CRIEF : l’affaire Rémy Lamah renvoyée (les raisons)

La société SOGUIMAP SARL et le médecin Général Rémy Lamah, ancien ministre de la Santé d’Alpha Condé, sont poursuivis devant chambre des appels de la Cour de répression des infractions économique et financières (CRIEF) pour corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics. A l’entame des débats à l’audience de ce jeudi, 04 avril 2024, en raison de l’absence de la représentante de la SOGUIMAP SARL, le procès a été renvoyé au 11 juillet 2024 avec la venue d’un nouvel assesseur, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’avocat de la défense de la société SOGUIMAP SARL, dès l’entame des débats, a sollicité un renvoi, pour des raisons d’absence de sa cliente. « J’ai reçu votre avis de programmation d’affaires le 25 juin 2024 à 15 heures dans mon bureau. Immédiatement j’ai appelé madame Brigitte Kolié qui se trouvait déjà à N’zérékoré pour des raisons familiales. C’est pourquoi je suis là monsieur le président, pour demander de bien vouloir nous accorder un renvoi à quinzaine pour qu’elle puisse être là et continuer les débats dans cette affaire », a-t-il plaidé.

Ne s’opposant pas à la demande de renvoi, Aly Toure, procureur spécial de la CRIEF, a cependant demandé la continuité des débats suite à la présence d’un nouvel assesseur. « Pour le respect du contradictoire, nous ne nous opposons pas au principe à la demande de renvoi. Vu que tous les conseils sont présents, je voudrais que nous dégagions les préalables, si vous ordonnez le renvoi avant de le faire. Parce que nous sommes en présence d’une nouvelle composition.  Il y a un conseiller qui est venu. Je voudrais avant qu’on renvoie, vu que la société SOGUIMAP qui n’est pas présente, mais son conseil est dans la salle, c’est bien, qui peut être à mesure de discuter de ses conseils avec nous. Moi, je ne m’oppose pas du tout à la demande du renvoi, mais je voudrais avant, si vous acceptez de le faire, qu’on aplanisse les différentes positions par rapport à la nouvelle composition qui est là, pour qu’on puisse à la date du renvoi continuer directement dans les débats », a requis Aly Touré.

De son côté, l’avocat de l’agent judiciaire de l’Etat a dit être favorable à la continuité dans l’affaire SOGUIMAP SARL et du GL Remy Lamah. « Nous, nous n’avons pas de problèmes. On peut continuer avec le nouveau membre, à la position où on était avec l’ancienne composition. Sauf si la partie adverse s’oppose à cela », a-t-il déclaré.

Pour sa part, l’avocat de la société ZMC, a dit être favorable à la continuation des débats. « Nous, la société ZMC, nous sommes pour le principe de la continuation des débats parce que dans cette affaire, en plus du fait que les prévenus soient là, mais le procès est intenté contre les actes qui ont été posés. Nous en avons suffisamment et contradictoirement débattu. Nous sommes pour le principe de la continuation des débats… »

Par contre, l’avocat de la défense de l’ex ministre du GL Rémy Lamah, a dit son opposition à la continuation des débats. « On ne peut pas continuer les débats là où le nouvel assesseur nous a trouvés. Nous, nous sollicitons la reprise des débats, pour le respect du principe du contradictoire », a demandé l’avocat de l’ex ministre de la santé.

Abondant dans le même sens, l’avocat de la défense de la société SOGUIMAP, a également sollicité la reprise des débats dans cette affaire. « J’abonde dans le même sens monsieur le président, parce qu’il s’agit d’une question de principe. Même les parties civiles, lorsqu’il y a eu changement de composition ici, se sont opposées farouchement pour ne pas qu’on continue les débats. Donc, il va falloir reprendre les débats à zéro pour permettre au nouvel assesseur de suivre les débats, et comprendre réellement la réalité de cette affaire », a dit l’avocat de la défense de la société SOGUIMAP SARL.

Quant à Aly Touré, procureur spécial près la CRIEF, a expliqué qu’il ne trouve aucune objection à la demande des avocats de la défense. « S’ils disent que les débats reprennent, surtout que c’est eux la défense, je ne vois vraiment pas de problème à cela. L’expertise qui a été ordonnée ; nous, on a déjà ce résultat. Vu que ça, c’est un acte qui est à la disposition de toutes les parties, y compris la cour ; nous, nous estimons que le nouvel assesseur qui est arrivé peut-être mis en copie, et pour que nous puissions continuer les débats à la date indiquée », a-t-il expliqué.

Après avoir écouté toutes les parties, la cour a finalement renvoyé cette affaire au 11 juillet 2024 pour la comparution de la représentante de la société SOGUIMAP SARL et la reprise des débats.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box