Guinée : les travaux de l’atelier préparatoire pour la campagne de commercialisation de l’anacarde en 2024 lancés à Conakry

Atelier préparatoire pour la campagne de commercialisation de l'anacarde en 2024

Le ministère du commerce, de l’industrie et des Petites et moyennes entreprises en collaboration avec la direction générale de l’agence guinéenne de promotion des exportations (AGUIPEX), a officiellement lancé ce mardi, 14 mai 2024, les travaux de l’atelier préparatoire en vue de la campagne de commercialisation et du plan d’action annuel pour la filière de l’anacarde. Cette revue annuelle de la filière vise à évaluer de manière approfondie la situation actuelle et à formuler des recommandations stratégiques pour la campagne à venir en 2024. Cet événement, qui a été organisé dans un réceptif hôtelier de la place a réuni les représentants des ministères du commerce et de l’agriculture, des représentants de la filière anacarde à l’intérieur du pays et des experts du secteur, a constaté  Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’anacarde, également connue sous le nom de noix de cajou, est une culture économiquement importante pour de nombreux pays producteurs, en raison de sa valeur sur le marché mondial. Cependant, malgré son potentiel lucratif, la filière de l’anacarde est confrontée à divers défis, notamment la commercialisation et à la compétitivité sur le marché international… Durant deux jours, les participants de cet atelier vont passer en revue les données de la dernière campagne de commercialisation et la présentation du plan stratégique.

Sanfang Muhamar Cissé, chef de cabinet du ministère du commerce, de l’industrie et des PME s’est félicité de l’organisation de cette revue stratégique. Selon lui, cet engagement des ministères du commerce et de l’agriculture en faveur de la filière permettra de satisfaire toutes les parties prenantes de la chaîne.

Sanfang Muhamar Cissé, chef de cabinet du ministère du commerce

« Il y a de cela pas très longtemps à Faranah l’organisation de ce secteur a démarré. Voir aujourd’hui qu’on en est à la revue d’une stratégie pleinement au service du développement et à l’épanouissement de ce secteur ne peut être que salué. Donc, au nom de madame la ministre Dre Diaka Sidibé, je voudrais justement féliciter les acteurs. Le ministère du commerce et l’agriculture se sont désormais engagés à travers un arrêté conjoint qui décrit clairement qui s’occupe de quel segment de la chaîne afin que les clients, les consommateurs, les bénéficiaires puissent être satisfaits des services que nous leur accordons. Donc, c’est un sentiment de satisfaction qu’on a ce matin en assistant au lancement de cette revue.  La principale mission de l’État c’est de créer les conditions d’épanouissement pour les esprits innovants (…) », a-t-il dit.

Pour sa part, Fatoumata Bangoura, cheffe de cabinet du ministère de l’agriculture et de l’élevage en lançant ses travaux a estimé que cette initiative est un exemple de réussite collective. Elle rassure que cette revue stratégique va propulser les énergies des acteurs de la chaîne de valeur.

Fatoumata Bangoura, cheffe de cabinet du ministère de l’agriculture et de l’élevage

« La revue qui nous réunit ici et qui a pour but principal la relecture et la validation du plan stratégique de l’interprofession de la filiale anacarde de Guinée est pour le ministère de l’agriculture et de l’élevage un exemple de réussite collective et revêt d’une importance capitale au regard des politiques et stratégie que les départements du gouvernement Guinéen développe et défendre ensemble pour exploiter pleinement notre potentiel affiché et que beaucoup nous envie. Le but étant bien-sûr de constituer des chaînes de valeurs au service des producteurs du secteur et de leur exploitation qu’elle soit de type familial ou davantage extensif ainsi que pour les autres acteurs de la filiale soutenu par les départements techniques à l’image du ministère du commerce, de l’industrie et des PME que je salue ici et avec lequel nous nous sommes entendus pour formaliser et institutionnaliser un cadre de collaboration durable avec davantage de concertation et de travail commun autour de ces sujets centraux de développement des chaînes de valeurs, couvrant les aspects de production , de transformation et de commercialisation de nos produits. Ce plan, une fois validé, nous engagera tous conformément à ce qu’il représente. Un cadre de référence fédérateur ayant pour but de propulser les énergies des acteurs de la chaîne de valeur pour assurer une prospérité partagée, une débouche sûre, une meilleure condition et cadre de vie pour amener la Guinée au rang des nations émergentes grâce à une filière anacarde intégrée , résiliente , attractive durable et compétitive. Je sais compter sur vos efforts pour présenter d’ici demain, un document de qualité et recordé tous, validé par l’assemblée générale de l’IFA Guinée », a dit la cheffe de cabinet.

