Conakry : le Groupe Sonoco organise le premier Waqf privé en Guinée 

Atelier et conférence sur le waqf organisés par Sonoco WAQF

Dans la journée d’hier, mercredi 31 juillet 2024, Sonoco WAQF du Groupe SONOCO (Société Nouvelle de Commerce) a organisé une conférence et un atelier sur le Waqf, en collaboration avec le Secrétariat des Affaires Religieuses de Guinée et le Waqf Sulaiman AlRajhi de l’Arabie Saoudite, dans un réceptif hôtelier à Conakry. Le thème de cette conférence est : “Waqf en Guinée : promouvoir le WAQF comme instrument de développement”, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Sonoco WAQF est le premier waqf privé de la Guinée. Pour permettre à la population guinéenne de mieux cerner ce contexte, Sonoco WAQF a initié cette activité. Prenant la parole à cette circonstance, Mamadou Bombi Baldé, directeur exécutif de Sonoco Waqf, explique le cadre de la conférence et atelier scientifique sur le Waqf à Conakry.

Amadou Bombi Baldé, directeur exécutif de Sonoco Waqf

« Cet événement qui est soutenu par les autorités vise à rassembler les principaux acteurs autour du concept du WAQF, de ses valeurs, de ses principes ainsi que de ces apports pour la société. L’objectif de notre rencontre est double : encourager l’État à légiférer pour permettre la création de WAQF en Guinée et inciter le monde des affaires pour susciter et encourager la création de WAQF privé. Sonoco WAQF devient le premier WAQF privé en Guinée. Sonoco WAQF inscrit son action dans le développement solidaire et durable à travers la promotion du WAQF comme instrument de croissance inclusive. Les revenus générés par les investissements seront ensuite réinvestis dans la lutte contre les inégalités pour accompagner l’État dans la mise en œuvre de son programme et de sa politique sociale », rappelle le directeur exécutif de Sonoco Waqf.

Après le passage du Directeur exécutif de Sonoco Waqf, Dr Mansour El Hamidy, membre du conseil d’administration et membre du bureau exécutif du Waqf Sulaiman AlRajhi et Dr Adil Abdel Moumine membre du bureau exécutif du waqf Soulaiman AlRadjihy ont animé une conférence pour permettre aux participants de mieux cerner le concept du Waqf.

Dr Mansour El Hamidy et Dr Adil Abdel Moumine du Waqf Sulaiman AlRajhi

« Savez-vous qu’il y a quelque chose qui peut allonger l’âge d’un être humain ? C’est le Waqf. Le waqf est un sadaka (aumône) qui continue. Le waqf est un bienfait parmi les bienfaits qui continuent et qui sont pérennes. Les profits de ce sadaka profitent à la personne même étant dans la tombe. La personne sera étonnée de se lever, à la résurrection, en ayant des bienfaits. Le waqf n’est pas de donner de l’eau à quelqu’un. C’est de creuser un puits et l’offrir. Les hommes vont continuer à y puiser pendant plusieurs années. C’est aussi permettre à quelqu’un d’apprendre un travail. Avec ce travail, la personne va être autonome. Le Waqf, c’est de fonder une école par exemple. Les élèves vont continuer à y apprendre des générations durant. C’est de fonder aussi une maison, un logement, pour les orphelins qui vont y loger. Le waqf n’est pas un bienfait qui s’arrête, c’est un bienfait qui continue et qui est pérenne. C’est ça le waqf. Le waqf, c’est l’automatisation et la durabilité du bienfait qu’on fait à une personne. Le premier Waqf dans l’islam, c’est la première mosquée du prophète Muhammad (SAW) à Médina. Jusqu’à présent, le prophète a des bénéfices de cette maison de Dieu. Le prophète Muhammad (SAW) a construit cette mosquée avant sa propre maison à Médine. Certaines personnes pensent qu’il faut avoir 1 million de dollars pour faire le waqf. Non. Même avec 1 dollar, on peut le faire. Par exemple, quelqu’un a créé une page Facebook pour enseigner des connaissances islamiques. Cette personne va gagner de bénéfices même après sa mort. C’est du waqf. Chacune d’entre nous n’a qu’à réfléchir sur comment faire du bien qui doit continuer durablement. Comment faire du Waqf ? Écrire un livre, construire un puits, partager ses connaissances, apprendre à vos enfants même si c’est seulement la sourate fatiha, construire des mosquées, etc. », ont expliqué les conférenciers venus de l’Arabie Saoudite.

Par la suite, Elhadj Ibrahima Ousmane Bah, le secrétaire général adjoint des affaires religieuses a, au nom de son ministre de tutelle, remercié Sonoco pour cette vision. Il a aussi fait une promesse.

Elhadj Ibrahima Ousmane Bah, secrétaire général adjoint des affaires religieuses

« Le ministre secrétaire général des affaires religieuses, Elhadj Karamo Diawara, félicite le groupe Sonoco qui a eu l’initiative d’avoir des partenaires dans le domaine aussi social. Comme sonoco a des partenaires dans le domaine économique, Sonoco se cherche aussi des partenaires dans le domaine social. Le ministre vous félicite d’avoir eu cette vision qui va aller dans le sens de la satisfaction des besoins de notre population pour viser le bien-être de la population guinéenne, pourquoi pas d’autres populations, selon la possibilité qui vous sera donnée. C’est pourquoi le secrétariat général des Affaires religieuses ne ménagera aucun effort, sous le leadership du Premier ministre, monsieur Bah Oury, et de la clairvoyance du Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, pour être à vos côtés, à vous soutenir pour la satisfaction des besoins et l’atteinte des objectifs que vous vous êtes fixés dans ce domaine », rassure Elhadj Ibrahima Ousmane Bah.

Revenant sur la conférence, le Secrétaire Général adjoint des affaires religieuses a exprimé son état d’âme et d’esprit aux initiateurs et participants de cet événement.

« Nous venons de comprendre que le waqf est un concept social, mais aussi économique, puisque le Waqf va dans le sens de changement de l’état de la pauvreté pour un bien-être pérenne. La zakat est circonscrite. Par contre le waqf, son domaine est large. Nous venons de comprendre que dans la lutte contre la pauvreté, il y a deux domaines que nous devons maîtriser. Il s’agit non seulement d’identifier le besoin et chercher à le satisfaire de manière définitive. On a lutté contre la pauvreté dans ce domaine, mais aussi, de manière ponctuelle, venir en aide aux nécessités. Je crois que dans certains pays évolués, c’est cette politique qu’ils ont adoptée, puisqu’il y a le social. On essaie de créer de l’emploi pour satisfaire les besoins des gens à travers l’emploi, mais aussi ceux qui ne trouvent pas de l’emploi bénéficient d’une assistance sociale. Je crois que tous ces principes-là, toutes ces idées se retrouvent dans ce que nous venons d’entendre de nos experts et bien ce que nous avons pu apprendre à travers le Saint Coran et la tradition du Prophète Muhammad (SAW) à travers nos Oulémas. En islam, il est dit : lorsque vous donnez, rendez riche ! Cherchez à changer l’état de pauvreté de l’individu vers la satisfaction pérenne, mais nous ne cherchez pas à le mettre toujours sous le poids de la pauvreté. Je pense que, lorsqu’ensemble nous allons travailler et mutualiser les efforts, je me réjouis déjà, j’ai devant moi toutes les composantes de la population guinéenne qui, par la grâce d’Allah, pourront mettre leurs efforts ensemble et les mutualiser pour essayer de satisfaire les besoins, ne serait-ce que primaires, de notre population », a-t-il indiqué.

Boubacar Diallo et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

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