Condamnation de Dadis Camara et Cie : « C’est une leçon pour les dirigeants actuels »

Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a pris fin ce mercredi, 31 juillet 2024. Le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry a requalifié les faits en crimes contre l’humanité. Le capitaine Moussa Dadis Camara, dirigeant de la Guinée à l’époque des faits, et le Colonel Moussa Thiegboro Camara, ont été condamnés à 20 ans de prison. Quant au Commandant Aboubacar Toumba Diakité, aide de camps de Dadis Camara, le tribunal l’a condamné à 10 ans de prison et Marcel Guilavogui a une peine de 18 ans de prison.

Après l’énoncé du verdict, les langues se délient et les gens apprécient diversement le verdict.

Selon Lounceny Condé, président de l’ONG « Bougeons ensemble pour la bonne gouvernance « , cette condamnation des anciens gouvernants du pays est une leçon pour les actuels dirigeants. « C’est une avancée dans le domaine de la démocratie en Guinée. Je crois que cela reste et demeure une leçon et même pour ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir parce que personne ne pouvait s’attendre aujourd’hui qu’on pouvait voir Dadis à la barre. Donc, je voudrais que cela soit une leçon et même pour ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Je suis satisfait », a déclaré Louceny Condé.

Par contre, la victime Talhatou Garanké Diallo exprime son mécontentement de la décision finale.

Talhatou Garanké Diallo, partie civile au procès du 28 septembre 2009

« La condamnation est faible. Ils devraient avoir 40 à 50 ans de prison parce que nous avons trop subi. On connaît ce qui s’est passé ce jour du 28 septembre 2009 jusqu’au domicile de Elhadj Cellou Dalein Diallo. On nous a cassé la gueule là-bas. On m’a cassé le pied. On m’a brûlé. On a volé ma moto. Ils ont pris tout mon argent. J’ai dépensé jusqu’à je suis fatigué. Maintenant je suis devenu vieux et je ne gagne rien. J’ai perdu à cause de Marcel Guilavogui, Capitaine Moussa Dadis Camara et Thiegboro Camara. Ce sont eux qui nous ont traités là-bas. Je n’ai peur de rien maintenant même si on me tue aujourd’hui. Je suis prêt pour ça, mais les condamnations sont faibles », dit ce garde du corps du président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo lors des faits.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com 

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