Les opérations de recensement biométrique des enseignants contractuels ont été entamées dans la ville de Mamou ce samedi, 11 mai 2024. Ce sont 572 enseignants contractuels qui sont concernés par ce processus qui s’est tenu à la Direction préfectorale de l’éducation de Mamou. Un tournant décisif pour les enseignants contractuels dont certains ont fait plus de 13 ans de pratique de classes sans être payés par la fonction publique, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Cette opération de recensement biométrique tant attendue est saluée par tous les acteurs de l’éducation.
Ousmane Bah, coordinateur préfectoral des enseignants contractuels de Mamou, a tout d’abord montré son espoir devant ce processus avant de demander de rétablir les enseignants contractuels écartés.
« Avant tout d’abord, nous remercions le ciel. Nous croyons que nous sommes à la porte d’entrée de la fonction publique. Seulement, nous avons aussi des peines et des soucis. Certains de nos collègues n’ont pas retrouvé leurs noms. Nous qui sommes là, certains ont aussi des problèmes de filiation ou de numéros de téléphone. Selon le protocole d’accord, c’est l’avant dernière étape avant la pratique de classes. Nous tendons la main franche aux autorités de la transition, car l’État est une continuité. Beaucoup de nos collègues sont décédés ou qui sont partis ailleurs. Nous prions l’État de rétablir les enseignants contractuels écartés. Ecarter un enseignant contractuel qui a fait des années sur le terrain, c’est vraiment pénible », a dit Ousmane Bah coordinateur préfectoral des enseignants contractuels.
Pour sa part, Mohamed Lamine Condé du Syndicat national de l’éducation (SNE) s’est réjoui de cette opération avant de dégager les causes pour lesquelles certains enseignants ont été écartés.
« Nous sommes très heureux de voir ce jour. Voir le recensement biométrique des enseignants contractuels sur toute l’étendue du territoire national après plusieurs années de labeur sur le terrain pratiquement sans être payés. Si aujourd’hui on voit ces enseignants enrôlés comme les titulaires que nous sommes, c’est un acte héroïque et symbolique de la part de l’État. Nous sommes vraiment heureux. Mais déplorons la situation de certains enseignants qui sont écartés dans le processus soit à cause de l’âge. Quand je prends par exemple les universitaires, c’est à partir de 45 ans ; et ceux l’élémentaire, c’est à partir de 40 ans. Après, ils sont écartés. Deuxièmement, certains n’ont pas reçu le message pour le pré enrôlement et la 3ème catégorie est exclue au profit de ceux qui ont fait les écoles professionnelles comme l’ENI et autres écoles purement éducatives. C’est très difficile de garder un enseignant depuis 13 ans pour enfin l’écarter. Nous demandons au gouvernement de revoir cette situation, car il y a parmi eux qui ont beaucoup d’expériences. Et le besoin est là. Beaucoup de nos localités sont dépourvues d’enseignants. Nous demandons aux autorités de rétablir ces jeunes enseignants écartés. Certains sont malades. C’est une prière que nous formulons auprès du gouvernement pour le bonheur de l’école guinéenne », a-t-il déclaré.
De son côté, Mamadou Bachir Diallo, Directeur préfectoral de l’éducation par intérim de Mamou, reste optimiste et invite les enseignants qui seront retenus de travailler dans les règles de l’art.
« Nous sommes très satisfaits de cette opération, car c’est un processus qui est en train d’aboutir après plusieurs années. Sur plus 930 enseignants contractuels, à l’élémentaire et au secondaire, seulement 572 ont été retenus. Et avec ça, nous aurons des difficultés encore dans certaines écoles. Néanmoins, nous sommes contents du gouvernement. Avec une gestion rationnelle, nous pouvons diminuer le manque criard d’enseignants pour l’année scolaire prochaine. Nous espérons que ces enseignants seront retenus. Nous invitons les enseignants contractuels qui seront retenus de travailler dans la conscience et dans le professionnalisme pour le bonheur du système éducatif », a dit le DPE par intérim, Mamadou Bachir Diallo.
De Mamou Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com.
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