Verdict du procès du 28 septembre : « J’espère que cela serve de leçon pour tout le monde. », dit Me Sory Baïlo Barry

Me Sory Baïlo Barry, avocat de la partie civile

Depuis l’annonce du verdict du procès du 28 septembre par le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, marquée par la condamnation de 8 des 12 accusés à de lourdes peines, les commentaires fusent de partout.

Si la défense proteste et fait savoir sa décision de faire appel, la partie civile, elle, jubile et salue l’issue de ce procès marathon entamé depuis deux ans (28 septembre 2022). C’est le cas de Me Sory Baïlo Barry contacté par un des journalistes de Guineematin.com pour partager ses sentiments.

« En ma qualité d’avocat membre du Barreau, j’ai participé à ce procès comme conseiller de la partie civile. Nous avons tous suivi le verdict prononcé par le tribunal criminel. Nous sommes contents et tout le monde est content. C’est la première fois depuis l’indépendance de la Guinée qu’un ancien Chef d’Etat, des anciens ministres, des officiers supérieurs de l’armée sont condamnés pour des crimes liés à leur commandement. J’espère que cela serve de leçon pour tout le monde », a dit l’avocat.

Pour expliquer sa joie, ce membre du Barreau de Guinée souligne que le tribunal s’est particulièrement appuyé sur les arguments des parties civiles pour motiver sa décision.

« Vous avez écouté la décision du tribunal. Elle s’est particulièrement appuyée sur les interventions des avocats des parties civiles et la déposition des victimes. Au finish, vous avez constaté avec nous que toutes nos demandes ont été déclarées recevables », a expliqué Me Sory Baïlo Barry.

Mais ce n’est pas tout. Ce conseiller ajoute que la partie civile a été particulièrement contente de la requalification des faits en crimes contre l’humanité. C’est un ouf de soulagement pour tout le monde. Les faits qui sont commis sont des crimes de masse par des militaires et paramilitaires qui sont des donneurs d’ordre. C’est donc une véritable satisfaction pour les parties civiles. Vous avez remarqué que certains accusés ont été acquittés comme le Colonel Chérif Diaby. Techniquement cela se comprend. Du moment où les faits ont été requalifiés, le Colonel Chérif Diaby qui était reproché de faits liés au droit commun comme la non-assistance à personne en danger, ne devait plus être concerné. Pratiquement pour lui, ses infractions étaient du droit commun. Par contre, si les faits n’étaient pas requalifiés, est-ce que cela n’allait pas profiter au Président Dadis qui allait bénéficier de circonstances atténuantes par rapport à ses responsabilités de complicité. C’est pourquoi, nous apprécions hautement cette requalification, en la forme et au fond. Pour une fois, il y a eu besoin de justice et justice a été rendue. Nous allons rapidement nous retrouver avec nos mandants, peut-être demain vendredi ou le samedi au plus tard pour apprécier ensemble la décision et savoir si on va ou non relever appel. Je veux ajouter également que cette décision n’est pas extraordinaire, puisque même les gibiers ont des droits. Ce qui est extraordinaire, c’est la présence de chefs militaires lourdement armés dans un stade fermé pour commettre des crimes. C’est en cela qu’il faut saluer cette décision de justice », a conclu l’avocat.

A rappeler que ce procès des massacres du 28 septembre commis dans le stade du même nom en 2009, a duré du 28 septembre 2022 au 31 juillet 2024.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45  

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