Diffamation contre le chef de l’Etat : « Ça a été une erreur de communication », dit Ibrahima Tawel Camara

Comme annoncé précédemment, le procès de deux commissaires de la HAC (Haute Autorité de la Communication), Djènè Diaby et Ibrahima Tawel Camara, s’est ouvert ce mercredi, 19 juin 2024, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Ces deux prévenus et proches collaborateurs de Boubacar Yacine Diallo (le président de la HAC) sont poursuivis pour “diffamation à l’égard du chef de l’État ”, le Général Mamadi Doumbouya. Le journaliste sexagénaire, Ibrahima Tawel Camara, reconnaît les faits mis à sa charge et met cela au compte d’une “erreur de communication” de sa part, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est à 13 heures12’ que ce procès a commencé devant cette juridiction. Le président du tribunal, Ousmane Sylla, a tout d’abord procédé à l’identification du journaliste prévenu, avant de lui signifier les faits pour lesquels il est poursuivi. C’est-à-dire pour allégation des faits de nature à porter atteinte à l’honneur du chef de l’État et certains cadres de la Présidence.

« J’ai reçu un ordre de mission de mon président, Boubacar Yacine Diallo, pour une mission en Haute Guinée dans le cadre de la sensibilisation des médias appelé monitoring de proximité. Au moment où nous partions à Kankan, nous avons trouvé un problème entre la radio de Karamo Solo (leader religieux dans la région) et l’équipe organisatrice de la Mamaya par rapport à l’incinération des fétiches… Le 3ème jour de notre arrivée, nous avons fait la ronde de tous les médias pour échanger avec les rédactions sur les manquements et sur l’éthique et la déontologie. Le lendemain, nous sommes allés à Siguiri. Très content, le préfet de Siguiri, à notre arrivée, nous a fait accompagner par le directeur de la radio rurale de Siguiri pour faire la ronde des radios afin de sensibiliser les journalistes. Après, on est revenus à Kankan pour boucler la tournée. C’est ainsi qu’on a jugé nécessaire de faire une conférence de presse pour faire le résumé de notre tournée dans la région. Moi, en tant que chef de mission, j’ai pris la parole pour planter le décor. Mais nous, on ne savait pas que nos propos étaient retransmis en direct par certains sites en ligne. Ils devraient nous informer qu’on était en direct. Mais cela n’a pas été fait. Surtout le site Guineematin.com. D’ailleurs, à l’arrivée de notre équipe à la HAC, c’est le premier média qu’on a eu à sanctionner justement pour avoir fait le direct lors de l’élection présidentielle de 2020. Personne ne nous a alertés qu’on était en direct. Le travail d’un journaliste, c’est de trier l’essentiel avant de diffuser », a expliqué le journaliste à la barre.

À la question du juge audiencier, Ousmane Sylla, de savoir l’objet de leur mission et ce qu’ils ont dit exactement lors de l’entretien, Tawel Camara affirme : « L’objectif, c’était d’échanger avec les médias et les orienter dans le cadre du respect de l’éthique et de la déontologie du métier du journalisme. On n’était dans l’euphorie. On a dit qu’il y a des patrons de presse qui ont perçu des avantages pour accompagner la transition. »

Entre-temps, la parole est donnée au substitut du procureur pour son interrogatoire. Mohamed Bangoura a quant à lui demandé au prévenu : est-ce que les propos tenus avaient un lien avec l’objet de la rencontre ?

Et Ibrahima Tawel Camara de répondre : « Parler, ce n’est pas facile. Il arrive parfois de vouloir prendre des exemples pour se faire comprendre. Ça a été une erreur de communication. Le résultat attendu, c’était d’inviter les journalistes d’adhérer et d’accompagner les idéaux du CNRD. Je suis désolé, nous demandons pardon. C’est pourquoi nous avons publié trois papiers pour demander pardon à tout le monde », a-t-il dit.

Pour ceux qui n’ont pas suivi les deux commissaires de la HAC, Guineematin.com vous propose, ci-dessous, deux extraits :

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél. : 626-66-29-27

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