Procès du massacre du 28 septembre : « On est en train de détruire les arguments du Ministère public » (Me Sidiki Bérété)

Maitre Sidiki Bérété, avocat de la défense

Après les réquisitions du ministère public, qui a demandé des peines allant de 14 ans à la réclusion criminelle à perpétuité contre les accusés, les avocats de la défense dans le procès des évènements du 28 septembre tentent de tout démonter en pièces. A l’occasion des plaidoiries en cours, maître Sidiki Bérété, avocat de Marcel Guilavogui, dénonce de nombreuses irrégularités dans le dossier, et qui pourraient profiter à son client. Pour l’audience de ce mardi, 28 mai 2024, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, il a une nouvelle fois évoqué ce qu’il appelle manque de preuves dans cette affaire, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Maître Sidiki Bérété, avocat de Marcel Guilavogui dans ce dossier, estime que son client a été emprisonné illégalement pendant 14 ans. « On est en train de détruire les arguments du ministère public, qui a abandonné le droit interne au profit du droit international, qui sera impossible. Ce n’est est pas méchant, mais on va aller de façon pédagogique pour détruire les charges, pour demander l’acquittement pur et simple. Parce que quand l’enquête est bâclée, quand l’instruction, quand il n’y pas de pièces à conviction, il n’y a pas eu de rapport d’autopsie, il n’y a pas eu de témoins oculaires, sur quelle base on va demander la condamnation ? Et il a été dit dans l’ordonnance qu’il s’agit des militaires de la sécurité présidentielle, il s’agit des miliciens de Kaleya, il s’agit des gendarmes de l’anti-gang, les 11 accusés qui sont ici ne peuvent pas les représenter. On est là pour dire le droit, dans la courtoisie, mais dans la fermeté, pour l’acquittement de nos clients. Si c’est au vue du droit, j’en suis convaincu, on doit les laisser partir à la maison, parce que ça a été mal monté », a lancé maître Sidiki Bérété, avocat de Marcel Guilavogui.

Sur le cas particulier de son client, Marcel Guilavogui, maître Sidiki Bérété affirme qu’il n’a rien fait, même s’il a eu deux versions différentes devant le tribunal.

« Marcel Guilavogui, on le reprochait qu’il a varié, qu’il a parlé deux fois, qu’il a reconnu qu’il a menacé des opposants à l’aide de grenades. Ceux qui ont été menacés disent que ce n’est pas lui. Après 14 ans de détention arbitraire, sans être jugé, Marcel a été escroqué de son bâtiment pour une promesse de liberté sans suite, Marcel  qui a été dans la souffrance totale sous la torture, qui est tombé presque dans la folie, il a été admis à la psychiatrie. On ne peut pas être accusé par un accusé, on ne peut pas tenir les propos d’un accusé et les lui opposer. Je crois que tout ce qu’ils sont en train de lui attribuer, ça ne peut tenir devant le droit criminel », a martelé Me Sidiki Bérété.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 610 908 741 

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