Trafic international de cocaïne : un Nigérian risque 10 ans de prison à Conakry

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Arrêté le 5 janvier 2021 à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, puis conduit à la maison centrale de Coronthie, Chuckwuemeka Augustine ONYEJIAJU, marchand et originaire du Nigéria, a comparu devant le tribunal criminel de Mafanco ce mercredi, 29 mai 2024. Il est accusé de trafic international de drogue portant sur de la cocaïne. Et à la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge. Le ministère public a requis 10 ans de prison à son encontre, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Chuckwuemeka Augustine ONYEJIAJU résidait au Brésil et avait une boutique de vente. La pandémie de COVID-19 a ralenti toutes ses affaires. Dans ces circonstances, il a eu besoin d’argent pour se rendre au Nigeria et assister aux funérailles de sa belle-mère. Il s’est tourné vers son ami Okéké à qui il a demandé service pour obtenir 4 000 dollars. Avec cet ami, ils ont tracé un programme de voyage au Brésil avec 3 kilos de cocaïne qui devaient transiter en Guinée, ensuite au Nigeria. Une fois en Guinée, ses deux valises ont été saisies par la douane à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré et il a été conduit à la maison centrale de Conakry.

« Je suis un businessman, j’avais une boutique au Brésil. Je partais au Nigeria pour l’enterrement de ma belle-mère. Au temps du COVID-19, mon locataire avait augmenté la location et je n’avais pas d’argent, puisqu’il n’y avait pas de travail. En ce moment, ma femme avait perdu sa maman et je suis allé voir mon ami Okéké, je lui ai dit de me prêter 4000 mille dollars. Il m’a demandé où je veux aller ? J’ai répondu : au Nigeria. Il m’a dit qu’il a un sac que je dois déposer en Guinée. Du coup, je lui ai demandé : il y a quoi dans le sac ? Il m’a dit que c’est des chaussures, des sacs… Je n’avais aucun espoir, et du coup j’ai accepté. Il a acheté le billet le jour où il m’a dit que je dois voyager, je suis venu avec mes bagages, quand je suis venu il m’a montré les deux sacs noirs. Je lui ai demandé aussi : il y a rien dans ces sacs ? Il m’a dit : non. Dès que je suis rentré dans l’avion, il m’a appelé pour m’informer qu’il y a de la drogue dans les chocolats. Dans ça je ne pouvais rien faire, et dès que je suis arrivé en Guinée, on m’a arrêté ici. J’étais vraiment surpris de ce que j’ai vu. Dès qu’il a su que j’ai eu des problèmes, il a éteint son numéro, je l’avais donné aux gendarmes et ça ne passait pas. Je n’avais même pas en tête de venir en Guinée, c’est lui qui a changé le programme. Il devait me prêter 4 000 dollars. J’étais déjà dans l’avion, je ne pouvais rien faire, il était prêt pour bouger. Oui j’ai été fouillé, je n’avais rien, avant mon arrivée, Okéké avait déjà emballé les sacs. Ma famille vit aujourd’hui au Nigéria. Je n’avais pas l’intention d’introduire de la drogue ici. Je demande pardon », a-t-il dit.

Dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a demandé au tribunal de condamner Chuckwuemeka Augustine ONYEJIAJU à 10 ans de réclusion criminelle.

« Ces propos sont émaillés de contrevérités, pas de cohérence ni de logique, il y a un manque de sincérité dans toutes ses déclarations. Il a continué dans une négation systématique. Le test a révélé qu’il s’agissait bien de la cocaïne sous sa pire forme. Il voulait continuer. Parce que c’est un cartel, il faut nier pour ne pas dénoncer les autres, ce n’est pas la première moi. Ils connaissent la gravité. La déstabilisation d’un pays provient de là, parce qu’ils ont les moyens, il savait pertinemment que c’était destiné à un trafic international d’un pays à un autre. Par rapport à tous ces faits, vous comprendrez que la Guinée ne va jamais reculer. Alors, je vous prie de le retenir dans les liens de la culpabilité et vous le condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle », a-t-il indiqué.

De son côté, l’avocat de la défense a demandé au tribunal de condamner son client au temps mis, à défaut de l’acquitter dans cette affaire.

« Étant dans une instabilité financière, il a demandé à son ami Okéké de lui prêter 4 000 dollars pour se rendre aux funérailles de sa belle-mère. Il voulait coûte que coûte se rendre au Nigeria. C’est lorsqu’il est monté dans l’avion que Okéké l’a appelé en le menaçant. Il lui disait : si tu abandonnes le coli, tu vas cesser de voir tes enfants. Transporter de la drogue ne lui ressemble pas. C’est un passager qui a rempli toutes les conditions, c’est un délinquant primaire. Au cas où vous devriez entrer en condamnation, il a fait 4 ans entre les murs de la maison centrale. Cela suffit pour lui faire comprendre que la Guinée ne laisse pas passer cela. Le ministère public demande 10 ans, pourtant il n’a pas opté pour la négation. Nous vous demandons de le condamner au temps mis ou de l’acquitter simplement, parce qu’il a besoin de voir ses enfants et aider sa famille », a-t-il martelé.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 12 juin prochain.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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