Conakry : Mariama Magassouba jugée pour avoir versé de l’huile chaude sur le dos de sa nièce

Tribunal de Kaloum

En détention depuis le 10 mai, Mariama Magassouba a comparu hier lundi, 15 juillet 2024, au tribunal correctionnel de Kaloum. Elle est accusée d’avoir versé de l’huile chaude sur le dos de sa nièce, Mariama Keïta. À la barre, la prévenue a reconnu les faits qui lui sont reprochés tout en donnant les raisons de son acte, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant le président du tribunal, Ousmane Sylla, la prévenue Mariama Magassouba a donné sa version des faits sur cette affaire de coups et blessures. D’après ses explications, il s’agit d’une question d’argent qui l’oppose à Mariama Magassouba.

« Elle m’a demandé de lui prêter 400 mille francs guinéens.  Mais, elle a refusé de me rendre mon argent. J’ai tout fait. J’ai vu dans son compte 750 mille francs guinéens. J’ai dit à tout le monde de dire à Mariame Keïta de me rendre mon argent. Elle a refusé. Un jour, elle a pris ma clé, a ouvert mon armoire et a pris 1 million. J’ai dit de payer mon argent, mais elle a refusé. Alors, j’ai ramassé ses habits et ses chichas. J’ai changé les serrures de mon armoire, mais je ne sais pas comment elle a pu ouvrir l’armoire et récupérer ses affaires. Elle m’a insulté. J’ai dit, si tu m’insultes encore, on va se bagarrer… J’ai pris du crédit avec ma sœur, 600 mille francs guinéens. Mariame Keïta a ouvert mon armoire pour prendre 100 mille francs guinéens par deux fois. Je me suis plainte chez ma sœur qui se trouve à Sangoya le lundi. C’est la fille de ma grande sœur décédée. Je vends le poisson grillé… C’est vers 10h-11h comme ça que j’ai versé l’huile chaude sur elle, sur son dos. Elle balayait. L’acte s’est passé le mercredi. Je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là. Je n’ai pas fait exprès. Elle ne vit pas avec moi. Elle vit avec ma grande sœur. Nous sommes ensemble chez ma sœur. Je regrette ce que j’ai fait. Je n’avais pas trouvé autres moyens pour arrêter ses agissements », a-t-elle déclaré.

Âgée de 22 ans, Mariama Keïta, coiffeuse de profession, domiciliée à la Cité Enco5, a expliqué ce qui s’est passé. « J’ai porté plainte contre madame Magassouba parce qu’elle a versé de l’huile sur moi. Je ne lui ai rien fait. C’est elle qui sait pourquoi elle a fait ça. J’avais quand même son argent, une dette de 1 500 000 francs guinéens. Elle m’a donné une somme de 400 mille en dette pour une tontine. Il y a une tontine, son argent qui est là-bas, les gens n’ont pas payé. Elle l’a réclamé. Je lui ai dit d’attendre, je vais rentrer dans une autre tontine pour la rembourser. Quand j’ai pris la tontine là, j’ai donné une partie à ma sœur pour donner à Magassouba. Mais cette dernière a refusé en disant qu’elle voulait tout son argent. Elle a pris tous mes habits pour les mettre dans son armoire… Elle a pris ma boite de chicha, je ne savais pas. C’est quand j’ai voulu consommer que je me suis rendue compte que ma chicha n’était plus là où je l’ai mise… C’est quand je suis sortie de la maison pour revenir là où j’ai balayé quelle a versé l’huile sur moi. Je suis sortie en courant et il y’avait un pick-up de gendarmes devant chez nous, ils m’ont demandé qui m’a fait ça. J’ai répondu que c’est la petite sœur de ma mère. Ils ont déplacé un motard pour m’amener à l’hôpital. Jusqu’à présent, ça me fait mal… Ce n’est pas moi qui ai pris les charges de l’hôpital, mais ça peut aller jusqu’à 3 millions et quelques de francs guinéens », a expliqué la partie civile.

Afin de permettre à la plaignante de réunir les pièces justificatives sur le coût de son traitement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 29 juillet 2024 pour la suite des débats.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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