de Me Martin Pradel au procès sur le massacre du 28 septembre : « il va vous falloir condamner au terme de votre verdict »

En séjour à Conakry dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009, Me Martin Pradel a plaidé ce mercredi, 15 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Et dans son exposé, cet avocat au Barreau de Paris a décrit la brutalité et la violence qui ont caractérisé la répression sanglante du meeting des forces vives de Guinée au stade du 28 septembre. Il assure que “cette violence s’est déchaînée d’une telle manière qu’elle a meurtri bien au-delà des balles reçues en plein cœur, bien au-delà des viols commis à l’arme blanche et à ciel ouvert”. Il souhaite que les responsables de ces atrocités rendent des comptes et que le tribunal les condamne pour rendre justice aux victimes.

« Ces événements (le massacre du 28 septembre 2009), dont la brutalité et la violence ont choqué, ont laissé des blessures profondes, tant physique que psychologique, chez des centaines de victimes et dans leurs familles. La brisure à réparer est immense… Cette violence s’est déchaînée d’une telle manière, contre des civils sans défense, qu’elle a meurtri bien au-delà des balles reçues en plein cœur, bien au-delà des viols commis à l’arme blanche et à ciel ouvert… Nous sommes réunis pour éviter les actes odieux qui ont été perpétrés ce jour-là. Des meurtres, des viols, des tortures, des violences, des pillages, des actes qui ont été commis de manière généralisée et systématique, constituant ainsi des crimes contre l’humanité. Notre objectif est clair, c’est de démontrer la responsabilité des accusés dans ces crimes et vous demander monsieur le président de rendre justice aux victimes afin que de tels actes ne se reproduisent jamais. Nous voulons que les responsables soient tenus de rendre des comptes… Le monde retient sa respiration. Les faits qui vous sont exposés depuis le début de ce procès sont soutenus par des témoignages accablants et des preuves irréfutables, monsieur le président… Il est impératif que justice soit rendue pour ces victimes pour leur offrir une reconnaissance des souffrances endurées et pour réaffirmer le principe fondamental selon lequel toutes ces atrocités ne resteront jamais impunies. En rendant justice aux victimes du 28 septembre 2009, monsieur le président, nous envoyons un message fort : les droits des citoyens, même les plus faibles, seront protégés et les auteurs des crimes les plus graves seront tenus pour responsables de ces actes. Et pour parvenir à achever ce message, il va vous falloir condamner au terme de votre verdict », a dit Me Martin Pradel.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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