Réformes du foncier en Guinée : le CODEC partage ses propositions et ses notes techniques aux acteurs impliqués

Néné Tébou Bah, Présidente de l'ONG Créativité et de développement

Le Collectif des organisations de la société civile pour la défense des droits des communautés (CODEC) a, lors d’un atelier qu’il a organisé au CNPG, ce mercredi 15 mai 2024 à Conakry, procédé des recommandations de la note technique du CODEC pour une prise en compte des préoccupations des communautés et d’aboutir à une compréhension globale de l’état d’avancement des deux réformes foncières par les acteurs, communautés, représentants étatiques et médias.

Cette rencontre a mobilisé une cinquantaine de participants dont un représentant de Guinematin.com et des représentants de la société civile venus de l’intérieur du pays.

Pour Mamady Koïvogui, Vice-Coordinateur du CODEC, l’idée de préparer cette note technique est la suite de plusieurs ateliers préparatoires organisés à travers le pays et qui ont regroupé des centaines de participants parmi les acteurs concernés.

Mamady Koïvogui, Vice-coordinateur du CODEC

« Nous avons participé à l’organisation des Etats généraux du foncier tenu à Conakry en 2022.  Avant cette rencontre, nous avons organisé des ateliers préparatoires avec l’ensemble des acteurs, notamment locaux. Et nous avons pleinement participé aux Etats généraux du foncier desquels ont découlé 26 recommandations. Au-delà des contributions que nous apportons aux départements de l’agriculture, des mines, de l’administration du territoire et autres, nous avons jugé nécessaire d’élaborer un document d’orientation que nous avons appelé ‘’note technique de plaidoyer’’ au nom du CODEC qui décrit notre vision et nos objectifs des réformes des deux politiques majeures. À savoir la Politique foncière agricole et la Politique foncière nationale. Ce document que nous avons élaboré donne au législateur une sorte de schéma à suivre dans l’élaboration de la Loi foncière qui devra tenir compte de la participation inclusive de tous les acteurs, notamment les acteurs locaux. Ce qui n’est pas le cas du code foncier élaboré en 1992 dans notre pays », a expliqué cet acteur de la société civile.

C’est Sory Naïssa Kéïta, le Coordinateur national pour le suivi des recommandations des Etats généraux du foncier qui a présidé les travaux. Au nom du ministre de l’Urbanisme, de l’aménagement du territoire et de la récupération des biens spoliés de l’Etat, a promis d’en faire bon usage de cette note technique élaborée par le CODEC.

Sory Niassa Kéïta, représentant le département de l’Urbanisme

« Cette note technique est la bienvenue puisqu’elle souscrit aux recommandations issues des Etats généraux du foncier guinéen organisés du 14 au 17 novembre 2022 à Conakry. Parmi ces 26 recommandations, il y a l’élaboration de la Politique foncière agricole et la Politique foncière nationale et font partie des réformes foncières en cours dans notre pays.

Cette note technique va avec la vision du département en ce qui concerne l’inclusivité, l’accès et la sécurisation du foncier. Et au terme de ces réformes, nous visons la révision du code foncier guinéen », a fait savoir Sory Niassa Kéïta.

Néné Tébou Barry, la Directrice exécutive de l’ONG Créativité et développement et membre du CODEC, revient sur les objectifs de cet atelier.

Néné Tébou Bah, Présidente de l’ONG Créativité et de développement

« Cet atelier organisé par le CODEC a pour objectif de faire du plaidoyer sur la base des recommandations de la note technique du CODEC pour une prise en compte des préoccupations des communautés et d’aboutir à une compréhension globale de l’état d’avancement des deux réformes foncières par les acteurs, communautés, représentants étatiques et médias », a-t-elle fait savoir.

Fatou Touba Camara, participante venue de Boké attend de l’Etat une meilleure prise en compte des propositions recueillies auprès des acteurs locaux, notamment des couches vulnérables comme les femmes.

Fatou Touba Camara, participante venue de Boké

« Nous voulons que l’Etat nous aide à avoir des terres sécurisées et du matériel pour nous permettre de travailler. Puisque généralement, nous les femmes, sommes marginalisées. Nous avons répondu à l’appel du CODEC pour faire entendre notre voix et demander qu’on prenne en compte la présence des femmes dans le cadre du foncier. Avec la présence des sociétés minières, il n’y a pas que les hommes pour parler du foncier. Il faut tenir compte des femmes et des jeunes. Nous sommes très contentes de cette participation inclusive promise dans les réformes foncières. Généralement dans nos villages, les femmes sont laissées pour compte lorsqu’il s’agit de parler de droit de partage foncier. Nous demandons que cette situation change complètement avec l’élaboration des nouvelles réformes. Nous demandons à l’Etat d’avoir un regard bienveillant sur nous », a plaidé cette participante.

A rappeler que les participants à cette rencontre venus de toutes les régions du pays, ont activement contribué au débat organisé et apporté des suggestions. En plus de ces femmes et jeunes membres d’organisations paysannes et de la société civile, il y avait des représentants des partenaires techniques et financiers et des responsables des départements techniques concernés par les réformes foncières en Guinée.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

Facebook Comments Box