Passe d’armes entre Me Sidiki Bérété et Youssouf Touré : « Tu es trop petit pour me tromper »

Me Sidiki Bérété, avocat

Comme annoncé précédemment, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry) ce lundi, 15 janvier 2024. Et, c’est toujours Youssouf Touré alias ‘’Joli’’ qui est à la barre. Il dépose devant cette juridiction en qualité de témoin. Et, il répond actuellement aux questions des avocats de la défense. Il vient même d’avoir une passe d’armes avec Me Sidiki Bérété qui a voulu le faire passer pour « un haineux » versé dans « des pratiques divinatoires ». « Vous ne pouvez pas me tromper, vous êtes petits », a répliqué Youssouf Touré, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les échanges entre Youssouf Touré et Me Sidiki Bérété avaient déjà du mal à se frayer un chemin devant cette juridiction présidée par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Mais, la tension est montée d’un cran quand l’avocat a fait cette déclaration : « si vous avez déjà de la haine, ça veut dire que vos propos ne peuvent plus tenir selon la teneur de l’article 424 ».

La réplique du témoin Joli ne se fait pas attendre. « Moi je suis avec Dieu », a-t-il déclaré, tout en gesticulant des mains.

Cependant, Me Sidiki Bérété ne désarme pas dans son entreprise de provocation. D’ailleurs, il revient à la charge et rappelle à Youssouf Touré que c’est lui qui a dit avoir de la haine dans son cœur.

« Vous avez dit que vous avez de la haine », rappelle l’avocat.

Et Youssouf Touré de répondre : « Non ! Attends ! Tu ne peux pas me tromper. Toi tu es trop petit pour me tromper ».

Face à la tournure que vient de prendre la discussion, Me Sidiki Bérété joue les étonnés et interpelle le tribunal sur l’attitude du témoin : « Ah ! Monsieur le président, vous avez entendu », a-t-il dit.

Mais, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara ne fait pas de compassion à son égard. Au contraire, le président du tribunal le sermonne et lui rappelle que c’est lui qui a engagé la discussion.

Ibrahima Sory 2 Tounkara, président du tribunal criminel de Dixinn

« Vous savez, vous rendez la tâche difficile pour le tribunal. Si vous engagez une discussion, quand le témoin ou l’interprète est en train de parler, vous parlez au même moment, ça va être compliqué pour le tribunal. C’est pourquoi je dis toujours : quand vous posez des questions, attendez jusqu’à ce qu’on finisse [de vous répondre] avant de poser une autre question. Mais, si vous transformez [le débat] en discussion, ça va être compliqué même pour le tribunal », a martelé le président Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Et, Me Sidiki Bérété de plaider sa cause : « mais, monsieur le président, Joli peut me traiter de petit ? Appréciez ! »

Le président tranche : « monsieur Touré, je vous ai dit de vous calmer, de patienter et d’attendre les questions. Je vous ai même dit de faire face au tribunal. Retirez ce que vous avez dit au conseil ».

Et Youssouf Touré d’obéir : « je retire le mot ».

« On évolue, ce n’est pas grave », rétorque Me Sidiki Bérété en reprenant la parole pour poser ses questions.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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