Procès de Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés de Coronthie : « On ne peut accepter qu’il y ait sursis » (avocat)

Maître Adama Skel Fofana, un des avocats de Mamoudou Cifokè Touré

Comme  annoncé précédemment, le procès de Mamoudou Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés de Coronthie, s’est ouvert ce jeudi 16 mai 2024 au tribunal de première instance de Kaloum. Cet enseignant de profession est poursuivi pour outrage, injures, diffamation, atteinte à l’ordre public, menace et incitation à la violence. Des faits qu’il a niés lors de sa comparution. Le parquet a requis sa condamnation à 6 mois de prison assortis de sursis. Des réquisitions que ses avocats dénoncent d’autant plus que le parquet n’en a apporté aucune preuve, dit-on, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre, Mamoudou Cifoké Touré a nié les faits mis à sa charge.

Au cours des réquisitions, le ministère public a requis sa condamnation à 6 mois de prison, assortis de sursis, pour diffamation.

Par contre, les avocats de la défense demandent la relaxe pure et simple du prévenu pour délit non constitué.

Alors que le tribunal va rendre sa décision dans cette affaire demain vendredi, 17 mai 2024, ses avocats se sont exprimés.

Dans une interview accordée à notre reporter à l’issue de cette étape, maître Adama Skel Fofana, avocat de la défense, garde l’espoir de voir leur client libre.

« Mon impression aujourd’hui est toujours bonne, parce que le procureur, qui est censé poursuivre notre client pour outrage, injures et autres infractions, s’est contenté de la diffamation. Mais, dans cette infraction, il n’a rapporté aucune preuve par rapport à la diffamation que notre client aurait faite. Nous sortons dans l’espoir de voir notre client renvoyé des fins de poursuite. Donc, nous espérons que le délibéré qui va tomber demain, ça ne sera même pas assorti de sursis, ça serait un acquittement pur et simple. Nous lui demandons, à juste titre, il est malade et il souffre de rhumatisme. Vous savez que les premières pluies sont déjà tombées. En restant en prison, il y a de très forts risques de voir sa maladie s’aggraver. La loi recommande le plus souvent que le juge, avant de décider, ait d’abord rédigé totalement sa décision. Donc, on s’est dit que Madame la présidente pourrait aller dans cette philosophie pour dire je vais rédiger totalement ma décision avant de la vider. Donc, nous avons trouvé cette alternative du moment où il ne peut pas rédiger aujourd’hui de le mettre à notre disposition. Mais le fait d’abréger la date du délibéré, c’est-à-dire nous sommes le 16 aujourd’hui, demain le 17, nous trouvons très salutaire cette volonté de Madame la juge. Il reste en prison jusqu’à demain. Nous avons compris que le procureur a abandonné son arme de guerre. Parce-que le sursis qu’il cherche, il veut tromper Madame la présidente. Si quelqu’un n’a pas commis d’infractions, il n’a pas besoin de sursis. On ne veut pas que son casier judiciaire soit sali. Donc, lui coller un sursis parce qu’il veut tromper Madame la présidente, nous ne serons pas d’accord, nous risquons de relever appel. Parce que si on vous colle 6 mois, demain ou après-demain, une infraction est avérée contre vous, on dit effectivement en disant telle chose, vous avez diffamé ; vous allez être condamné, au lieu de 6 mois, c’est 12 mois que vous allez purger pour récidive. On ne peut accepter qu’il y ait sursis. Nous considérons que notre client n’a pas commis d’infractions. Par conséquent, on doit faire application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale, c’est à dire le renvoyer des fins de la poursuite », a dit maître Fofana.
                             Ismaël Diallo pour Guineematin.com

                             Tél. : 624 693 333

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