Conakry : Djanken Diakhaby condamnée pour avoir fait voyager sa petite-fille pour l’Allemagne

Poursuivie pour des faits d’enlèvement d’enfants, Dame Djanken Diakhaby a été reconnue coupable jeudi dernier, 27 juin 2024, au tribunal de Dixinn. Pour la répression, elle a écopé d’une peine pécuniaire de 10 millions de francs guinéens d’amende, et de 30 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. La dame était reprochée d’avoir fait voyager sa petite-fille pour l’Allemagne, sans avoir informé le père de la fille, son beau-fils (le Capitaine Naby Keïta, officier de police), a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, la partie civile, le Capitaine Naby Keïta (officier de police), et le parquet de Dixinn reprochent à cette vieille femme d’avoir fait voyager en Allemagne, Mariama Keïta, sans l’avis de son père biologique, le Capitaine Naby Keïta. L’accusée a nié les faits à la barre.

En détention depuis le 27 mars 2024, Djanken Diakhaby, avait dit que le Capitaine Naby Keïta ne lui a jamais confié la fille qu’il lui réclame aujourd’hui. « Naby ne s’est jamais présenté dans la famille pour dire qu’il est l’auteur de la grossesse de ma fille Sonassa Diallo. Il ne s’est jamais présenté dans la famille.  Ma fille Sonassa Diallo et son enfant, Mariama Keïta, étaient sous mon toit.  Au vivant de mon mari, Naby ne s’est jamais présenté à la famille. Ma fille est allée en Allemagne et elle m’a confié son enfant, ma petite-fille. Naby Keïta ne m’a jamais confié cette fille », a-t-elle expliqué à la barre.

Appelé à son tour à la barre, le Capitaine Naby Keïta a expliqué dans quelles circonstances il s’est connu avec Sonassa Diallo, mère de sa fille et comment elle a été enlevée. « C’est à l’Université Koffi Annan de Guinée que j’ai rencontré Sonassa Diallo, en 2012. On vivait en concubinage. Au cours de notre union, elle est tombée enceinte. Elle m’a dit que sa famille n’accepte pas un enfant né hors mariage chez eux. Elle est allée chez sa copine à Sonfonia où elle a accouché le 8 février 2013 à l’hôpital de Sonfonia Gare. Après l’accouchement, je l’ai envoyée à Cosa chez ma sœur aînée, qui est douanière. Neuf mois après, elle m’a dit qu’elle veut aller au Maroc pour suivre une formation. Je l’ai accompagnée à l’aéroport, elle a effectué le voyage. Après, elle est allée en France puis en Allemagne où elle réside actuellement. Vu mes occupations professionnelles et les occupations de ma sœur, j’ai pris mon enfant Mariama Keïta, je l’ai envoyée chez sa grand-mère, madame Djanken Diakhaby en 2014. Entretemps, j’ai voulu me marier. Je suis allé récupérer l’enfant parce qu’il va y avoir maintenant quelqu’un qui pourra s’occuper d’elle. Quand je suis allé récupérer l’enfant, Djanken Diakhaby m’a fait savoir que son mari est décédé. Elle a pleuré, elle a plaidé à ce que je laisse ma fille avec elle, le temps d’enlever le chagrin. J’ai accepté parce qu’elle a plaidé. Par humanisme, j’ai laissé provisoirement l’enfant avec sa grand-mère. Je ne savais pas qu’elle préparait son voyage. Un jour, j’étais à l’école de police, l’école où ma est fille est inscrite m’appelle pour me dire que ça fait 2 jours que mon enfant ne venait pas à l’école. J’ai pris la permission pour venir à la maison, pour voir les motifs de son absence répétée. Quand j’ai trouvé Djanken Diakhaby, elle m’a dit qu’elle a fait voyager Mariama Keïta pour l’Allemagne. Sans mon avis, sans mon consentement. J’ai demandé de rétablir le contact avec la fille. On l’a fait voyager sans mon consentement, on change le nom de ma fille et on la pousse à m’insulter. A chaque anniversaire de ma fille, je poste sa photo sur ma page avec les larmes aux yeux. Je me suis toujours occupé de ma fille. J’étais tout le temps avec elle, dans ma voiture, au restaurant. Partout ! Ma fille a 11 ans. Je ne sais pas où elle vit. Je n’ai jamais eu un antécédent quelconque avec cette famille. C’est avec surprise que j’ai appris qu’elle a voyagé », a expliqué le capitaine à la barre.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile, maître Antoine Pépé Lama, a fait savoir que Naby Keïta est la seule personne qui exerce l’autorité parentale sur sa fille, Mariama Keïta. L’avocat sollicite 300 millions de francs pour tous préjudices confondus.  Une plaidoirie appuyée par les maîtres Gilbert Camara et Murène, qui demandent à leur tour au tribunal d’ordonner le retour de l’enfant en Guinée.

Pour le ministère public, représenté par Biwon Millimouno, tous les éléments constitutifs de l’infraction d’enlèvement d’enfant sont établis. « Nous vous demandons de la retenir dans les liens de la prévention d’enlèvement d’enfant. Pour la répression, vous le condamnerez à 3 ans d’emprisonnement ferme », a requis le procureur Biwon Millimouno.

Quant à la défense, constituée de maîtres Salifou Béavogui, Daniel Haba, elle plaide non coupable et demande au tribunal de renvoyer Djanken Diakhaby des fins de la poursuite.

Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, sur l’action publique, a déclaré Dame Djanken Diakhaby coupable du délit d’enlèvement d’enfant à lui reprocher. Pour la répression, elle est condamnée au paiement de 10 millions GNF d’amende, et 30 millions GNF de titre de dommages et intérêts. Ensuite, le tribunal s’est déclaré incompétent quant au retour de l’enfant.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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