Conakry : Thierno Mamadou Bah condamné pour coups et blessures volontaires au tribunal de Dixinn

Accusé d’avoir roué de coups Boubacar Bah et Thierno Sadou Diallo, le prévenu Thierno Mamadou Bah a été reconnu coupable au tribunal correctionnel de Dixinn. A l’audience de la semaine dernière, il a été condamné à 2 ans de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende de 2 millions francs guinéens. Par contre, il a été renvoyé des fins de la poursuite pour les faits de vol dans la même procédure, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

À cette audience, Thierno Sadou Diallo, partie civile dans cette affaire, est revenu sur les circonstances de leur altercation. « J’étais avec mon ami Boubacar Bah. On revenait de chez un ami vers 4h. Au niveau de la T6, nous avons dépassé Thierno Mamadou Bah et ses amis devant un kiosque. À quelques mètres de là se trouvait une fille que je connaissais. On lui a demandée de venir pour qu’on rentre ensemble. Thierno Mamadou et ses amis sont venus dire que la fille ne va pas partir. On était en train de parler, il est parti chercher un bois et a frappé mon ami Boubacar. Mon ami est tombé et on a cru qu’il était mort. Thierno Mamadou Bah a voulu courir, mais je l’ai rattrapé. On s’est battu. J’ai perdu mon téléphone en ce moment. J’ai transporté mon ami à l’hôpital. Par la suite, la famille du prévenu a demandé à ce qu’on pardonne. C’est pour cela que j’ai écrit la lettre de désistement », a laissé entendre Thierno Sadou Diallo.

Après ces propos, le parquet va poser des questions à Thierno Sadou Diallo :

– Nous avons un acte de désistement venant de vous. Est-ce que c’est votre signature ? « Oui, c’est la mienne ».

– Vous confirmez que vous pardonnez ? « Oui »

Pour sa part, l’autre partie civile dans cette affaire, Boubacar Bah, blessé à la tête, va raconter sa mésaventure face au juge Mory Bayo. « On quittait chez un ami à Wanindara. En rentrant, on a vu une fille que je connaissais depuis 2016. Il se faisait tard. On lui a dit de venir, on va rentrer. Ils ont dit que la fille ne part pas. On était sur la moto. Ils ont menacé Thierno Sadou. Thierno Sadou est tombé. Je suis descendu sur la moto, il m’a surpris en me cognant sur la tête. J’ai perdu conscience. Je me suis réveillé à 6h. On m’avait envoyé à Ignace Deen. Il y avait un lien parental entre nous. On ne se connaissait pas. Ses frères et ses oncles sont nos parents. Ils sont venus demander à la maison. Mon père leur a dit de me voir. C’est après que j’ai écrit une lettre de désistement », a raconté Boubacar Bah.

Par la suite, le parquet demande des précisions :

– C’est vous qui avez écrit une lettre de désistement ? « Oui »

– Est-ce que vous êtes saint d’esprit avec votre blessure à la tête ? « Oui »

– Est-ce que vous pardonnez au prix de votre vie ? « Oui, je pardonne au prix de ma vie. »

Il s’en suivra la réquisition du procureur : « Pour rappel, Thierno Sadou Diallo et Boubacar, de passage, ont aperçu une connaissance, Adama. En ce moment, Thierno Mamadou est sorti pour s’opposer. Il y a eu altercation entre les victimes et Thierno Mamadou Bah. Thierno Mamadou s’est muni d’un gourdin pour frapper Boubacar… C’est ainsi qu’il a été arrêté et mis à la disposition du commissariat. Interrogé, Thierno Mamadou Bah a reconnu les faits. Il ressort des pièces et au moment des débats que Thierno Mamadou Bah a administré des coups à Thierno Sadou Diallo et Boubacar Bah. Le rapport médico-légal atteste les coups donnés par Thierno Mamadou Bah. Il a reconnu avoir adressé des coups aux deux personnes. Le ministère public requiert de reconnaître Thierno Mamadou Bah dans les liens des faits de coups et blessures volontaires et de le condamner à 2 ans d’emprisonnement, assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 3 millions de francs guinéens. De ne pas le retenir dans les liens de vol ».

Prenant la parole pour sa propre défense, Thierno Mamadou Bah va demander au tribunal de lui pardonner. « Je demande au tribunal de me pardonner. Je vais dire à ma famille de payer. Je vous demande de m’accorder une liberté. J’ai des enfants qui doivent aller à l’école », a plaidé le prévenu.

Finalement, le tribunal a déclaré le prévenu coupable des faits de coups et blessures volontaires, et non coupable pour les faits de vol. Pour la répression, il va écoper de 2 ans d’emprisonnement, assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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