Électricien de profession, Ibrahima Diallo est traduit en justice pour répondre des faits d’attentat à la pudeur. On reproche à ce jeune, en détention préventive depuis le 10 octobre 2023, d’avoir introduit ses doigts dans le sexe d’une fillette âgée de 9 ans au moment des faits. Le procès dans ce dossier s’est ouvert cette semaine, au tribunal de première instance de Mafanco où l’accusé a plaidé non coupable. Le parquet a requis sa condamnation à 3 ans d’emprisonnement, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans sa déposition, Ibrahima Diallo n’a pas reconnu les faits d’attentat à la pudeur articulés contre lui. « J’ai quitté la ville, je suis venu à la maison. J’ai garé ma voiture. Je suis rentré à la maison. Entre-temps, j’ai vu la maman de la petite venir. Elle m’a dit que son enfant était dans ma voiture. Elle m’a poussé, j’ai répliqué. Mais la jeune sœur de ma maman m’a conseillé de ne pas me disputer avec elle. Le lendemain, je suis allé au travail. À mon retour, j’étais en train de manger, j’ai vu des membres de leur famille se regrouper, venir chez moi, armés de bois. Ils m’ont dit d’aller à la gendarmerie. J’ai refusé. Je leur ai dit que je ne bouge pas, ils n’ont qu’à aller faire une convocation contre moi. Ils sont allés le faire. Ils m’ont envoyé à la police. Ils m’ont auditionné dans leur bureau en me disant de reconnaître les faits. Je n’ai pas accepté. Ils m’ont déféré à la maison centrale », a-t-il expliqué.
Après cette déclaration, le président audiencier Mohamed Sangaré va rappeler qu’à l’enquête préliminaire et chez le juge d’instruction, il avait fait des aveux. « Pourtant, vous avez reconnu les faits à la police et au niveau du cabinet d’instruction. Pourquoi vous niez ici vos déclarations. Vous avez dit là-bas qu’elle est rentrée dans votre véhicule. Sa chaussure a été retrouvée dans votre véhicule. Vous-même, vous avez confirmé. Vous avez dit que la porte de votre véhicule, côté passager, ne se condamne pas. C’est par là que les enfants profitent pour rentrer… »
A l’accusé de répondre : « oui, j’ai dit ça là-bas. Mais, je ne connais même pas cette fille. Je ne sais pas comment ses chaussures se sont retrouvées dans mon véhicule ».
Poursuivant ses démonstrations, le président du tribunal a expliqué aussi ce que la victime a déclaré au niveau des enquêtes préliminaires. « Le mardi 3 octobre 2023, ma sœur m’a commissionné d’aller acheter du café. C’est là-bas que Ibrahima Diallo m’a prise pour m’envoyer dans un véhicule où il a introduit ses doigts dans mes parties intimes, le sang est sorti. Ibrahima Diallo sortait d’un bar. Quand j’ai informé ça à maman, Ibrahima s’est attaqué à elle. Ça, ce sont les déclarations de la fille victime », a dit le juge audiencier.
« Moi, je n’ai jamais fait ça », a martelé Ibrahima Diallo.
Prenant la parole pour présenter ses réquisitions, la procureure madame Elise Doua Guilavogui, va demander au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la prévention en le condamnant à 3 ans d’emprisonnement ferme. « Il n’a pas reconnu les faits. Mais, les objets de la fille, ses habits et ses chaussures, ont été retrouvés dans le véhicule qui appartient à Ibrahima Diallo. Il convient qu’il vous plaise de le retenir dans les liens de la prévention de faits d’attentat à la pudeur. Pour la répression, vous le condamnerez à 3 ans d’emprisonnement », a requis la procureure.
C’est dans ce climat que le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendu le 27 juin 2024.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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