Dans le cadre de l’exécution de sa mission, l’agence guinéenne de promotion des exportations AGUIPEX accompagne plusieurs filières agricoles, notamment celle de l’anacarde. Son directeur général, Mamoudou Mara, s’engage à œuvrer pour mieux structurer le secteur de l’anacarde en Guinée.

Mamoudou Mara, Directeur général de l’AGUIPEX

« Je suis très heureux d’être parmi vous. Parce que l’Anacarde est une filière importante pour la Guinée. C’est la première filière structurée quand j’ai pris fonction en mars 2022. Je suis très heureux de ce premier échange qu’on a ici. Nous avons une chance d’avoir un pays paisible avec des terres, des hommes, le soleil… La nature nous a donné des choses incroyables. Profitons de ces avantages qu’on a pour faire de notre pays de paix, paisible et surtout capable de donner à ces fils et filles, une capacité de travail incroyable. Qu’on puisse transformer notre pays de façon significative tant dans le cadre agricole que dans le cadre minier. Il y a longtemps on a dit que la réussite du pays viendrait du secteur minier, mais je crois que l’histoire a montré que non, ce sont les produits agricoles qui feront de la Guinée un pays exportateur, un pays où nous serons capables de manger à notre faim. La filière anacarde est une filière qui rapporte beaucoup à la Guinée. Nous avons un peu plus de 200 mille tonnes en Guinée, c’est peu mais c’est beaucoup dans la mesure où la plupart de nos acteurs se trouvent dans nos régions. Nous avons en tant qu’administrateur public, notre rôle ici est d’accompagner votre filière à se structurer et à trouver les voies et moyens, des solutions nécessaires pour que les nouveaux marchés puissent s’ouvrir à nous », a souligné M. Mara.

En Guinée, l’Interprofession de la filière anacarde de Guinée (IFA-Guinée) travaille d’arrache-pied avec les parties prenantes nationales pour améliorer l’écosystème de l’anacarde pour de meilleures retombées pour les acteurs de la chaîne de valeur. Malgré les actions entreprises, la situation reste encore mauvaise et nécessite la prise d’initiatives d’envergures pour faire avancer les lignes.

Pour Mohamed Diaouné, président de l’interprofession de la filière de l’anacarde (IFA-Guinée), malgré le riche potentiel du pays, plusieurs défis restent à relever pour le décollage du secteur.

Mohamed Diaouné, président de l’interprofession de la filière de l’anacarde en Guinée

« La création de l’interprofession de la filière de l’anacarde de Guinée en 2021 a marqué un tournant décisif dans la structuration de notre secteur. Depuis lors, nous avons réalisé des progrès significatifs dans l’organisation et le renforcement des capacités de tous les membres de notre chaîne de valeur. Ces efforts n’auraient pas été possibles sans le soutien du gouvernement, à qui je tiens à exprimer toutes nos gratitudes pour son engagement envers notre filière. Notre collaboration avec les entités gouvernementales a facilité l’établissement de politique favorable telle que la fixation du prix minimum au champ, qui assure une nouvelle rémunération juste pour nos agriculteurs et contribue à la stabilisation du marché. Cependant, plusieurs défis demeurent préoccupant notamment le manque d’accompagnement des producteurs, le faible rendement des plantations, le manque d’approvisionnement en sachets pour l’emballage, le manque des infrastructures de stockage pour la conservation des produits, l’absence de mécanisme de soutien à la transformation locale et la non application rigoureuse des arrêtés de commercialisation sans oublier la concurrence déloyale de certains acteurs internationaux. Au niveau international, notre présence a magnifiquement grandi (…). L’agriculture représente 25% du PIB de la Guinée, avec un taux d’exportation très faible.  L’anacarde occupe la première place des produits agricoles exportés à partir de la Guinée. L’année dernière, la Guinée a exporté  plus de 260 000 tonnes, l’inscrivant ainsi dans les 10 premiers fournisseurs africains de noix bruts de cajou sur le marché mondial. Nos objectifs pour l’avenir restent ambitieux mais réalisables. Il se concentre sur la poursuite du développement d’une agriculture durable. Le renforcement du commerce équitable et la contribution à  la consolidation de la paix et  au développement national. Ces objectifs s’alignent avec nos valeurs et notre vision de non seulement améliorer le secteur du cajou mais aussi contribution au bien être global de nos communautés et de notre environnement », a-t-il expliqué.

En conclusion, cet atelier préparatoire organisé par le Ministère du Commerce est une étape cruciale dans la préparation de la campagne de commercialisation de l’anacarde pour l’année 2024. En réunissant les parties prenantes et en favorisant le dialogue, cet événement jettera les bases d’une stratégie solide pour stimuler la croissance et la compétitivité de la filière de l’anacarde dans les années à venir.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27 

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