Conakry : jeunes et cadres de Télimélé invitent à une synergie d’actions pour le progrès de la préfecture

Jeunes et cadres de Télimélé invitent à une synergie d'actions pour le progrès de la préfecture

Comme annoncé précédemment, des cadres ressortissants de Télimélé, évoluant dans de nombreux secteurs d’activités, se sont retrouvés ce vendredi, 31 mai 2024, dans un réceptif hôtelier de Conakry. La démarche s’inscrit dans le cadre de la mise en relation de leurs efforts pour le développement de la préfecture. Une initiative du bureau de la jeunesse de l’Union des ressortissants pour le Développement de Télimélé, qui a regroupé de nombreux invités, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette rencontre a permis aux participants de se prononcer sur les difficultés du moment, afin de donner des pistes de solutions pour le développement de la préfecture.

Ibrahima Sory Diallo, Consultant du PNUD

Ibrahima Sory Diallo, Consultant du PNUD, salue la pertinence de cette initiative. « Première leçon, c’est une fierté pour moi d’être au tour de la table, pour discuter des questions de développement, d’organisation, de leadership et de développement à grande échelle pour Télimélé. Je suis extrêmement enthousiaste à l’idée de savoir effectivement qu’il y a une jeunesse qui se mobilise à la base. Qui est très dynamique, qui organise et qui essaie d’impulser une certaine dynamique, qui a besoin donc de l’expertise, du soutien des ainés et de ceux-là qui peuvent apporter davantage. C’est la jeunesse qui nous appelle à cette table-ronde, pour discuter de ses problèmes dans tous les domaines qui assaillent la société. Télimélé c’est un centre d’intérêt, c’est un grenier mais également Télimélé, c’est un centre minier, qui a besoin de toutes les compétences. Aujourd’hui, quand on parle de développement de Télimélé, il faut d’abord parler de l’applicabilité de la politique du Gouvernement sur le contenu local. Qu’est-ce que nous en faisons ? Jusqu’à quel niveau les populations de Télimélé sont prêtes à s’approprier toutes ces politiques ? Aussi les besoins de formations, en infrastructure de santé, scolaire. Parce que jusque-là, c’est l’une des préfectures moins nanties en termes d’infrastructures sociales. Mais bien évidemment, toutes les politiques du gouvernement qui se mettent en place, je pense de plus en plus, la préfecture se renouvelle, les idées se renouvellent. Les projets sont de plus en plus orientés vers la préfecture. Les mégas miniers qui sont là actuellement, qui bénéficient également de rapport de la jeunesse, quand on dit développement de Télimélé, nous sommes les mieux placés pour comprendre de quoi nous souffrons. Donc, s’il y a une certaine expertise autour de la table qui évoque des pistes de solutions que l’on pourrait proposer à la préfecture, mais aussi au niveau national pour que cela fasse partie des stratégies du gouvernement et que Télimélé apparaisse en rouge en termes de besoin… Cette rencontre nous a donnés la latitude d’espérer et se dire je suis là, et je ferai tout ce qui est de mon devoir pour accompagner afin d’y arriver. Là-dessus, la volonté n’y manquera pas. Pourquoi il y a ce déficit en termes de développement de Télimélé, pourquoi depuis tant d’années ça dure ? Déficit de communication probablement. Absence de la communauté dans l’élaboration des politiques à la base, absence d’implication des cadres d’un certain niveau qui peuvent apporter un plus, et puis comment communiquer avec les autorités à la base au niveau de la préfecture et du gouvernorat ? Ce n’est pas que les gouvernants ne sont pas au courant. Mais, faudrait-il que la population s’en approprie. C’est pourquoi aujourd’hui nous sommes là et se dire, c’est le moment d’y aller. S’il y a beaucoup de projets miniers actuellement dans cette préfecture, s’il y a beaucoup de projets agricoles, dans le secteur de l’énergie ; il faudrait que nous parvenions à créer une certaine relation avec tous ceux-ci, qu’on fasse comprendre à nos populations à la base, travailler et rester là, à la jeunesse de ne pas partir pour l’aventure, il ne faut pas se vider, c’est des milliards que l’on compte pour donner aux populations de Télimélé. Le bonheur, il est plutôt chez nous, il est à la base, les gens affluent. Quoi qu’il y a des problèmes de compétences qui se posent », a-t-il laissé entendre.

Pour sa part, Bailo Barry, directeur national de l’office des loisirs, invite les uns et les autres à accompagner les jeunes initiateurs de cette rencontre.

