“Un compromis dynamique”. C’est par ce bout de phrase que le ministre secrétaire général et porte-parole de la Présidence de la République tente de justifier la prolongation de la transition guinéenne. En conférence de presse à Conakry ce jeudi, 25 juillet 2024, le Général Amara Camara a laissé entendre que beaucoup ont fait une mauvaise lecture de l’accord signé en octobre 2022 entre la junte militaire du CNRD et la CEDEAO sur la durée de la transition Guinée. A l’en croire, cet accord qui fixe à 2 ans la transition guinéenne inclut des possibilités de réajustement qui permettent d’aller au-delà de la date du 31 décembre 2024.
« Je ne suis pas sûr que beaucoup d’entre vous ait eu le courrier qui a été échangé entre la CEDEAO et les autorités de la transition par rapport au chronogramme de la transition. Quand vous lisez un livre ou une feuille, il ne faut pas aller prendre une phrase pour reposer l’ensemble du contenu sur la seule phrase que vous voulez comprendre ou expliquer. Il y a beaucoup de choses qui sont dites dedans, il est quand même bien de s’en approprier. La date du 31 [décembre 2024] est effectivement mentionnée dans ce courrier-là. Mais la phrase qui, avant d’annoncer cette date, c’est dit : « dans un compromis dynamique ». Ça voudrait dire que : à chaque étape, avec la CEDEAO, on va s’asseoir pour faire la réévaluation pour ajuster le curseur. Mais cette phrase n’intéresse personne. Et les préalables sont également dans le même courrier. Mais quelqu’un a vu le 31 décembre, il faut que ça soit forcément le 31 décembre », a-t-il déclaré.
Depuis quelque temps, plusieurs acteurs sociaux et politiques guinéens accusent la junte militaire du CNRD de vouloir “confisquer” le pouvoir en Guinée. Certains exigent déjà la tenue des élections et menacent même de demander le départ de cette junte après le 31 décembre 2024. Ce qui fait redouter des manifestations dans le pays. Mais pour le Général Amara Camara, il faut plutôt veiller à ce que “le processus que vit la transition aujourd’hui ne soit pas interrompu” dans le pays.
« Mais en même temps, il va falloir que tout le monde soit sensibilisé sur le fait qu’une élection c’est dans la paix, la quiétude et dans la concorde… La paix et la quiétude font partie des éléments sur lesquels la tenue normale d’une élection peut se faire. Et nous, on va concourir à ce que cette paix et cette quiétude soient garanties pour que le processus que vit la transition aujourd’hui ne soit pas interrompu, pour que nous puissions avoir une constitution à partir du référendum et également pour que le RAVEC nous donne un fichier électoral propre et que ce fichier nous permet d’aller à une élection de la base au sommet », a-t-il lancé.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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