Jets de pierres dans la concession du Général Amara Camara à Conakry : la justice condamne Djouldé Barry et 7 autres

Général Amara Camara, ministre secrétaire général et porte-parole de la Présidence de la République

Mamadou Djouldé Barry et sept (7) autres ont été jugés au tribunal correctionnel de Dixinn, accusés d’avoir jeté des cailloux sur le domicile du Général Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence de la République. A l’audience d’hier, jeudi 1er août 2024, alors qu’ils étaient initialement poursuivis pour consommation et détention de drogue, ils ont été finalement reconnus coupables de participation délictueuse à un attroupement illégal. Malgré la négation systématique des faits, ils ont été condamnés à 6 six mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 500 mille GNF, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Djouldé Barry, Abdoul Karim Baldé, Mamadou Alareny Bah, Alhassane Barry, Alpha Issiagha Diallo, Abdoulaye Camara, Alseny Bah et Alphonse Gomou ont comparu au départ pour des faits de consommation et détention de substances psychotropes. Ensuite, le Ministère Public a sollicité une requalification du délit en participation délictueuse à un attroupement illégal.

À la barre du tribunal, dirigé par le président Lansana Keïta, les prévenus ont répondu aux questions à tour de rôle. Dans leurs réponses, ils affirment avoir été interpellés au quartier Lambanyi, mais à des endroits différents.

Mamadou Djouldé Barry, né en 2004, conducteur de taxi-moto, domicilié à Lambanyi : « on m’a mis aux arrêts au carrefour Kalé, à Lambanyi ».

Même son de cloche chez le boulanger de profession, Abdoul Karim Baldé, qui dit avoir été interpellé dans un bar à Lambanyi.

Mamadou Alareny Bah, né en 1994 à Dalaba, est un restaurateur domicilié à Nongo. « Je travaille à Lambanyi. Quand le courant est parti, je suis allé acheter une bougie. C’est là que le pick-up m’a intercepté ».

Alhassane Barry dit avoir été trouvé assis quelque part à Lambanyi.

Cuisinier de profession, Alpha Issiagha Diallo, né en 1996 à Pita, va donner la même version.

Abdoulaye Camara, maçon de profession, marié et père de 5 enfants. « On m’a arrêté au carrefour Cimetière, à Lambayi. Je rentrais du travail », a-t-il dit.

Alseny Bah, domicilié à la T8, est mécanicien de profession. « On m’a interpellé au carrefour Canadien ».

« Je revenais du travail quand on m’a interpellé », a indiqué Alphonse Goumou, né en 1990 à Lola, mécanicien domicilié au quartier Lambanyi.

Le Ministère public a sollicité une requalification des faits de consommation et détention de drogue en participation délictueuse à un attroupement illégal. Les prévenus ont une nouvelle fois nié les nouveaux faits mis à leur charge par le parquet.

Selon le ministère public, à 17 heures, il y a eu des jets de pierres au domicile du Général Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence. Dans ses réquisitions, Cécé Roger Kolié, va demander au tribunal de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité. « Lorsque ces jeunes ont commencé à lancer des cailloux, on a été prévenu et nous avons dépêché la gendarmerie qui a procédé à leur interpellation. Ils ont eu des déclarations qui ne correspondent pas. Ils se sont concertés préalablement. Il y a eu jets de pierres ce jour-là. Aucun n’a été interpellé ailleurs. Ils ont tous été interpellés sur la même ruelle, au même quartier, et à proximité du domicile du Général Amara. Même si devant vous, ils font semblant de ne pas se connaître. Ils se connaissent parfaitement. C’est pourquoi, je vous dirais de les retenir dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, conformément à l’article 627, de les condamner à 6 mois d’emprisonnement assortis de sursis. Le Ministère Public estime qu’ils sont avertis. Vous les condamnerez au paiement de 1 million de francs guinéens d’amende chacun », a requis le représentant du ministère public.

Pour leur dernier mot, les prévenus vont continuer à tout nier. « Ce que je viens d’entendre. Je suis innocent », a dit Alphonse Goumou.

Alpha Issiagha Diallo : « c’est eux qui me donnent à manger là-bas des fois. Donc, je ne peux pas me permettre de faire ça ».

Rendant sa décision sur siège, le tribunal a déclaré les prévenus coupables des faits pour lesquels ils sont jugés. Pour la répression, ils ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de 6 mois de prison, assortis de sursis, chacun, et au paiement d’une amende de 500 mille francs guinéens chacun.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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