Bailo Barry, directeur national de l’Office des loisirs

« Aujourd’hui, c’est un sentiment de satisfaction de pouvoir rencontrer tous ses cadres. Mais ce qu’il faut dire, qui est essentiel, c’est le dynamisme de cette association, de ces jeunes qui ont réussi ce que beaucoup n’ont pas pu à pouvoir fédérer et réunir puis aller à la quête du rassemblement de la communauté de Télimélé. Souvent, lorsqu’on se rencontre beaucoup se posent la question, toi aussi tu es de Télimélé ? Alors, cela fait chaud au cœur. C’est une initiative à encourager parce qu’ils représentent valablement cette préfecture, mais aussi les initiatives qu’ils portent, c’est des projets de développement. Donc, que ce soit les ressortissants de Télimélé, que ça soit les autorités, mais aussi les entrepreneurs et les institutions doivent accompagner cette jeunesse. Vous savez, le développement vient d’abord de la reconnaissance des problèmes qu’on a et en plus, il faut avoir le porteur de ces projets, parce que le plus souvent, il y a des fils de Télimélé vivant à l’étranger qui ont souvent des initiatives, des projets, ou qui ont de l’argent et qui veulent accompagner la préfecture, mais il se trouve qu’ils n’ont pas un répondant crédible. Ou-bien quelques fois, il n’y a pas de projets bancables qui peuvent apporter un plus à la population. Je suis très satisfait et heureux de savoir que cela, c’était possible. Pour que cette association aille de l’avant, il va falloir que tous les ressortissants, parents, amis et même alliés de cette préfecture puissent accompagner cette initiative, mais de l’autre côté fasse un appui même si c’est institutionnel », a laissé entendre monsieur Barry.

Dans le même sillage, Docteur Saliou Bah, avocat à la Cour, s’appuie sur la mise en valeur des ressources humaines de Télimélé.

Docteur Saliou Bah, Avocat à la cour

« J’ai répondu avec un élan tout à fait naturel, malgré les préoccupations. Je viens d’abord dans un premier temps, pour connaître les ressources humaines, la jeunesse, pour qu’on puisse se reconnaître autour d’un certain nombre de projets en faveur de Télimélé, pour qu’elle soit cette préfecture de référence et développée que nous tous nous voulons voir. La première richesse de Télimélé, ce n’est pas les mines, ce n’est pas la terre, mais c’est sa ressource humaine. C’est à travers la mutualisation des compétences de ressources humaines dans le cadre d’un contenu local concret qu’on peut développer notre préfecture à nous. D’autant plus on le fera avec un élan de patriotisme parce que nos racines sont là. Donc, à travers cette présence, c’est une mise à disposition à travers ma personne pour les causes et pour le développement de Télimélé », a déclaré maître Bah.

Même sentiment de chez Nouhou Baldé, administrateur général du site Guineematin.com, qui salue l’engouement relatif à ce conclave.

Nouhou Baldé, administrateur général de Guineematin.com

« C’est un sentiment de satisfaction. Vous savez que c’est avec un grand plaisir qu’on retrouve nos sœurs, nos frères de Télimélé. Beaucoup l’ont dit dans la salle, nous profitons de l’occasion pour remercier le bureau et tous ceux qui ont accepté de faire le déplacement pour venir répondre à l’invitation du bureau des jeunes. Je pense que Télimélé a beaucoup de défis et nous avons des jeunes, des femmes, engagés à soutenir l’initiative de ces jeunes. Nous pensons que le développement local qui a commencé, vous savez, à l’occasion de la création de la CIDT, on l’avait dit, près de 75% des réalisations de Télimélé l’ont été à l’initiative des ressortissants. Ce sont souvent les ressortissants qui ont fait les pistes rurales, les postes de santé, les écoles et beaucoup d’autres infrastructures. Je pense que ça va continuer et vous avez vu l’engouement qui était dans la salle, beaucoup ont eu assez de plaisir à écouter les interventions. Evidemment, nous sommes engagés à soutenir ces initiatives et à aider du mieux qu’on peut notre préfecture Télimélé », a indiqué monsieur Baldé.

Pour sa part, Rabiatou Diallo, journaliste à la Radiotélévision Guinéenne, service des langues nationales, dénonce le manque d’infrastructures à Télimélé et appelle à l’union de tous.

Rabiatou Diallo, Journaliste à la Radio Télévision Guinéenne

« Aujourd’hui, nous nous sommes retrouvés avec les cadres ressortissants de Télimélé, dans le cadre du développement. Dieu merci, les jeunes du bureau ont fait un bon travail. Chacun souhaite que les bureaux des jeunes fassent ainsi dans les préfectures. Plusieurs cadres se sont réunis ici, il y a eu une prise de contact. C’est quelque chose qui m’a plu, parce que j’ai vu des proches que je ne connaissais pas, même si eux ils me connaissaient avant. Ce qui a été discuté ici, c’est pour le développement de Télimélé. Beaucoup ont montré ici que Télimélé, c’est la dernière préfecture en Basse côte qui n’a pas de courant, et entre elle et la capitale, il n’y a pas plus de 250 Km, mais elle n’a pas de goudron. Au-delà, 98% des deux barrages Souapiti et Kaleta se trouvent à Télimélé, mais il n’y a pas de courant électrique, même un seul poteau ils n’ont pas vu. Tout cela a été discuté. Télimélé à une grande importance dans ce pays, il y a des richesses, il y a l’agriculture. Télimélé peut donner à manger à toute la Guinée, mais il faut les aider… »

Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624693333

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