Massacre du 28 septembre : « Marcel a été l’homme à tout faire, il a été le patron du carnage »

Capitaine Marcel Guilavogui

C’est un avocat très “révolté” qui a plaidé contre Marcel Guilavogui ce mardi, 21 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry) dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Me Alseny Aïssata Diallo a présenté le capitaine Marcel Guilavogui comme “l’électron libre” du pouvoir de Moussa Dadis Camara en Guinée. Et, il l’accuse d’avoir brillé dans la commission des atrocités contre les manifestants au stade du 28 septembre.

« Dans la commission de toutes les infractions reprochées aux accusés (meurtre, assassinat, viol…), monsieur Marcel a brillé, il s’est fait distinguer, parce qu’il était un bras droit du président Dadis Camara. Il appelait le président Dadis Camara : oncle. C’est le neveu du président. Il n’avait aucun poste de responsabilité, mais tout lui était permis. Il faisait ce qu’il voulait et il rendait des comptes à qui il voulait. Ici à la barre, Marcel a reconnu avoir giflé et maltraité un Général qui était en fonction pendant le régime du CNDD. Il a humilié le Général Mamadouba Toto Camara. Monsieur Marcel a été un électron libre pendant tout le temps du CNDD. Ici à la barre, monsieur Marcel nous a dit que le 3 décembre (après l’attaque contre le capitaine Dadis Camara), s’il voulait prendre le pouvoir, il allait le prendre. Parce qu’il était le seul patron du camp Alpha Yaya (qui était le siège de la présidence du CNDD). Et ce qui s’est passé au camp là-bas, on le sait. On tuait des personnes dans ce camp. Aux 32 escaliers, on tuait chaque jour et on faisait sortir les corps… Marcel Guilavogui a été l’homme à tout faire, il a commis beaucoup d’atrocités, il était le chef de cette bande qui est allée détruire et piller le domicile de feu Jean Marie Doré. Il a pris le devant pour aller piller le domicile de monsieur Cellou Dalein Diallo. Les crimes qu’il a commis au stade du 28 septembre, on n’en parle pas. Monsieur Marcel faisait la belle vie, il dansait dans le sang des innocents. Il a fait pleurer beaucoup de Guinéens. Ceux qui n’ont pas été tués au stade, mais qui ont été arrêtés et conduits au camp Alpha Yaya, quand Marcel les a vus là-bas, il a pris un couteau et il est venu leur couper le dernier nerf de la cheville. Ce, pour les empêcher de se tenir débout. C’est regrettable, et je suis révolté. Monsieur Marcel a été le patron du carnage », a martelé Me Alseny Aïssata Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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