Conakry : ce que risquent 3 indiens, accusés de falsification des dates de péremption de leurs produits

Les ressortissants indiens, Dinesh JOTWANI, Bhârat LAKHANI et Harsh VERMA, jugés à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), risquent deux ans d’emprisonnement et de fortes amendes. C’est cette peine que le parquet spécial près la CRIEF a requis à leur encontre lundi 20 mai 2024. Ils y sont jugés pour faux et usage de faux en écriture de commerce, atteinte à la santé publique et complicité dans la distribution de produits dits périmés au préjudice de l’État guinéen. Ils sont accusés d’avoir falsifié les dates de péremption des produits vendus dans leur superette dénommée le Bon Choix, sise à Coléah Lansébounyi, dans la commune de Matam, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les plaidoiries et réquisitions dans cette affaire ont eu lieu ce lundi, en l’absence des prévenus, qui comparaissent libres, et de leurs avocats. L’État guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’État, accuse Dinesh JOTWANI, Bharat LAKHANI et Harsh VERMA, tous employés de la supérette le « Bon Choix » située à Coléah Lansébounyi, dans la commune de Matam, d’avoir modifié la date de péremption des produits se trouvant dans les rayons de leur supérette. Selon l’accusation, ces produits vendus aux consommateurs ont causé des préjudices aux citoyens.

L’avocat de la partie civile a demandé une somme de 500 millions de francs guinéens en dommages et intérêts pour réparer les préjudices causés au plaignant. « Une mission de contrôle s’est rendue à la supérette le « Bon Choix » sise à Coléah Lansébounyi, dans la commune de Matam, pour vérifier la qualité des produits de cette supérette, exposés, vendus aux populations. Malheureusement, monsieur le président, il a été constaté au cours de cet exercice que cette supérette exposait des produits dont la date de péremption avait été falsifiée, mettant ainsi à la disposition des consommateurs des produits périmés. C’est ainsi que messieurs Dinesh JOTWANI, Bharat LAKHANI et Harsh VERMA ont été interpellés. Lors de la première audition à l’enquête préliminaire, monsieur Bharat LAKHANI a reconnu avoir été pris en flagrant délit en train de modifier la date de péremption de certains produits. Monsieur Harsh VERMA a déclaré qu’il était le responsable de la vente des produits de ladite supérette dans les alentours, tandis que Dinesh JOTWANI a avoué être responsable du placement des produits dans les rayons de la même supérette. Monsieur le président, ces actes ont porté atteinte aux droits des consommateurs ainsi qu’à l’intérêt de l’État guinéen. Pour combattre ces produits falsifiés et garantir la sécurité publique, l’État dépense des fonds considérables, notamment pour le fonctionnement et l’efficacité des services de contrôle qualité. C’est pourquoi, monsieur le président, nous demandons à votre Cour de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité des faits à eux reprochés et de les condamner solidairement au paiement de 500 millions de francs guinéens en réparation des préjudices subis par l’État », a plaidé Me Amadou Babaen Camara, l’avocat de la partie civile.

De son côté, le ministère public, qui a abondé dans le même sens, va demander la condamnation de Dinesh JOTWANI et Bharat LAKHANI à deux ans d’emprisonnement, et au paiement d’une amende de 5 millions de francs guinéens, soulignant que les prévenus n’ont jamais comparu devant la Cour depuis le début du procès. Pour Harsh VERMA, il a requis une peine d’un an de prison, assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 5 millions GNF.

Devant l’absence des prévenus et de leurs conseils, la Cour a décidé de reporter l’affaire au 24 mai prochain pour rendre sa décision.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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